Il manque aujourd’hui de sérieuses références pour les jeunes générations tant la guerre de la mémoire ou plutôt le complot au service de l’argent roi est fort. Les ‘vainqueurs’ de cette forfaiture indigne ont imposé leur histoire comme si le Sénégal n’avait pas d’histoire. Ces vainqueurs soutiers de la néocolonisation ont été les bras armés d’une certaine France dans la neutralisation de nos intérêts au profit d’autres intérêts liés à des réseaux d’affaires français qui n’avaient rien à voir avec nos aspirations, notre culture. Au Sénégal il ne faut surtout pas convoquer les héros qui avaient osé dire non. Pourquoi cette haine de l’histoire ? Pourquoi l’omerta autour de faits historiques qui se sont déroulés chez nous, à l’image de ce moment de l’histoire de notre pays relaté par le regretté Mansour Bouna Ndiaye dans son livre ‘Le prince qui croyait à la démocratie’ : ‘Ce Sénégal [de Mamadou Dia et Senghor] était une synthèse de l’éthique, de l’excellence et du dynamisme. Malheureusement, cette orientation n’était pas au goût de forces obscures tapies dans l’ombre, qui réussirent à casser l’excellent duo en train de bâtir un pays moderne et prospère. Pire, ils iront jusqu’à travestir l’Histoire en tentant de gommer de la mémoire nationale que c’est sous la signature du Président du conseil Mamadou Dia que le Sénégal a accédé à l’indépendance. Ces accords furent signés le 04 avril 1960 avec le Premier ministre Michel Debré par Mamadou Dia Président du conseil du gouvernement du Sénégal et Modibo Keïta, Président de la Fédération du Mali. Le Président Mamadou Dia, père de l’indépendance mais surtout pionnier d’une vision socialiste du développement fondé d’abord sur nos propres potentialités, mit en place un plan de développement économique et social hardi qui n’était pas du goût des forces néocoloniales et de leurs complices locaux.
Une politique qui broie les âmes
En 1962 toute une génération d’hommes politiques s’était empressée de suivre la voie senghorienne teintée d’un lyrisme poétique au service d’une politique qui se voulait au service des Sénégalais mais qui n’était rien d’autre qu’une politique de dénaturalisation de nos aspirations pour un développement endogène et panafricain. Ceci en porte-à-faux avec celles que le duo de choc que Senghor formait avec Dia pour l’époque et qui mettait au cœur de son projet le bien-être de tout un peuple. L’Afrique n’étant pas en reste. Nous ne sommes pas là pour dénigrer l’apport du Président poète, avec la complicité de son ami Aimé Césaire, à l’émancipation de l’homme noir. Nous nous intéressons ici à la politique qui broie les âmes, qui divise les hommes, et qui grève l’avenir. Jouer la partition d’autrui c’est jouer contre le temps à l’instar de cet adage espagnol qui suggère de ‘laisser le temps au temps’. Le temps est l’ami des monarques et il ne devient leur ennemi que lorsque la sénescence perturbe leurs prévisions. Les marchands de patience savent cela et ils en raffolent. Combien sont-ils à regretter le choix de 1962 ? En ce temps-là, Jacques Foccart, avec une cruauté raffinée et au grand jour effaçait de la surface de la terre des hommes comme Félix Moumié, Ruben Nyobé et bien d’autres encore.
Les velléités progressistes ont été étouffées avec une violence innommable au nom de la guerre froide et des intérêts supérieurs du colonisateur. La solitude du combattant était devenue l’avenir immédiat pour ceux qui voulaient le meilleur pour leur pays. Beaucoup d’acteurs politiques de l’époque ont, au soir de leur existence, regretté de n’avoir pas fait le choix qui aurait été de refuser l’injustice, l’arbitraire et le ‘prestige’ éphémère que l’argent procure. Un choix qui n’aurait pas été contre Senghor mais pour le Sénégal. Déjà l’argent faisait des ravages dans notre société et le festival ne faisait que commencer. Une culture de la trahison s’installa avec la motion de censure contre le gouvernement de Dia, une sorte transhumance politique avant l’heure qui est devenue, par la suite, nous l’avons vu, une pratique nationale. Le Président Senghor, pressé de donner corps à sa vision politique n’a pas vu venir, aussi, il serait injuste de lui faire porter tout seul le fardeau de la plus grande forfaiture de l’histoire politique contemporaine du Sénégal. C’est-à-dire l’élimination politique de Mamadou Dia. Le Foccartisme était à son apogée. Sans doute que la carrière politique de Senghor allait être stoppée net s’il avait décidé d’accompagner son ami Mamadou Dia visionnaire.
Almamy Mamadou WANE
Une politique qui broie les âmes
En 1962 toute une génération d’hommes politiques s’était empressée de suivre la voie senghorienne teintée d’un lyrisme poétique au service d’une politique qui se voulait au service des Sénégalais mais qui n’était rien d’autre qu’une politique de dénaturalisation de nos aspirations pour un développement endogène et panafricain. Ceci en porte-à-faux avec celles que le duo de choc que Senghor formait avec Dia pour l’époque et qui mettait au cœur de son projet le bien-être de tout un peuple. L’Afrique n’étant pas en reste. Nous ne sommes pas là pour dénigrer l’apport du Président poète, avec la complicité de son ami Aimé Césaire, à l’émancipation de l’homme noir. Nous nous intéressons ici à la politique qui broie les âmes, qui divise les hommes, et qui grève l’avenir. Jouer la partition d’autrui c’est jouer contre le temps à l’instar de cet adage espagnol qui suggère de ‘laisser le temps au temps’. Le temps est l’ami des monarques et il ne devient leur ennemi que lorsque la sénescence perturbe leurs prévisions. Les marchands de patience savent cela et ils en raffolent. Combien sont-ils à regretter le choix de 1962 ? En ce temps-là, Jacques Foccart, avec une cruauté raffinée et au grand jour effaçait de la surface de la terre des hommes comme Félix Moumié, Ruben Nyobé et bien d’autres encore.
Les velléités progressistes ont été étouffées avec une violence innommable au nom de la guerre froide et des intérêts supérieurs du colonisateur. La solitude du combattant était devenue l’avenir immédiat pour ceux qui voulaient le meilleur pour leur pays. Beaucoup d’acteurs politiques de l’époque ont, au soir de leur existence, regretté de n’avoir pas fait le choix qui aurait été de refuser l’injustice, l’arbitraire et le ‘prestige’ éphémère que l’argent procure. Un choix qui n’aurait pas été contre Senghor mais pour le Sénégal. Déjà l’argent faisait des ravages dans notre société et le festival ne faisait que commencer. Une culture de la trahison s’installa avec la motion de censure contre le gouvernement de Dia, une sorte transhumance politique avant l’heure qui est devenue, par la suite, nous l’avons vu, une pratique nationale. Le Président Senghor, pressé de donner corps à sa vision politique n’a pas vu venir, aussi, il serait injuste de lui faire porter tout seul le fardeau de la plus grande forfaiture de l’histoire politique contemporaine du Sénégal. C’est-à-dire l’élimination politique de Mamadou Dia. Le Foccartisme était à son apogée. Sans doute que la carrière politique de Senghor allait être stoppée net s’il avait décidé d’accompagner son ami Mamadou Dia visionnaire.
Almamy Mamadou WANE