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3 juillet 1894 : La fin du royaume du Bawol et le mystère de la mort du Teeñ Tanor Goñ Jeŋ

Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Juillet 2025 à 21:49 | | 0 commentaire(s)|

En ce 3 juillet, date mémorable mais souvent oubliée, l’histoire du Sénégal bascula dans l’oubli d’un royaume millénaire. Ce jour-là, en 1894, le gouverneur Couzinet, dans une assemblée de plus de 700 notables à Thiès, divisa le Bawol en deux provinces. Ainsi disparut, de manière administrative mais brutale, l’un des royaumes les plus anciens de la Sénégambie : le Bawol.


Un roi mort dans des circonstances troubles

3 juillet 1894 : La fin du royaume du Bawol et le mystère de la mort du Teeñ Tanor Goñ Jeŋ
Son dernier souverain, le Teeñ Tanor Goñ Jeŋ, était décédé moins d’un mois plus tôt, le 15 juin, jour de Tabaski. Officiellement, d'une maladie soudaine. Officieusement, la tradition orale évoque un empoisonnement. Les symptômes sont apparus après un banquet organisé par les autorités coloniales à Tivaouane. Un schéma connu à l’époque : des chefs traditionnels hostiles à la conquête coloniale, qui disparaissent dans des conditions suspectes.

Le précédent de 1887 : un affront fatal ?


Tanor n’était pas un roi docile. En mai 1887, il avait fait tuer deux agents coloniaux – le lieutenant Minet et son interprète Abdoulaye Seck – venus capturer des réfugiés. Il protégea ses hôtes, fidèle au Garmi. Ce fut un affront direct à la France coloniale.

Un roi trop proche de Cheikh Ahmadou Bamba ?

Tanor était aussi un allié discret de Cheikh Ahmadou Bamba. Les archives coloniales, notamment celles de Martial Merlin, le mentionnent comme un relais potentiel de l'influence mouride dans le Bawol. Était-il devenu trop dangereux pour l’ordre colonial ? Sa mort, un an avant l’arrestation de Bamba et la déportation de Samba Lawbe, semble plus que suspecte.

Un royaume, une histoire effacée

La chute du royaume du Bawol, fut un coup d’État silencieux. Ce 3 juillet, Leral revisite ce pan d’histoire, pour rappeler que les royaumes ne tombent pas toujours sous les bombes… parfois, c’est dans le silence des salons coloniaux, que s’éteignent des civilisations.