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Casamance: Le déminage n'y fait pas l’unanimité


Rédigé par leral.net le Samedi 25 Mai 2019 à 02:26 | | 0 commentaire(s)|

Sur le terrain, il arrive que le déminage se heurte aux réticences des habitants. « Certains villages refusent d’être déminés. C’est un fait mais ce n’est jamais dit clairement », explique un des proches du dossier. « Parfois, c’est une affiche, une inscription qu’il faut décoder. Un simple papier laissé sur les zones à traiter », évoque Bahram Thiam. « Il faut faire très attention à ces indications, elles nous obligent à ne pas procéder à la dépollution du sol. Elles indiquent la présence de groupes armés ou de villageois hostiles au déminage », poursuit le directeur.

« Pourtant, nos opérations n’ont rien de militaire, elles sont humanitaires », dénonce Faly Keïta, coordonnateur régional chargé de superviser les travaux d’Humanité et Inclusion. De l’avancée des chantiers de déminage dépend en grande partie le processus de paix.

Certains villages comme Singuère Joola pourraient être rendus sûrs et accessibles, ils ne le seront pas en raison de la proximité avec des zones contrôlées par les rebelles, d’après un des artisans du « dialogue communautaire » que doit mettre en place les opérateurs afin de convaincre les habitants réticents.

Certaines forces ont enfin beaucoup d’influence auprès des chefs de village, qui donnent leur feu vert aux ONG pour déminer ou pas. À Singuère, jamais les habitants n’ont explicitement donné leur accord. « En l’état, nous attendrons donc avant de nous y rendre. Nous avons besoin d’une demande de la part des villageois », souligne Faly Keïta.

L’enlèvement du 14 mai 2019 a freiné les opérations. « Mais le déminage devrait bientôt reprendre », assure Bahram Thiam.

Pour l’instant, aucune mesure des autorités visant à garantir la sécurité des démineurs n’a été prise.

RFI