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Capture du dividende démographique: Le Pib du Sénégal pourrait passer à 12 547 dollars en 2053, selon une étude


Rédigé par leral.net le Lundi 3 Juillet 2017 à 17:22 | | 0 commentaire(s)|

La feuille de route de l’Union africaine sur « Tirer profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse » a été lancée, le 30 juin 2017, au Sénégal. La cérémonie a été présidée par le ministre du Budget, Birima Mangara. Selon les estimations, le Pib du Sénégal pourrait être de 12.547 dollars Us (plus de 7 millions de FCfa) en 2053, si le pays capture le dividende démographique.

Si la croissance démographique du Sénégal est maîtrisée et que l’économie s’améliore, le pays peut bénéficier d’un dividende démographique important d’ici à 2053. Et la meilleure stratégie pour atteindre cet objectif et les ambitions du Plan Sénégal émergent (Pse), est d’adopter une approche de développement intégrée qui combine des politiques publiques de réformes économiques et de création d’emplois décents, tout en réalisant des investissements importants dans le développement du capital humain de qualité et le renforcement de la gouvernance.

C’est en tout cas ce qu’a révélé une étude menée par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan avec l’appui du Fnuap ( Fonds des Nations-unies pour la Population), évaluant les perspectives pour bénéficier des dividendes démographiques et explorant les options de politiques et programmes prioritaires.  Quatre scenari possibles ont été décrits : Statu quo, accent économique, modéré et combiné. 


Ainsi, révèle l’étude, si le Sénégal opte pour le scenario combiné, le Pib par habitant passerait alors de 1.065 dollars US (près de 600.000 FCfa)  en 2013 à 4.611 dollars en 2035, puis à 12.547 dollars en 2053 (plus de 7 millions de FCfa). Selon toujours le document, avec le scenario combiné, il est possible d’obtenir plus rapidement une augmentation significative de la population en âge de travailler et donc, une réduction de la dépendance.

En d’autres termes, la part de la population dépendante (de moins de 15 ans), baisserait en passant de 42% en 2013 à environ 30% en 2053 tandis que celle de la population en âge de travailler augmenterait avec une valeur de 54% en 2013 contre 65% en 2053.


Excellentes opportunités

« La population de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se caractérise par sa jeunesse. Près de deux tiers ont moins de 24 ans. Les jeunes âgés entre 15 et 24 ans représentent 60% des sans emplois en Afrique et ceux qui parviennent à trouver  du travail s’activent généralement dans le secteur informel avec des revenus faibles et précaires », a dit Birima Mangara, ministre délégué en charge du Budget.

Selon lui, ces jeunes sont confrontés à un manque d’éducation  et de qualification professionnelle et à un faible accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction. « Si l’Afrique disposait de ressources suffisantes permettant d’assurer l’éducation, la prise en charge sanitaire et l’insertion de cette couche importante de la population dans le circuit économique, le tout adossé à une politique de bonne gouvernance, elle bénéficierait davantage de dividende démographique en vue de son émergence à l’instar des pays d’Asie », a soutenu le ministre du Budget. 

Pour Birima Mangara, le fait de tirer pleinement profit du dividende démographique offre d’excellentes opportunités de lutter contre le chômage qui affecte les jeunes, de s’attaquer aux causes profondes  de nombreux défis majeurs auxquels se trouve confronté l’Afrique  dont la migration forcée, la radicalisation, l’extrémisme violent etc. Par ailleurs, a-t-il souligné, l’atteinte des objectifs pour le développement durable  et la construction d’une Afrique prospère dépendent aussi, en grande partie, de la capture du dividende démographique. 

De son côté, le représentant du directeur  régional du Fnuap/Afrique de l’Ouest et du Centre, se réjouit de l’approbation par le Sénégal, de la Feuille de route de l’Union africaine sur le dividende démographique. « Nous sommes particulièrement encouragés par les actions concrètes entreprises à ce jour au Sénégal pour faire du dividende démographique, une réalité », a laissé entendre Idrissa Ouedraogo. 

 

Le Soleil

 
 

Alain Lolade