Wanted: Après la déroute du Pape du Sopi, cette galaxie wadienne subitement invisible et aphone

Présidence de la République. Il est 12 heures passées de quelques minutes. L’atmosphère de fin de règne qui prévalait sur les lieux depuis que le pape du Sopi a été envoyé au second tour est à son comble. Le règne de ‘Gorgui’ est terminé. Un signe : au petit portail par où entrent les visiteurs qui se bousculaient ici à n’importe quelle heure, à l’époque des vaches grasses, les gendarmes qui filtrent les entrées sont presque au chômage technique. Pour dire qu’ils ne sont pas débordés. ’Même les ministres sont invisibles sur les lieux. Le seul que j’ai aperçu depuis dimanche, c’est Serigne Mbacké Ndiaye. Il est vrai que de ma position je n’ai pas une vue sur toutes les entrées surtout que quelques véhicules banalisés entrent au palais parfois’, renseigne un gendarme en service au Palais.
Au palais comme dans les ministères et à l’Assemblée nationale, les hommes forts de désormais ex-président du Sénégal ont disparu de la circulation. Qu’ils s’appellent Modou Dagna Fada, Farba Senghor, Doudou Wade, Aliou Sow, Thierno Lô, Iba Der Thiam, Mamour Cissé, ils sont tous devenus invisibles et aphones depuis le coup de massue asséné par le peuple sénégalais au pape du Sopi qui se croyait jusqu’ici invincible. On ne les entend presque plus sur les ondes des radios ou les plateaux des télévisions.

‘Toutes ces personnalités que nous venons de vous citer doivent avoir le sommeil troublé. Ils incarnaient quelque part tous les maux du régime de l’alternance. Leur silence ne nous étonne pas’, commentent, avec passion, un groupe de jeunes gens, devant le Building administratif. Le plus fougueux, répondant au nom de Mamadou Moustapha suggère même au nouvel homme fort du Sénégal de déclencher des poursuites judiciaires contre certains dès qu’il sera installé. ‘Ce ne sera pas une chasse aux sorcières, mais simplement un devoir de justice à l’égard du peuple sénégalais’, précise-t-il. Avant de décliner finalement sa couleur politique : ’Je suis un militant de l’Afp et non de l’Apr’, rectifie notre interlocuteur.

Quant au délégué général des Fal2012, il se singularise lui aussi par un silence pesant. Djibo Leïty Kâ est aphone depuis dimanche. Idem pour son ex-ami Aliou Dia ancien leader de l’Alliance Sopi pour Toujours (Ast), ancêtre des Fal2012. ’Il est rentré de son village ce lundi matin, la mine abattue. Il nous a salué timidement avant de rentrer dans sa maison. Un jeune l’a même taquiné en lui lançant : +bientôt ceux qui habitent Mbeuleukhé, Guinguinéo et autre Koumpentoum vont retourner à leurs bleds+’, témoigne un voisin. ‘On ne le voit plus plastronner dans le quartier comme avant’, ajoute-t-il avant de faire remarquer que le député Dia a même dégarni son petit parking riche de cinq véhicules 4X4.

Les seuls hommes de la galaxie wadienne qu’on voit ou entend se comptent sur les doigts d’une main. C’est Karim Wade qu’on a vu avec son père à Touba ce lundi, mais qui n’a pas daigné ouvrir la bouche. C’est aussi Serigne Mbacké Ndiaye obligé d’expédier les quelques communiqués du palais et El Hadji Amadou Sall, le coordonnateur de la commission communication du président vaincu Abdoulaye Wade. Mais ils ont tous perdu leur verve. S’ils ne sont pas tout simplement inaccessibles à partir de leurs téléphones portables. Une situation qui risque de ne pas favoriser la remobilisation des troupes souhaitée par le pape du Sopi en direction des législatives du mois de juin.

Walfadjri