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Amicale internationale des anciennes basketteuses du Sénégal, Rokhaya Pouye attraite à la barre pour 40 millions

Les deux présidentes de l'Amicale internationale des anciennes basketteuses du Sénégal, en l'occurrence Aïda Ndong et Rokhaya Pouye, dite « Aya Pouye » ont soldé leurs comptes, ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Dakar. C'est la première nommée qui a attraite la seconde à la barre pour abus de confiance portant sur 40 millions de francs et rétention du récépissé de l'association. Le parquet a requis deux ans avec de sursis contre la prévenue qui sera édifiée sur sort le 22 mars prochain.


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Mars 2018 à 19:07 | | 0 commentaire(s)|

Amicale internationale des anciennes basketteuses du Sénégal, Rokhaya Pouye attraite à la barre pour 40 millions
Tout est parti d'une scission qui est intervenue au sein de cette amicale des anciennes lionnes de Basket depuis le 25 mai 2013. Devant la barre, la partie civile, Aïda Ndong,  a expliqué que c'est Rokhaya Pouye, dite « Aya Pouye » qui avait été élue en 2008, présidente de l'association pour un mandat de 4 ans. Elle ajoute que lorsqu'elle devait aller aux élections en 2012, Aya Pouye a demandé une prolongation de son mandat pour l'organisation du tournoi international de Bonaventure Carvalo.

« Mais, elle a finalement organisé un bal. Et, suite à cette soirée, elle a refusé qu'on aille à une élection. Une assemblée générale extraordinaire a été tenue en date du 25 Mai 2013 au stade Marius Ndiaye, à l'issue de laquelle, j'ai été élue nouvelle présidente en vertu des dispositions de l'article 14 du statut de notre structure. Car, les 2/3 des membres étaient présentes. Et, elle a été informée par voie d'huissier de cette assemblée même si elle a refusé de venir », dit-elle.

Avant de poursuivre : « Depuis ce jour, Aya refuse de me donner le récépissé de l'association et de faire l'état financier de sa gestion nébuleuse. Après son élection en 2008, elle avait délogé le compte bancaire de l'association qui était à la Bhs, pour le transférer au niveau de la Bicis. Et c'est sa petite sœur qui était la trésorière. Moi, j'étais la 4e vice-présidente. C'est après mon élection que j'ai su qu'elle recevait des chèques de la Socabeg, lors de nos activités. Elle nous informait seulement des chèques de la Lonase. On était financé à hauteur de 40 millions de francs par des sponsors et des mécènes. Et elle n'a jamais voulu nous rendre compte ».

Interpellée à son tour, Aya Pouye réfute toutes les accusations de sa consœur. Selon elle, les fonds ne dépassent pas 12 millions de nos francs. Et elle dit demeurer la présidente de l'association. « Jusqu' à la preuve du contraire, je suis la présidente de cette association. J'organisais des conférences religieuses et des voyages avec les fonds. Et, les décaissements se faisaient suivant les règles de l'art avec ma signature et celle de la trésorière. Moi-même, j'y mettais mon argent. Je travaille à la Lonase. J'ai convoyé 14 membres à la Mecque. Le premier Ministre de l'époque, Souleymane Ndéné Ndiaye m'avait subventionné à hauteur de 5 millions de nos francs. On s'était rendu au Cameroun et j'avais acheté les billets d'avions à 485 mille le prix unitaire. Les membres n'avaient cotisé que 1000 francs. C'est l'association qui avait payé les frais de logement et de restauration. A Bamako aussi, j'avais acheté les billets à 350 mille francs et on était 35 membres. Pendant le mois de ramadan, je donnais du « Sukerou koor » à chaque membre. Sans compter les œuvres sociales qu'on faisait entre nous pour s'entraider ».

Entendue comme témoin, Aida Sy soutient : « J'étais la secrétaire générale à l'époque. Lorsque, Aya avait demandé la prolongation de son mandat, c'est moi-même qui avait convoqué le Comité directeur. Et, on avait décidé d'aller à une élection juste après le tournoi international de Bonaventure Carvalo. Lors de l'assemblée générale extraordinaire, le quorum était atteint. Puisqu'on avait les 2/3 des membres ».

 Mame Maty Mbengue quant à elle, déclare que la prévenue a bel et bien organisé des voyages avec les fonds. Et elle n'a pas participé à l'AG où la partie civile a été élue.

Le représentant du Ministère public a par ailleurs, souligné que les faits d'abus de confiance sont établis à l'encontre de la prévenue. Selon lui, depuis la plainte de la partie civile en date du 24 Mars 2014, devant le magistrat instructeur comme aujourd'hui à la barre, la prévenue n'a jamais produit de pièces justificatives des dépenses, faites avec les fonds. « Elle se limite juste, dit-il, à énumérer des dépenses. Alors qu'elle devait faire un état financier, lorsque la partie civile a été élue en 2013. Car, cette dernière était devenue la présidente légitime. Mais elle a eu une volonté manifeste de faire dans l'informel », a-t-il relevé.

Ainsi, il a requis deux ans avec sursis contre elle.

La défense, assurée par Mes Borso Pouye et Alioune Cissé, a plaidé le renvoi des fins de la poursuite sans peines ni dépens et le rejet de la constitution de partie civile de Aïda Ndong. Selon les robes noires cette dernière verse dans l'imposture. Puisque, disent-ils, elle a été manipulée avec son groupe par le sieur Baba Tandian, pour semer la pagaille au sein de l'amicale. Et rien ne prouve que leur cliente n'était plus la présidente depuis 2013.

L'affaire est mise en délibéré au 22 mars prochain.

KADY FATY Leral