Youssou Ndour, sur les urgences du pays : ‘La culture n’est pas une priorité’

Le lead vocal du Super étoile, de plus en plus engagé en politique, est d’avis que la culture n’est pas une urgence à laquelle devrait s’attaquer le prochain président de la République. Venu apporter, hier, son soutien à Macky Sall pour le deuxième tour de l’élection présidentielle, l’auteur compositeur a présenté un ‘Plan d’urgence nationale’ au candidat de la coalition Macky 2012 dont la prise en charge est la condition de son soutien à ce dernier. Dans sa liste, il n’y évoque point la culture. A la question de savoir pourquoi ? Le lead vocal du Super étoile Youssou Ndour soutient que ‘ce n’est pas une urgence’.
De l’avis du cinéaste Cheikh Ngaïdo Bâ, ça doit être un ‘lapsus’ de la part du fondateur du mouvement Fekke maci bolé. ‘Je suis sûr qu’en le disant, il ne le pense pas, ça doit être un lapsus’. Et le réalisateur de s’interroger : ‘Comment Youssou Ndour peut dire pareille chose alors que ce qu’il a, il le doit à la culture ?’ Paraphrasant l’ex-président Senghor qui soutenait que ‘la culture est au début et à la fin du développement’, Bâ se désole des propos du patron du groupe de presse Futurs médias. Le plasticien Viyé Diba estime que l’attitude du chanteur est compréhensible, car il agit en politique et cherche à trouver un électorat. ‘Je comprends, ce qui l’importe c’est de gagner le maximum de voix’, analyse le peintre. Pour lui, même si l’on pense développement, économie, la culture est prise en charge. Le professeur Maguèye Kassé, critique, abonde dans le même sens.

Il soutient qu’on ne peut pas lui en vouloir, car Youssou Ndour est plus dans la culture du développement, du travail et des loisirs vu les productions artistiques à son actif. Contrairement au leader de Fekke maci bolé, Cheikh Ngaïdo Bâ souhaite que le président de la République qui sera issu du prochain scrutin s’attelle à faire appliquer toutes les lois qui ont été votées sous le magistère de Me Wade et dont les décrets d’application ont été signés. Il s’agit, en l’occurrence, de cinq lois sur le cinéma votées en 2002 et d’une loi sur les droits d’auteur et droits voisins adoptée en 2008.‘Nous voulons que le prochain gouvernement puisse les appliquer le plus vite possible pour promouvoir les industries culturelles qui pourront apporter une plus-value dans l’économie nationale’, souhaite Bâ. Qui regrette que la culture n’ait pas eu droit de cité pendant la campagne électorale. Kassé fonde un espoir sur la culture avec Macky Sall contrairement à l’équipe actuelle qui résume la culture ‘aux bouts des lèvres, aux manifestations et infrastructures’.

Aguibou KANE
Walf