Mamadou Wane dit Mao sur Sud FM : “Le Sénégal est en train de se réinventer, mais les défis restent immenses”

Invité de l’émission politique dominicale Objection sur Sud FM, animée par Mamadou Ibra Kane, le sociologue et analyste politique Mamadou Wane dit Mao a livré une analyse dense, critique et nuancée de la situation politique actuelle du Sénégal, marquée par la gouvernance du tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Durant près d’une heure, Mao […]

Invité de l’émission politique dominicale Objection sur Sud FM, animée par Mamadou Ibra Kane, le sociologue et analyste politique Mamadou Wane dit Mao a livré une analyse dense, critique et nuancée de la situation politique actuelle du Sénégal, marquée par la gouvernance du tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko.

Durant près d’une heure, Mao a décortiqué les dynamiques en cours dans le pays depuis l’alternance du 24 mars 2024, soulignant à la fois les ruptures réelles opérées par le nouveau pouvoir et les ambiguïtés qui subsistent dans la mise en œuvre de certaines promesses.

“Il y a un souffle nouveau, incontestablement. Mais ce souffle doit éviter l’ivresse révolutionnaire et s’ancrer dans la rigueur républicaine”, a-t-il déclaré d’emblée, appelant à ne pas confondre légitimité électorale et droit absolu.

Une gouvernance sous surveillance

Mamadou Wane a salué certaines mesures fortes prises depuis l’arrivée au pouvoir de Diomaye et Sonko, notamment la réforme de la justice et la volonté de rationaliser les institutions. Mais il a aussi alerté sur les risques d’un discours populiste trop moraliste, qui pourrait à terme décrédibiliser l’action publique.

“L’éthique ne suffit pas à gouverner. Il faut une vision, de la méthode, de la patience et un rapport stratégique au réel”, a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’ancrer les réformes dans une architecture institutionnelle solide.

Des partis traditionnels disqualifiés, une société civile à mobiliser

L’analyste a également évoqué la décomposition des anciens partis, tout en appelant les nouveaux acteurs à ne pas tomber dans l’autosatisfaction. Il a insisté sur le rôle crucial que pourrait jouer la société civile, trop souvent spectatrice, dans la consolidation démocratique.

“Nous vivons une transition politique, mais aussi sociologique. Ce qui est en jeu, c’est un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens”, a-t-il estimé.

Des chantiers immenses à venir

Enfin, Mamadou Wane a rappelé les priorités économiques et sociales : maîtrise des prix, emploi des jeunes, réforme éducative et assainissement des finances publiques. Il a invité le gouvernement à ouvrir le jeu démocratique, à encourager la contradiction et à institutionnaliser le débat.