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À ZIGUINCHOR, THIERNO ALASSANE SALL TITILLE LE RÉGIME : «Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs»

Rédigé par leral.net le Lundi 3 Novembre 2025 à 17:08 | | 0 commentaire(s)|

À ZIGUINCHOR, THIERNO ALASSANE SALL TITILLE LE RÉGIME : «Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs»

Dans le fief politique du Premier ministre Ousmane Sonko, le député et président du parti La République des Valeurs a prononcé un discours sans concession, fustigeant la gestion du pouvoir et alertant sur les menaces sécuritaires venues du Mali. Entre désillusion économique et inquiétudes régionales, Thierno Alassane Sall sonne l’alarme et appelle à un sursaut national.
 
 
Un discours de feu au cœur du Sud
 
C’est à Ziguinchor, bastion politique du Premier ministre Ousmane Sonko, que Thierno Alassane Sall a choisi de frapper fort. Devant ses partisans rassemblés pour une rencontre politique, le député a décoché une série de flèches verbales qui n’ont laissé personne indifférent. «Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs», a-t-il lancé d’emblée. Pour le président de La République des valeurs, les grandes attentes suscitées par le changement intervenu en 2024 se sont évanouies dans la désillusion. «Cette dernière rupture ressemble plus à une immense déception qu’à un nouveau vent d’espoir. Les Sénégalais avaient placé beaucoup d’espoirs dans la justice, la transparence et la compétence. Aujourd’hui, ils ne voient que confusion, querelles et désenchantement», a-t-il déploré.
 
Des promesses économiques envolées
 
Au cœur de son réquisitoire, Thierno Alassane Sall s’est longuement attardé sur la question des ressources naturelles, un thème qui lui est cher. Ancien ministre de l’Énergie, il dit observer avec amertume «la grande désillusion des Sénégalais face aux promesses non tenues». « On nous avait dit que notre zircon nous reviendrait, qu’il rapporterait plus d’argent. On nous avait promis que grâce au pétrole et à la renégociation des contrats, nous aurions le carburant le moins cher de la sous-région et une électricité plus abordable. Aujourd’hui, hélas, nous avons le carburant le plus cher, plus cher même qu’au Mali», a-t-il ironisé. «Ceux qui hier dénonçaient les abus et les inégalités semblent aujourd’hui s’en accommoder. Le peuple, lui, continue de souffrir du coût de la vie, de l’électricité, du carburant, des denrées de première nécessité», a ajouté Thierno Alassane Sall.
 
 
“Les fonds politiques n’ont pas disparu, ils prospèrent”
 
Le député n’a pas épargné le pouvoir sur la question de la gouvernance et de la transparence financière. «On nous avait promis la fin des fonds politiques, jugés injustes alors que des Sénégalais manquent du minimum pour vivre décemment. Mais aujourd’hui, c’est ce même fonds politique qui semble le plus important, le plus protégé, le plus justifié», a-t-il martelé. Selon lui, «la morale publique s’est effritée au moment même où elle devait se renforcer», et le pouvoir actuel, loin de rompre avec les pratiques anciennes, «les perpétue avec un zèle nouveau».
 
 
Une classe politique “en déconnexion totale”
 
Le ton est ensuite monté lorsqu’il a abordé l’attitude des responsables politiques face aux difficultés quotidiennes des citoyens. «Pendant que le Sénégal traverse des moments difficiles, nos dirigeants passent leur temps à se chamailler, à se quereller comme des garçons dans une cour de récréation, au lieu de travailler sans relâche pour sortir le pays de l’impasse», a fustigé Thierno Alassane Sall.
Le député a également dénoncé «le culte du pouvoir et l’aveuglement institutionnel» qui, à ses yeux, gangrènent les institutions de la République. «Quand un député en vient à demander au président de violer le serment prêté devant le Conseil constitutionnel pour un mandat de cinq ans, afin de respecter un serment fait dans un cachot, c’est dire à quoi servent désormais certains de nos représentants», a-t-il lancé.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 



Source : https://www.jotaay.net/A-ZIGUINCHOR-THIERNO-ALASSA...