leral.net | S'informer en temps réel

Viol et pédophilie d’une personne ayant une autorité sur sa victime : Maka Mbaye, chef d'entreprise, encourt 10 ans de prison ferme

L’affaire opposant le chef d’entreprise, Maka Mbaye, qui évolue dans le domaine pétrolier et la nièce de sa femme, Méliane Guèye, est passée au tribunal des flagrants délits de Pikine-Guediawaye. Accusé de viol et de pédophilie, Maka Guèye a nié les faits à la barre. Le maitre des poursuites a disqualifié les faits de pédophilie, mais a requis une peine de dix ans ferme contre le prévenu, qui est sauvé par la nouvelle loi sur le viol qui a été votée après les faits. Le délibéré est fixé au 29 avril prochain.


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Avril 2022 à 10:11 | | 0 commentaire(s)|

Viol et pédophilie d’une personne ayant une autorité sur sa victime : Maka Mbaye, chef d'entreprise, encourt 10 ans de prison ferme
De chaudes empoignades verbales ont eu lieu mercredi dernier au tribunal de Pikine-Guédiawaye, entre d’une part ,les avocats de la partie civile et le témoin Ibrahima Lô et d’autre part, avec leur collègue de la défense. Sur les faits, Méliane Guèye est la nièce de la première femme du prévenu. Ses parents l’envoyaient chez sa tante pour les vacances, afin de l’aider dans les tâches ménagères. Lorsque sa tante a accouché des jumeaux, sa mère lui demande de rester pour aider sa tante dans les tâches domestiques et surtout, de bien s’occuper des nouveaux-nés.

Ainsi, elle est restée dans la maison jusqu’au moment où elle a rencontré l’âme soeur pour se marier. Cependant, durant la période qui courait avant son mariage, Méliane se plaignait auprès de sa maman d’être abusée sexuellement par son oncle.

« A chaque fois que ma tante partait au boulot, mon oncle ne ratait aucune occasion pour me forcer à coucher avec lui... Je ne pouvais pas le dire directement à ma tante, de peur de causer le divorce mais je m’en suis ouverte à ma maman. Cette dernière ne m’a jamais crue, me taxant d’enfant gâtée. De par ses oeuvres, j’ai avorté à deux reprises. Le troisième enfant a survécu, mais est décédé après seulement quelques mois de survie.
Aujourd’hui, il a gâté toute ma vie et ne pouvant plus cacher ce lourd fardeau, j’en ai parlé avec mon mari, qui a décidé de me soutenir pour que justice soit faite. Au moment des faits, j’étais encore mineure...
», a-t-elle raconté devant la barre.

Les dénégations de Maka Mbaye

« Faux !, rétorque Maka Mbaye, cette fille je l’ai adoptée comme ma propre fille. Je l’ai élevée, logée et nourrie. Grande a été ma surprise lorsque j’ai eu connaissance de cette accusation. J’ai dit à ma femme que j’étais prêt pour des tests ADN, mais la partie civile et sa mère ont refusé. Depuis 2015, monsieur le président, je suis devenu stérile donc, il est quasi impossible pour moi d’enfanter. Je réfute toutes les accusations à mon endroit», s’est défendu le prévenu. Lors de l’enquête préliminaire, le témoin Ibrahima Lô, maçon de son état, qui effectuait des travaux dans la maison du mis en cause, avait soutenu qu’un jour, il avait surpris Maka Mbaye en train de faire l’amour à l’étage, dans la chambre de sa nièce qui se débattait. Appelé à la barre pour faire son témoignage, Ibrahima Lô a viré à cent quatre-vingt dix degrés, pour traiter la partie civile de fille aux moeurs légères.

« A chaque fois que je finissais mon travail qui consistait à réfectionner un pan de la maison, pour aller dans les toilettes, Méliane Guèye s’arrangeait pour m’y trouver, mais j’ai toujours repoussé ses avances», a-t-il révélé à la barre.

Ces déclarations ont créé le courroux du côté des avocats de la partie civile, notamment Me Marième Dia, connue pour la défense des femmes.

«C‘est faux, totalement faux. Je ne vous permets pas de traiter ma cliente de la sorte. Vous pouvez mentir autant que vous voulez, mais évitez de traiter ma cliente de femme volage. Vous n’avez aucune considération pour la gente féminine», a-t-elle argué. Face à ce brouhaha où les paroles ont volé bas, le président du tribunal était obligé d’intervenir pour calmer les ardeurs des uns et des autres. Selon Me Kane, un des avocats de la partie civile, la preuve des faits reprochés au prévenu ne souffre d’aucun doute.

Les témoignages accablants du maçon

Me Marième Dia, pour sa part, a loué les qualités du mari qui, en dépit des difficultés que traverse sa femme, l’a soutenue.

« Lui au moins, est un homme galant... Alioune Badara Mbengue dit qu’on habite le même quartier et il sait que sa femme est une bonne dame (...). Les déclarations des témoins comme le maçon ont été très clairs. Le prévenu a même proposé de l’argent à la partie civile... Quel intérêt a-t-elle d’accuser le prévenu, alors que celui-ci l’a nourrie, blanchie...ils ont tous été soudoyés, il faut le dire...»

« Méliane ne compte que sur la justice de son pays... Les faits sont constants, l’en déclarer coupable et nous allouer la somme de 20 millions FCfa, en guise de dommages et intérêts. Ma cliente a perdu sa dignité...», a ajouté la robe noire.


Le procureur a disqualifié les faits de pédophilie mais a retenu le viol. Au moment des faits, la PC avait 16 ans révolus.

Le témoin Ibrahima Lo avait déclaré à l’enquête que le viol était avéré car un jour il a surpris le prévenu en train de violer la PC dans une chambre sur l’étage... Le témoin n’a pas été soumis à une quelconque contrainte devant des agents assermentés. A la barre, il dit le contraire pour mettre hors de cause le prévenu.

Ce dernier a reconnu les faits devant tierces personnes et avait sollicité le retrait de la plainte car ce qu’il croyait, c’était peine perdue. Le viol pour lequel il comparait devant la barre est largement établi. Le relaxer du délit de pédophilie mais le condamner pour les actes de viol et l’en déclarer coupable. Je requiers qu’il vous plaise de le condamner à une peine de dix ans fermes» a demandé le procureur.

La défense s’est étonnée du comportement du Parquet car selon elle, on a l’impression qu’on est dans un délit de viol. Or à l’en croire, il y a un décalage radical entre les déclarations du Parquet et celles de la partie civile.

«On est conscient qu’il n’a rien sous la main pour asseoir la thèse du viol. Si les débats sont aussi longs, c’est parce qu’il y a problème. Il n’y a rien d’évident... On aurait pu avoir des tests ADN. On avait toute la latitude de fonder des éléments de preuve ... On n’est pas sous l’arbre à palabre mais devant une juridiction. M. Maka Mbaye est un dirigeant responsable qui a eu la faiblesse d’accueillir dans sa maison, la nièce de sa femme.

Il s’est occupé d’elle malgré les fugues. La dernière fois il l’a ramenée chez sa mère et elle a contracté une grossesse... C’est après que sa maman l’a supplié de la reprendre et elle a accouché d’un enfant qui est finalement décédé. Lorsque les déclarations de viol ont vu le jour, mon client a déposé deux plaintes dont l’une pour diffamation (...) Mon client n’a jamais fait d’aveu. Il n’y’a pas eu de certificat médical, aucun élément scientifique...

Pourtant mon client a effectué deux tests après avoir convolé en secondes noces. Le résultat de ce test n’a pas satisfait cette dernière et elle a décidé de divorcer. Le résultat montre que depuis 2015, mon client est infertile. Le test a été fait par un professeur agrégé, assisté d’un docteur à l’hôpital Le Dantec...
Comment aurait-il pu faire un enfant a sa nièce ?

Je crois plutôt que cette grossesse est le fait de son amant devenu plus tard, son mari. Je vous invite de relaxer mon client à titre principal et à titre subsidiaire de le relaxer au bénéfice du doute .. Quand on va à la recherche de la preuve il faut tout exploiter... il a prié pour qu’on fasse des tests ADN mais la partie civile n’en a jamais voulu... L’honneur n’a pas de prix or la PC demande la somme de 20 millions pour réparer son préjudice. Elle bat monnaie car elle sait que mon client est un dirigeant d’entreprises prospère qui évolue dans le secteur pétrolier. Le couple est confronté aux dures réalités de la vie» a plaidé Me Mbengue.

L’affaire est mise en délibéré pour le 29 avril prochain
Le Témoin