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Vallée du fleuve Sénéga/ La longue marche du paddy vers l’autosuffisance: Quand se pose l’éternel défi de la productivité agricole

Depuis plusieurs années, la question de la souveraineté alimentaire, particulièrement celle de l’autosuffisance en riz (la denrée la plus consommée) qui fait régulièrement surface, reste toujours au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. En atteste la récente tournée économique du président de la République Bassirou D.FAYE qui a réaffirmé aux acteurs de la filière, l’ambition de son gouvernement de faire du Pôle Nord « la rampe de lancement d’une agriculture moderne, performante et souveraine au Sénégal ».


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Juin 2025 à 21:33 | | 0 commentaire(s)|

Mais, pour l’heure une certitude crève les yeux: notre pays demeure jusqu’ici largement dépendant des importations pour satisfaire ses besoins en consommation de riz (l’offre nationale ne couvrait qu’à peine 52% de la demande en 2023).Une situation fortement préjudiciable à la balance commerciale. « Terres, Eau, Aménagements », un tryptique souvent présenté incontournable pour inverser la tendance mais insuffisant au regard des nombreux défis restant à relever pour doper la filière rizicole malgré les efforts consentis par les décideurs depuis au moins trois décennies. De la Goana (Grande offensive pour l’alimentation et la nutrition) au Pracas (Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture) en passant par le Pnar (Programme national d’autosuffisance en riz) et Team Nine entre autre grandes initiatives volontaristes prises , l’objectif principal visé pour l’autosuffisance en riz, peine à être atteint.

La faute à des contraintes majeures dont les problèmes récurrents d’accès aux financements (crédit de campagne/investissement), le faible taux d’intensification et l’utilisation d’équipements agricoles très timide dans la production. Ce qui obère la productivité et confine les rendements agricoles dans une modeste fourchette de 5 à 6 T/Ha.

Pourtant, de vaillants efforts de mécanisation agricole mettant à contribution la promotion du Partenariat Public Privé(PPP), avaient été déployés pour poser les jalons d’une révolution verte, gage de l’autosuffisance et de la souveraineté alimentaires. En clair, les conditions durables de productivité pour une agriculture compétitive, inclusive, capable de nourrir au mieux et durablement les populations, d’augmenter les revenus des ruraux et d’assurer des emplois agricoles et non agricoles, étaient en bonne voie de mise en place.

Sur les traces de Cheikh Amar, un acteur majeur de la mécanisation agricole au Sénégal

Avec l’implication de réputés hommes d’affaires tels que le sobre et bosseur Cheikh Amar qui s’est spécialisé dans la fourniture d’équipements et de matériels agricoles (tracteurs, motoculteurs, moissonneuses -batteuses, groupes motopompes etc) et le service après vente auprès des organisations de producteurs(OP), notamment celles de la Vallée du fleuve Sénégal(VFS), l’agriculture sénégalaise avait franchi un pas qualitatif en terme de production, de productivité et de diversification des cultures dont le riz.

En effet, ce dernier fort de la confiance des autorités de tutelle,avait réussi ,à la faveur de plusieurs partenariats avec des sociétés étrangères ( indienne, brésilienne,française etc) à fournir aux OP et leurs membres(comité Tomate, CIRIZ…) des équipements modernes de renforcement de la productivité agricole. Quid du sort résevé à ces matériels et autres équipements agricoles ? Beaucoup d’interrogations à la suite de leur livraison ! Toutefois, au niveau de la VFS, certains producteurs se rappellent encore cette époque où l’engagement et le patriotisme de cet homme d’affaires ont été déterminants dans l’amélioration des rendements agricoles et même la professionnalisation des acteurs des filieres Riz et Tomate. Un champion qui force le respect.

Aujourd’hui, face aux enjeux et défis de la transformation structurelle de l’économie sénégalaise qui passe nécessairement par une agriculture moderne, compétitive et souveraine, une capitalisation des acquis doublée d’une synergie des compétences, est désormais requise. Sous ce rapport, aucune compétence locale ne serait de trop pour le développement agricole ,industriel et la formation de chaînes de valeur locales compétitives, sources de création de revenu et d’emploi, de réduction de la dépendance aux importations et de relance du secteur privé national.

Abou KANE


Ousseynou Wade