Avenir du Parti Socialiste: Le Mouvement Racines Socialistes interpelle la responsabilité collective

“Ce recours judiciaire ne devrait pas être lu comme une attaque personnelle, mais comme une alerte institutionnelle. Car nul ne peut ignorer que notre fonctionnement interne, depuis plusieurs années, s’est éloigné de nos textes fondamentaux. Les articles 20, 29 et 30 de nos statuts sont sans ambiguïté.

L’article 20 consacre le Comité Central comme l’organe suprême du Parti entre deux Congrès. Il oriente, contrôle et évalue la marche du parti et peut se réunir en session extraordinaire sur simple demande de la majorité de ses membres. L’article 29, quant à lui, rappelle que le Congrès est la seule instance habilitée à élire le Secrétaire Général du Parti, dans un processus clair, transparent et souverain.

Enfin, l’article 30 précise que le Secrétariat Exécutif National est chargé de coordonner et exécuter la ligne politique, mais qu’il doit impérativement rendre compte au Comité Central de ses décisions majeures. Il ne peut en aucun cas se substituer à la volonté collective exprimée par nos organes centraux.

Aujourd’hui, le constat est amer : absence de convocation du Comité Central, intérim prolongé sans validation statutaire, non-renouvellement des coordinations à la base, décisions prises sans validation des organes compétents. Cette dérive, même si elle fut peut-être dictée par des contraintes ou par la recherche de stabilité, n’en demeure pas moins une faute politique et organisationnelle. Il est encore temps d’éviter une rupture irrémédiable.

Il est encore possible de prévenir l’humiliation judiciaire et la dislocation morale du Parti Socialiste. C’est pourquoi, en ma qualité de militant de conviction, de responsable de coordination, et de patriote socialiste, j’en appelle à un sursaut collectif. Je propose que le Comité Central soit convoqué dans les meilleurs délais pour évaluer la situation et rétablir la légitimité de nos instances. Je recommande que soit mis en place un comité ad hoc inclusif, chargé d’organiser un Congrès dans un délai raisonnable, et que l’on ouvre une séquence de vérité et de dialogue avec tous les camarades, y compris ceux qui ont saisi la justice, dans un esprit de réparation et non de représailles.

Le Parti Socialiste ne mérite pas de s’enliser dans des procédures devant les tribunaux. Il a été, par le passé, un modèle d’équilibre institutionnel, de culture politique et de régulation interne. Il doit le redevenir. ‘'Je le dis avec gravité mais aussi avec espoir : ce Parti que nous avons hérité des grandes figures de notre histoire ne peut pas mourir par abandon, ni sombrer dans la personnalisation excessive du pouvoir. Il est l’affaire de toutes et de tous.

Il est temps de nous rassembler, de remettre la règle au-dessus des postures, de choisir la loyauté au Parti plutôt que la fidélité à des clans. Il est temps d’écouter les voix qui s’élèvent avant qu’elles ne deviennent cris. Il est temps de reconstruire, ensemble, un Parti Socialiste fort, ouvert, démocratique et respectueux de ses statuts. La paix ne s’impose pas, elle se construit. Le leadership ne se décrète pas, il se légitime. Le Parti Socialiste ne doit pas être dirigé par la force ou la ruse, mais par la confiance retrouvée entre ses militants. Le temps du sursaut est arrivé. Évitons d’externaliser nos désaccords. Réconcilions-nous avec notre propre Charte. Réparons avant que cela ne casse.”

Fait à Thiès, le 26 août 2025
Moustapha DIAW, Président du Mouvement Racines Socialistes,
Secrétaire Général de la Coordination B2 du Parti Socialiste