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Air France 447 - La folle hypothèse terroriste

Rédigé par leral.net le Samedi 6 Juin 2009 à 04:29 | | 0 commentaire(s)|

Hervé Morin a répété vendredi qu’il n’excluait pas la piste terroriste pour expliquer la disparition de l’Airbus d’Air France. Les autorités brésiliennes ont, elles, admis que les débris retrouvés par l’armée n’étaient pas ceux de l’avion, relançant ainsi la théorie d’une explosion en vol.


Air France 447 - La folle hypothèse terroriste

Tout sauf ça. Alors que les causes de la disparition du vol Rio-Paris sont toujours loin d’être déterminées, l’éventualité d’une bombe placée dans l’appareil est sans doute la plus redoutée. Interrogé sur la sécurité de l’appareil, Louis Gallois bottait en touche vendredi. « Ce n’est pas le moment », a estimé le président exécutif d’EADS, la maison mère d’Airbus, en refusant « d’entrer dans une polémique ».

Hervé Morin, ministre français de la Défense, répétait, lui, vendredi, que l’enquête en cours n’avait pas permis d’éliminer cette piste. « Je n’ai jamais exclu le terrorisme », a-t-il déclaré. « Dans la plupart des cas, quand il y a eu des actes terroristes sur des avions, il n’y a pas eu de revendications », ajoute même le ministre. « Ce ne serait pas cohérent d’éliminer le terrorisme des possibilités », confirme Michel Polacco, journaliste spécialisé dans les questions d’aéronautique et de défense. « L’explosion est envisageable, car elle peut détruire un certain nombre d’éléments essentiels, notamment électriques, ce qui va ensuite déclencher des problèmes en cascade, pouvant générer l’envoie de messages d’alerte comme ceux qui ont été reçus », explique-t-il. L’absence de menaces connues sur cette ligne n’élimine pas non plus la possibilité d’une attaque. « L’avion est un lieu international. L’explosion d’un appareil affecte le pays d’où il décolle, celui ou il était censé atterrir, celui de la compagnie, voire également celui où il s’écrase. Elle n’a donc pas forcément lieu dans une zone de conflit », indique Michel Polacco.
Alerte à la bombe

Jeudi, le ministre de la Défense brésilien, Nelson Jobim, avait jugé « improbable » la théorie de l’explosion, en raison de la présence de carburant à la surface de l’océan. Mais quelques heures plus tard, celui-ci a dû faire machine arrière, après que l’armée de son pays a admis que les débris et les traces de kérosène repérés à la surface de l’eau ne provenaient pas de l’appareil disparu. « Jusqu’à présent, aucune pièce de l’avion n’a été récupérée », affirmait-il vendredi. Le liquide découvert à la surface de l’océan provenait en effet d’un navire, puisqu’il s’agissait d’huile, et non d’un avion.

Autre élément troublant : le 27 mai dernier, quelques jours à peine avant la disparition de l’Airbus A330, un avion d’Air France à destination de Paris a fait l’objet d’une alerte à la bombe à Buenos Aires, obligeant la police argentine à fouiller l’appareil avant que les passagers n’embarquent à bord. L’AF415 a finalement décollé avec une demi-heure de retard. La compagnie aérienne n’établit toutefois aucun lien entre cette fausse alerte, donnée anonymement par téléphone, et le crash du vol en partance du Brésil. L’incertitude est donc toujours reine dans cette affaire. Pour tenter d’y voir plus clair, le procureur de la République de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire contre X pour « homicides involontaires ».