leral.net | S'informer en temps réel
Mercredi 16 Janvier 2019

Audio- Aveu: Sonko dévoile lui-même son rôle dans le scandale dit des 94 milliards


Cet auditeur attentif a commenté l’audio de la réunion de Sonko avec les héritiers et évalué les propos du leader du Pastef et sa responsabilité dans le scandale dit des 94 milliards…



J’ai fini de réécouter pour la deuxième fois l’audio. Surtout les parties concernant Sonko. Mais, c’est pathétique et gravissime à la fois. Non seulement, c’est dans l’exercice de ses fonctions de député cumulées à ses accointances d’ex-inspecteur des impôts qu’il a été amené à détenir des informations privilégiées sur ce dossier, mais aussi c’est grâce à elles qu’il s’est imposé en toute influence en sauveur pour le conserver par sa démonstration sur les vraies valeurs réelles du TF ; tout en espérant pouvoir empocher plus tard – il faut le dire – le jackpot. Une attitude que l’on pourrait facilement qualifier de conflit d’intérêts notoire. À l’écouter, je comprends mieux pourquoi il n’a pas daigné répondre aux accusations graves depuis lors. Déjà, il a défendu tout le contraire de sa déclaration sur 2STV, à sa première prise de parole, à partir de 5mn 20. Il a bien déclaré agir pour le compte de Atlas groupe, en collaboration avec son associé Ismaïla Ba qui s’occupe du cabinet. Ensuite, à partir de 30mn 08s, il n’a pas hésité à appâter la famille pour qu’elle lui confie le dossier du fait du plus qu’il pourrait apporter en terme d’influence médiatique et autres… C’est du vrai gangstérisme politique. Enfin, il s’est flingué tout seul à partir de 1h 29mn jusqu’à 1h 45mn en démontrant inconsciemment son modus operandi qui consiste -oh c’est triste- à menacer les autres « à 6 mois d’une élection » afin de négocier la hausse du montant alloué pour qu’il y trouve son compte à travers sa commission… Une pratique qu’il a l’air de très bien maîtriser…



Dans sa dernière chronique, le journaliste Madiambal Diagne a encore accablé le leader du Pastef dont le seul argument, à ce jour, a été de le traiter de mercenaire sans répondre aux interpellations précises évoquées. Avant-hier, Ousmane Sonko a poussé le bouchon jusqu'à parler de ceux qui «douleul nitt gni" (sic!).

Le patron d'Avenir communication, du reste très précis et documenté, qui soutient la thèse d'une collusion entre Ousmane Sonko, son cabinet les héritiers du Tf 1451 R a ainsi évoqué, à titre de preuve irréfutable, un enregistrement qu'il dit tenir à la disposition des militants du Pastef qui le vouent aux gémonies. Libération a pu prendre connaissance de cet enregistrement dont l'authenticité ne souffre d'aucun doute puisqu'Ousmane Sonko y évoque des faits inconnus du grand public.

A titre d'exemple, il y révèle qu'en marge d'une conférence de presse du Parti démocratique Sénégalais (Pds) à la quelle il était convié, il a été abordé par Me Seydou Diagne, avocat de Karim Wade, mais aussi de l'homme d'affaires Tahirou Sarr qui a effectué le rachat des créances. Le même avocat, selon ses dires, a aussi rencontré son "bras droit" qui a «écrit les plaintes» déposées dans le cadre de l'affaire des 94 milliards de Fcfa pour avoir suivi le dossier depuis ses débuts.

Libération a pu encore avoir confirmation de cette rencontre en plus de l'identité de ce «bras droit». Mandaté par les familles le 13 septembre 2018, Mercalex a signé le même... jour un contrat de...mandat avec Ab partners Dans l’enregistrement qui dure exacte- ment 2 heures, deux minutes et 7 secondes, Sonko révèle d'ailleurs que ces plaintes «yeunguel na gayii» puisque les procédures d'acquiessement ont été sus- pendues. Selon les informations de Libération, ce fait est encore attesté par un courrier de Meissa Niaye du bureau de recouvrement des Domaines de Ngor Almadies.

Et le moins que l'on puisse dire est que lors de cette rencontre, le leader du Pastef n'agissait pas en tant qu'en tant que défenseur de la veuve et de l'orpheline mais bien en tant que consultant qui devrait être rémunéré, contrairement à ce qu'il a affirmait sur le plateau de la 2STV. «Nous sommes un cabinet légalement reconnu par l'ordre des experts"..., "Nous considérons ce dossier comme un dossier parmi les autres»..., «Si je vous recevais en tant que député ce ne serait pas ici. Ici c'est un cabinet et c'est professionnel"..., "Je ne peux défendre que ceux qui m’ont fait un mandat"..., «moi et moi associé»..., autant de phrases qu’il a prononcé à s'adressant aux héritiers.

Mieux, à la fin de la rencontre qui s'est conclue par des prières de "Pa Yéri", les héritiers reçoivent d'ailleurs la promesse de recevoir le protocole de convention dans leur boîte mail pour l’étudier. «Pa Yéri», n'est personne d'autres que Yeri Diakhaté qui était présent à la réunion entre les héritiers, et le cabinet Atlas, en date du 14 aout 2018 à laquelle avait pris part Ousmane Sonko. «Cissé» est aussi évoqué dans l'enregistrement parle facilitateur- un géomètre identifié par nos soins- qui a conseillé aux héritiers de se rapprocher du «cabinet du Président Sonko". Cissé est Amadou Cissé, représentant aussi d'héritiers.

Autant de faits qui attestent si besoin en était encore de l'authencité de l’audio dans laquelle les voix sont bien audibles. Autre fait majeur : il a été conseillé aux familles, lors comme le rapporte l'audio, de négocier avec Tahirou Sarr d'autant qu'une procédure judiciaire pourrait durer plusieurs années, déjà que le dossier «traîne depuis 42 ans», comme l'a précisé un des héritiers. Et c'est la même démarche qui sera adoptée par Mercalex suivant mandat en date du 13 septembre 2018 puis Ab Partners-mandatée parle mandataire après un contrat en date du... même jour- à travers les lettres envoyées à Tahirou Sarr qui n'a pas donné suite.

Pourtant, le leader du Pastef semblait bien confiant puisqu'il disait tenir ces vis-à-vis sur une «cascade de forfaitures». La pépite : dans l'enregistrement un des participants conseille même à Sonko, au moment de signer la fiche d'émargements de mettre «Ousmane Sonko, expert fiscal» et non député ou leader du Pastef (A suivre).
Mame Fatou Kébé






Publicité