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Arabie saoudite: ce que cache le coup de force du prince Mohammed ben Salmane

Rédigé par leral.net le Lundi 13 Novembre 2017 à 10:27 | | 0 commentaire(s)|

L'omnipotent prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a ordonné dimanche les arrestations d'une cinquantaine de personnalités saoudiennes influentes et renforcé encore davantage sa mainmise sur le royaume wahhabite. 


11 princes et 38 hommes d'affaires et ministres actuels ou anciens. Le tableau de chasse qui résulte de la grande purge orchestrée ce week-end par le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane , donne le tournis.

Parmi les victimes de cette vaste "opération anticorruption" menée par les autorités saoudiennes figurent :
le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal - actionnaire de Twitter, Euro Disney et propriétaire de l'hôtel George V à Paris ; le PDG du géant du BTP Saudi Benladen GroupBakr ben Laden ; deux fils du roi Abdallah décédé en 2015 - le puissant patron de la garde nationale, Miteb ben Abdullah et l'ex-gouverneur de Riyad, Turki ben Abdullah ; ou encore les ministres de l'Environnement Turki ben Nasser et de l'Économie, Adel Fakeih, et l'homme d'affaires Saleh Kamel.

Opération mains propres

A l’origine de ce coup de filet : une commission anticorruption, dont la création a été annoncée ce week-end par le roi Salmane et qui est dirigée par son fils, Mohammed ben Salmane. Celle-ci a ouvert des enquêtes sur des affaires, pour certaines assez anciennes, dont une concerne les inondations meurtrières ayant dévasté en 2009 la ville de Jeddah (ouest du pays).

"C'est une opération 'mani pulite' (mains propres) qui vise à récupérer des biens mal acquis par certains dirigeants saoudiens et à renforcer encore davantage le pouvoir de Mohammed ben Salmane", indique une source diplomatique. Depuis plusieurs mois, le gouvernement saoudien avait dans son viseur certaines grandes entreprises du pays comme le groupe Benladen ou la multinationale Dallah Al-Baraka dirigée par le milliardaire Saleh Kamel, soupçonnées de ne pas assez contribuer à la croissance saoudienne.

Deux semaines après la tenue à Riyad d'un grand forum économique où Mohammed ben Salmane a tenté de séduire les investisseurs étrangers, en appelant au retour d'un "islam modéré" et en annonçant des projets gigantesques , cette vague d'arrestations a été qualifiée par le ministre des Finances Mohammed Aljadaan, "d'entrée dans une nouvelle ère et une politique de transparence", ajoutant que ces actions "préserveront le climat pour les investissements".

"Avec cette opération, les Saoudiens veulent montrer aux étrangers que la concurrence existe et qu'il n'y a pas de monopole", précise de son côté, cette même source diplomatique.




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