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Casamance: Chaude traque aux trafiquants de bois jusqu’à la frontière gambienne

Les Forces de défense et de sécurité sont déterminées à mettre fin au trafic de bois en Casamance, avec la traque des délinquants jusqu’à la frontière avec la Gambie, où opère le business. Mercredi, elles ont dû poursuivre un camion chargé de bois, qui avait réussi à atteindre un village gambien. Malgré l’opposition des populations locales, l’Armée était décidée à récupérer le chargement.


Rédigé par leral.net le Vendredi 21 Mai 2021 à 09:44 | | 1 commentaire(s)|

Casamance: Chaude traque aux trafiquants de bois jusqu’à la frontière gambienne
Le trafic de bois de Casamance empoisonne les relations entre le Sénégal et la Gambie. Hier, une scène invraisemblable s’est produite dans la zone de Diouloulou, qui met en scène des militaires et des agents des Eaux et Forêts déterminés à récupérer un camion chargé au niveau d’un village gambien appelé Omorto.

Selon des sources du « Quotidien », il règnait sur place une vive tension, avec la résistance des villageois refusant que le bois retourne au Sénégal. Les populations s’opposaient à la récupération du chargement, estimant que «le véhicule se trouve en territoire gambien». Dans la soirée, la hiérarchie militaire avait donné des instructions à ses hommes sur le terrain, pour aller «récupérer le camion conformément aux accords internationaux».

Comme convenu entre les Présidents Macky Sall et Adama Barrow lors du dernier Conseil présidentiel sénégalo-gambien, le Sénégal exerce désormais un droit de poursuite en Gambie contre les coupeurs de bois clandestins qui opèrent en Casamance. Plus tard, dans la soirée, un renfort a quitté Ziguinchor pour aller soutenir les éléments présents à Diouloulou. Alors que les agents des Eaux et Forêts étaient à Diouloulou, pour s’occuper du ressortissant gambien arrêté et placé en garde-à-vue à la Brigade de gendarmerie de la localité.

Un agent blessé par un trafiquant

Il faut savoir que les trafiquants ont été surpris lors d’une mission de reconnaissance de terrain de routine, hier, vers 18 heures, par un agent des Eaux et Forêts, dans la zone du village de Diallo Warang, non loin de Mandat Douanes.

Alors qu’il devait mettre en place son équipe pour une patrouille vers 20 heures, arrivé au niveau du site, il s’est retrouvé nez à nez avec deux tricycles chargés l’un de deux billons de bois de Venne, l’autre de trois billons. En croisant l’agent en question, «les délinquants au nombre de cinq, ont pris la fuite laissant sur place le matériel roulant et les billons», a appris « Le Quotidien », auprès de sources bien placées.

Il a demandé alors un renfort à un agent en poste à Mandat Douanes, qui est venu à son secours. «Malheureusement, les malfaiteurs sont revenus pour récupérer les tricycles. L’un a sorti son coupe-coupe qu’il a asséné à un agent au front. Ils sont finalement parvenus à s’échapper avec les tricycles. L’agent a été transporté au poste de santé de Mandat, où il a reçu des soins. Son état n’est pas inquiétant», rassurent les interlocuteurs.

Il faut savoir que l’Etat a interdit les permis de coupe de bois pour préserver les forêts sénégalaises. Mais, la situation est devenue alarmante en Casamance, qui a perdu plus de 10 mille hectares de forêt en raison de l’abattage illégal. Alors qu’elle s’étend sur 30 mille ha avec des espèces rares.

A cause d’un trafic transnational, notamment le bois de rose pour lequel la demande chinoise est particulièrement forte, le business s’opère depuis la Gambie. A Médina Yoro Foulah, Bounkiling, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor et Bignona, le dispositif des Forces de défense et de sécurité essaie de freiner difficilement ce business illicite.