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Bambilor se lève contre le CIVD : quand le silence du maire fait plus de bruit que les slogans

L’air était lourd, mais déterminé. Les pas résonnaient comme un battement de cœur collectif, du parvis de la mairie jusqu’aux abords de la gendarmerie. Bambilor s’est levé. Femmes, jeunes, notables, tous dans une même ferveur, ont uni leurs voix pour rejeter catégoriquement l’implantation du Centre Intégré de Valorisation des Déchets (CIVD), surnommé par beaucoup « Mbeubeuss 2 ».


Rédigé par leral.net le Lundi 14 Juillet 2025 à 01:17 | | 0 commentaire(s)|

Dans cette mobilisation historique, un détail a glacé les esprits : l'absence du maire Ndiagne Diop. L’élu, censé incarner la voix de ses administrés, n’a pas daigné faire entendre la sienne. Silence radio. Une absence qui interroge, voire indigne. Que sait-il que la population ignore ? Quelle est sa position sur ce projet si contesté ? A-t-il donné son accord sans consulter ceux qui l’ont porté à la tête de la commune ? Autant de questions suspendues dans l’air, auxquelles il faudra bien un jour répondre.

Ce n’est pas seulement une forêt classée que l’on tente de transformer. C’est un mode de vie, une dignité, un avenir que l’on menace. Plus de 700 familles tirent leur subsistance de cette zone. L’enfouir sous des tonnes de déchets industriels reviendrait à enfouir leurs espoirs.

Juste un petit rappel, un maire, par essence, est un relais, un bouclier, une vigie. Il ne peut détourner le regard quand le cœur de sa commune bat l’alerte. Le dialogue, la transparence, et surtout l’écoute doivent guider son action. Quand l’on gouverne, on ne se cache pas. On assume.

Aujourd’hui, Bambilor pose une question simple : qui parle en son nom ?

Revenons à nos moutons. Bambilor dit non au projet de centre de déchets. En effet, une marche pacifique a réuni ce dimanche 13 juillet 2025, des centaines d’habitants des différents villages de la commune de Bambilor, protestant contre le projet d’installation d’un Centre Intégré de Valorisation des Déchets (CIVD) dans la zone classée de Mbeutt, une forêt exploitée depuis plusieurs décennies par les populations locales.

Sous l’impulsion du Collectif Citoyen pour la Sauvegarde de Bambilor, la mobilisation a vu la participation de nombreuses autorités locales, coutumières et civiles, à l’exception notable du maire Ndiagne Diop, dont l’absence a été largement remarquée.

“Nous avons organisé cette marche pour dire non à un projet qui menace notre environnement et notre économie locale. Ce centre est prévu dans une zone agricole classée, exploitée par plus de 700 familles. Nous n’avons jamais été consultés. Ce sont seulement trois maires qui ont été approchés, mais ils ne représentent pas toute la population. Nous exigeons une étude d’impact environnemental et social transparente, et nous appelons le Président de la République et son gouvernement à bloquer ce projet.”, a déclaré El Hadji Abdou Kane, coordonnateur du collectif.

Le projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets Solides au Sénégal (PROMOGED), suscite de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne la légalité de l’exploitation d’une zone forestière classée. Les manifestants craignent que cette initiative entraîne des conséquences irréversibles sur l’écosystème local et compromette les moyens de subsistance de milliers de personnes.

Aucune réaction officielle du maire de Bambilor n’a été enregistrée à ce jour, ce qui alimente les spéculations et renforce la méfiance au sein de la population. Le collectif, déterminé, prévoit de maintenir la pression par d’autres actions citoyennes dans les prochains jours, y compris au-delà des frontières de la commune.


Birame Khary Ndaw



Ousseynou Wade