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16 ans de vie de l’Alliance des Forces du Progrès (Afp) : De l’Espoir à la désillusion

L’Afp fête les 16 ans de l’appel à l’espoir de Moustapha Niasse. EnQuête nous plonge dans cette déclaration, qui a présidé à la création de cette formation politique, face à l’épreuve du temps. Aujourd’hui, l’Afp reste orpheline de nombreux cadres qui ont exclus ou sont partis d’eux-mêmes parce s’étant sentis à l’étroit. Depuis 1999, la valeur du parti à la bourse politique a connu une chute vertigineuse.


Rédigé par leral.net le Mercredi 17 Juin 2015 à 09:12 | | 0 commentaire(s)|

16 ans de vie de l’Alliance des Forces du Progrès (Afp) : De l’Espoir à la désillusion
« J’ai choisi l’espoir ». Cette déclaration du 16 juin 1999 a résonné dans l’oreille de plus d’un. Les progressistes n’ont peut-être pas tort, dans un communiqué daté d’hier, d’affirmer : « J’ai choisi l’espoir s’est projeté sur tous les segments de la population, d’abord la jeunesse et l’emploi, les femmes, les personnes du troisième âge, le monde rural ». Soit ! Mais la question qui se pose aujourd’hui est la suivante. Que reste-t-il de cet espoir 16 ans après ? Pour les camarades de Moustapha Niasse, la réponse coule de source. Dans ce même document, ils font le diagnostic suivant : « Seize ans durant, tout au long de son parcours, l’Alliance des Forces de Progrès s’est employée à cultiver et à entretenir la déclaration de M. Moustapha Niasse, dans sa lettre et dans son esprit, dans l’éthique qui en est le fondement et dans les ambitions qu’elle induit ». En d’autres termes, l’Afp a accompli un parcours qui l’a placée au centre des grands tournants de l’histoire politique récente de notre pays ».

Le tableau semble parfait. Il n’est pas sûr cependant que la réalité dans le parti soit aussi reluisante. L’Afp est, en effet, l’un des partis ayant connu plus de saignée dans ce pays. Et, ce qui le singularise des autres, c’est que les départs ne sont pas que des démissions. Des responsables en sont tout bonnement exclus, à l’instar de Malick Gackou et de ses sept autres camarades. Il y a quelques mois, ces cadres ont osé porter la réplique à Niasse dans sa décision de soutenir la candidature de Macky Sall en 2017. « Abdoul Khadre Ndiaye a payé lui aussi les pots cassés pour avoir eu l’audace de demander la démission du patron après qu’il eut réalisé un maigre score à la Présidentielle 2007 ».

A côté de ces exclusions formelles, il y a d’autres qui sont partis, parce que tout simplement poussés vers la sortie. L’illustration parfaite est fournie par le cas Hélène Marie Dione plus connue sous le nom d’Hélène Tine. Cette dernière, bien que porte-parole du parti, a été oublié des listes d’investiture de Benno Bokk Yakaar, pour les législatives de 2012, après avoir été zappée pour les postes nominatifs. Elle trouvera finalement refuge chez la liste de Mansour Sy Djamil où elle sera élue député.

Longtemps silencieuse sur cette question, elle finira par livrer ses sentiments : « L’Afp a voulu creuser une tombe pour m’enterrer. Peut-être que je gênais ». La responsable de Thiès dit avoir perdu ses prérogatives depuis qu’elle a été confirmée à son poste de porte-parole à l’issue du congrès de 2011. Elle affirme recevoir les convocations « un quart d’heure avant » les rencontres du bureau politique.

Avant elle, d’autres sont partis d’eux-mêmes tout en indexant la gestion de Moustapha Niasse. Me Massokhna Kane est l’un des tout premiers à quitter le navire progressiste en 2001, tout en dénonçant les méthodes exclusivistes ». Après lui, suivront, en 2003, des responsables de grande envergure comme Serigne Mamoune Niasse qui, dans son départ, « emmène avec lui l’universitaire Khady Fall Diop, Doctor Pape Camara et Oumar Khassimou Dia ». Mamadou Ly en fera de même.

Pratiquement tous ces responsables dénoncent la même attitude. Ils dénoncent la méthode cavalières de Niasse. Dans une réaction sur la dernière crise dans l’Afp, Mor Dieng de dire : « Qui connaît Niasse, qui a vécu avec lui des années durant, n’est pas surpris par de tels propos. C’est quelqu’un d’impulsif. Il ne respecte pas les Sénégalais ». M. Dieng d’ajouter qu’il en a été lui-même victime.