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Affaire Maïmouna Ndour Faye : indignation du Conseil de l’Ordre après l’empêchement de Me Sall

Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Octobre 2025 à 19:48 | | 0 commentaire(s)|

Dans la nuit du mardi au mercredi, une scène inhabituelle s’est déroulée dans les locaux de la gendarmerie. Me El Hadj Amadou Sall, avocat au barreau de Dakar et ancien ministre de la Justice, a été empêché d’assister sa cliente, la journaliste Maïmouna Ndour Faye, placée en garde à vue. Avant de pouvoir accéder à […]

Dans la nuit du mardi au mercredi, une scène inhabituelle s’est déroulée dans les locaux de la gendarmerie. Me El Hadj Amadou Sall, avocat au barreau de Dakar et ancien ministre de la Justice, a été empêché d’assister sa cliente, la journaliste Maïmouna Ndour Faye, placée en garde à vue. Avant de pouvoir accéder à sa cliente, l’avocat se serait vu demander de se soumettre à un alcootest, une exigence que ses confrères qualifient d’humiliante et contraire aux principes fondamentaux de la profession.

Le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal a vivement réagi. Dans un communiqué au ton inhabituellement ferme, il « dénonce et condamne avec la plus grande fermeté cette atteinte grave et intolérable à la dignité de l’avocat, aux droits de la défense et, plus généralement, à la loi et à l’État de droit ». Rappelant les dispositions de la Constitution et du Règlement n°05/CM/UEMOA, l’institution souligne que l’assistance de l’avocat « est un droit absolu dès l’interpellation et à tous les stades de la procédure ».

Selon le Conseil, cette affaire n’est pas un incident isolé. Il évoque une série de manquements récents, notamment la convocation d’avocats par la Division des Investigations Criminelles (DIC), en « parfaite violation » de l’article 6 du même règlement. Ces pratiques, affirme-t-il, constituent « des dérives graves et inquiétantes » qui fragilisent la confiance entre les institutions judiciaires et les défenseurs des libertés fondamentales.

Cette nouvelle tension intervient dans un contexte où la question de la liberté de la presse et du respect des droits de la défense occupe une place centrale dans le débat public sénégalais. L’arrestation de plusieurs journalistes ces derniers mois et les restrictions ponctuelles d’accès à l’information ont déjà suscité de vives critiques de la part des organisations de la société civile et des observateurs internationaux.

Face à ces développements, le Conseil de l’Ordre des avocats appelle à la « cessation immédiate et définitive de toute entrave à l’exercice de la profession d’avocat » et au respect strict des libertés garanties par la loi. Un appel solennel à la vigilance démocratique, dans un pays longtemps considéré comme un modèle de l’État de droit en Afrique de l’Ouest.



Source : https://xalimasn.com/2025/10/30/affaire-maimouna-n...