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Vision économique de la Coalition Diomaye Faye : En route vers un secteur primaire garant d’une sécurité alimentaire et générateur de devises

Passer à la loupe le volet économique du programme de la Coalition Diomaye Faye, c’est aussi s’arrêter sur sa vision future pour le secteur primaire. Une fois élu, Bassirou Diomaye Faye compte en faire un levier garantissant une sécurité alimentaire, avec une génération conséquente de devises pour l’économie nationale. Voci les 6 axes de leur stratégie :


Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Mars 2024 à 09:54 | | 0 commentaire(s)|

Agriculture, élevage, pêche

Le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie sénégalaise, mais sa contribution dans le PIB estimé à 16% en 2021, demeure faible, au vu des potentiels agricole, pastoral et halieutique de notre pays. Ce secteur primaire est poussé par l’agriculture, qui représente 9% du PIB. Ainsi, il est d’une impérieuse nécessité de développer le secteur primaire, pour garantir la sécurité alimentaire et la génération conséquente de devises pour l’économie nationale.

1 - L’adoption d’un nouveau modèle d’intervention du Ministère en charge de l’Agriculture
Nous recentrerons les activités du ministère en charge de l’Agriculture sur ses missions de service public avec la décentralisation, par le transfert de pouvoirs et de responsabilités aux organes représentatifs locaux et aux organisations professionnelles de base ;

Nous décentraliserons certains services administratifs au niveau régional, par le renforcement de leurs attributions et de leurs moyens, pour être en mesure de répondre mieux et plus vite, aux problèmes posés localement;

Nous procéderons à la redynamisation et la relance des structures coopératives, des organisations professionnelles du monde rural ;

Nous créerons un Observatoire du Monde Rural, chargé de jouer un rôle de veille, d’alerte rapide, de prévision et d’anticipation sur les événements sociaux (risques probables de pénuries alimentaires, humaine et animale), climatiques (sécheresses, inondations, pluies de contre saison) et les risques liés au péril acridien ou aviaire;

Nous recentrerons le rôle de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal (SAED), ainsi que sa vocation. La mobilisation exceptionnelle des ressources publiques au profit de la vallée ainsi les faibles performances obtenues, pose la cruciale question du rôle de la SAED et de la reprise en main des conditions dans lesquelles doit s’amorcer le développement agricole.

2 - La maîtrise des facteurs biophysiques, techniques et organisationnels pour une production agricole capable de nourrir le Sénégal et de générer des devises

Nous privilégierons un modèle de paysage agricole structuré autour des moyennes exploitations familiales modernisées, avec une diversification par des filières comme l’apiculture, le maraîchage ou l’aviculture, capables d’améliorer et de stabiliser les sources de revenus des producteurs ;

Nous engagerons une réforme agraire basée sur la sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales et des investissements privés. Tout en prenant en compte cet objectif sécuritaire, cette réforme promouvra l’investissement privé national et dotera les collectivités locales, de ressources financières à travers la gestion des ressources foncières ;

Nous mettrons en place un programme spécial de renouvellement des semences et de reconstitution du capital semencier pour les principales cultures et pas uniquement, pour l’arachide ;

Nous mettrons en œuvre un programme spécial de fertilisation comportant une campagne de phosphatage de fond à grande échelle et le respect des recommandations de la recherche pour les engrais, pour chaque type de culture ;

Nous mettrons en place un ambitieux programme de mécanisation de l’agriculture et œuvrerons pour un accès des producteurs au crédit. La modernisation des exploitations agricoles sénégalaises s’avère d’une urgence cruciale, pour redynamiser les terroirs et communautés de base;

Nous érigerons en priorité absolue, la maîtrise des ressources en eau, afin de permettre une production agricole durant toute l’année.

3 - Le renforcement des capacités scientifiques, techniques et institutionnelles des structures de recherche et de vulgarisation agricole

Nous mettrons en place un Fonds d’Appui à la Recherche et à la Vulgarisation des Acquis de la Recherche agricole (FARVAR). Ce Fonds alimenté en partie par l’État du Sénégal, aura pour vocation de soutenir à la fois les activités de recherche et de dissémination des technologies et innovations développées par la recherche. Des contrats de performance seront signés avec les instituts de recherche et de vulgarisation agricole ;

Nous rétablirons le système d’encadrement rapproché, avec un accent particulier sur la formation des paysans, par une vulgarisation intensive de thèmes techniques adaptés à la nouvelle typologie des exploitations ;

Nous affecterons 10% du budget national à l’agriculture, conformément à la recommandation de l’Union Africaine (engagement de Maputo puis de Malabo) et réviserons la politique de développement des projets budgétivores et inefficaces, en promouvant davantage les appuis budgétaires ;

Nous redynamiserons le Système National de Recherches Agro-Sylvo-Pastorales, pour assurer la coordination et la cohérence des interventions et pour une politique de financement adaptée, souveraine et pérenne ;

Nous renforcerons l’Institut Sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) en termes d’infrastructures, de ressources financières allouées et de ressources humaines. Un plan de recrutement d’au moins 200 chercheurs sur 5 ans, sera lancé.

4 - La redynamisation des filières de production animale

Nous mettrons en place un programme national de production fourragère. Les objectifs visés sont l’autosuffisance alimentaire du cheptel national, la réduction de la dépendance au marché extérieur et la promotion de la compétitivité des chaînes de valeur animales ;

Nous mettrons en place un programme national de développement de la chaîne de valeur laitière à long terme. Il permettra d’améliorer la production laitière par l’insémination artificielle, d’assurer une autosuffisance en lait et produits laitiers et limiter les importations. Ce programme contribuera aussi à la production de viande, grâce aux mâles (sexe-ratio 50/50) non destinés à la reproduction ;

Nous mettrons en place un programme national d’appui à la chaîne de valeur avicole, pour assurer une autonomie en OAC (œufs à couver) et une meilleure capacité d’autosuffisance en volailles et œufs ;

Nous créerons une Agence de Sécurité Sanitaire des Aliments, pour prendre en compte la problématique des OGM dans les intrants alimentaires pour le bétail et l’approche One Health : zoonoses, biosécurité, pesticides, mycotoxines, usage des antimicrobiens et résistance aux antimicrobiens ;

Nous créerons une jonction entre les coopératives agricoles et les coopératives d’élevage. Ainsi, les coopératives agricoles pourront vendre éventuellement, de l’aliment de bétail ou de volaille aux coopératives d’élevage. Inversement, ces dernières pourraient fournir de l’engrais naturel aux premières, avec les déjections animales.

5 - La sécurisation des systèmes d’élevage et le développement d’infrastructures et d’équipements de productions animales

Nous mettrons en place un programme national de sécurisation des systèmes d’élevage. Il sera axé sur :
La création d’un système d’identification des animaux et des élevages, avec un numéro d’identité unique pour chaque animal et chaque élevage ;

La création d’un système de déclaration obligatoire des animaux ;

La création d’établissements départementaux de traçabilité du cheptel ;

Nous mettrons en place un programme de restauration des pâturages, de lutte contre les feux de brousse et de développement de l’assurance pour le bétail ;

Nous créerons au sein du Ministère en charge de l’Elevage, une structure de conception, de planification et d’évaluation /maîtrise d’ouvrage des infrastructures et équipements pastoraux et d’élevage ;

Nous mettrons en place un programme de développement et de modernisation des Infrastructures et équipements d’abattage, de stockage, de transformation et de mise en marchés des produits d’élevage (PRODINEL) ;

Nous renforcerons les capacités de contrôle aux frontières et dans les installations de collecte, de stockage et de commercialisation des denrées alimentaires d’origine animale.

6 - La gestion durable du secteur de la pêche et de l’aquaculture

Nous réserverons la zone 12 milles marins (12 miles), à l’exercice exclusif de la pêche artisanale. Cette réforme majeure vise à protéger la pêche artisanale et les professionnels artisans, de l’incursion des bateaux de pêche industrielle ;

Nous mettrons en œuvre des plans d’aménagement portant sur des pêcheries capitales. Les pêcheries concernées par les plans d’aménagement, seront identifiées et sélectionnées en rapport avec les spécialistes habilités au sein de l’administration des pêches et toutes les parties prenantes concernées, parmi lesquelles les institutions de la recherche halieutique et les professionnels du secteur ;

Nous élaborerons et mettrons en œuvre un Plan National d’Immersion et de Gestion des Récifs Artificiels communément appelé « PLAN RECIFS ». L’objectif de ce plan est de reconstituer les habitats et écosystèmes marins dégradés par des décennies de mauvaises pratiques de pêche, tant artisanales qu’industrielles ;

Nous renforcerons le dispositif de surveillance maritime des eaux sous juridiction sénégalaise et de lutte contre les activités de pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN) ;

Nous appliquerons sans concession et dans toute sa rigueur, la réglementation sur la pêche maritime, pour mettre fin à la gestion politicienne et complaisante du secteur. Une application rigoureuse de la réglementation est gage du respect strict des dispositions du Code de la pêche maritime et de son décret d’application. L’objectif ultime est l’éradication de toutes les pratiques de pêche non réglementaires dans les pêcheries sénégalaises ;

Nous suspendrons les accords de pêche avec l’Union Européenne et auditerons le pavillon sénégalais ;

Nous ferons de l’aquaculture, une filière suffisamment développée pour contribuer considérablement, à la satisfaction de la demande du marché national et pour permettre aux privés sénégalais d’en tirer profit. Pour y arriver :

Nous renforcerons le cadre juridique et réglementaire de l’aquaculture, notamment pour mieux sécuriser les investisseurs ;

Nous mettrons en place un fonds de promotion de l’aquaculture, pour accompagner les acteurs qui veulent investir dans la chaîne de valeur aquacole;

Nous renforcerons l’encadrement technique et institutionnel des acteurs par la multiplication des centres et stations aquacoles dans les régions et les zones où le potentiel de développement existe ;

Nous encouragerons la production d’aliments de poissons au niveau local à travers la mise en place d’unités industrielles.