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Ce que Wade et Sarkozy se sont dits

Le Président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, et le Président de l'Assemblée nationale seront tous les deux, hôtes de la France où ils seront reçus séparément à l'Elysée et au Palais du Luxembourg, demain (ndlr : aujourd'hui) », écrivions-nous, hier. C'est déjà fait. En vérité, le président Wade a eu un entretien qui a duré 1h30 avec son homologue français. Leur audience a eu lieu de 16h30 à 17h30 (heure française). Le Chef de l'Etat sénégalais en est sorti « très satisfait », nous renseigne une source bien informée.


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Septembre 2008 à 14:44 | | 0 commentaire(s)|

Ce que Wade et Sarkozy se sont dits
Selon notre interlocuteur installé au perron de l'Elysée: « L'audience entre les présidents Wade et Sarkozy a tourné autour de questions bilatérales. Et le chef de l'Etat sénégalais s'est félicité de l'engagement de la France à soutenir la Goana en fournissant au Sénégal du petit matériel agricole. Ensuite, le président Wade s'est également félicité du soutien des forces françaises du Cap-Vert qui ont beaucoup aidé à la lutte contre les inondations à Dakar et a par ailleurs souhaité que la France apporte une aide substan­tielle en motopompes pour faire de ce combat contre l'inondation, un succès ». Toujours selon nos sources bien informées : « Le pré­sident Wade est longtemps revenu sur le conflit presse/pouvoir au Sénégal. Et c'est pour dire : « Je ne peux pas être contre la presse, car elle a participé pour de beau­coup à ma victoire et à mon élec­tion à la tête du Sénégal, en don­nant les résultats à temps grâce aux Ntic (la magie des téléphones portables). D'ailleurs, je suis actuellement en train de construire la maison de la presse. Et il n'y a pas de loi anti-pressé au Sénégal où la création d'un journal se fait librement. Par contre cette liberté dans la création des journaux favorise l'existence d'une certaine presse dont la mission de tous les jours est caractéri­sée par les dérives. C'est avec cette dernière que le pouvoir a quelques problèmes » ». Le numéro 1 du Sénégal s'est égale­ment prononcé sur l'affaire du sac­cage des journaux « L'As et 24 heures chrono ». A l'en croire : « Dans cette affaire, la justice a fait correctement son travail. Je l'en félicite ». Quid de l'affaire Farba Senghor ? « Quand il (Farba) a été cité dans cette affaire, comme on le fait dans les grandes démocraties, je l'ai déchargé de ses fonctions ministérielles pour lui permettre de se défendre. Et je persiste et signé que je laisserai la justice faire son travail jusqu'au bout » martèle le président Wade. Interpellé sur son silence relativement au coup d'Etat militaire en Mauritanie, Me Wade a déclaré : « Vous savez que je suis naturellement contre les coups d'Etat, mais compte tenu des promesses faites par le nouvel homme fort de Nouakchott à remettre ce pays frère dans la légalité constitution­nelle, sous peu, je ne peux que prendre acte ».

Wade voudrait sans doute convaincre de sa bonne foi en réitérant ce qui se sait déjà en terre sarko­zienne; peut-être que « l'affaire Farba » a été évoquée avec le locataire de l'Elysée.



Abrogation de l'article 80



Au cours de cette audience les deux Chefs d'Etat ont abordé la ques­tion de la liberté de la presse. Sarkozy très peiné par la crise presse-pouvoir au Sénégal a demandé à Wade d'agir pour mettre fin à cette situation. Le Chef de l'Etat sénégalais a ainsi promis comme première mesure de suppri­mer l'article 80. Ce texte punit de trois à cinq ans de prison les auteurs de manoeuvres ou d'actes qui compromettent la sécurité publique, discréditent les institu­tions ou enfreignent les lois du Sénégal. Peu précis, ce texte peut être aisément invoqué contre tout journaliste par le pouvoir. Rappelons que Wade avait au sortir d'une audience avec le prési­dent français d'alors Jacques Chirac promis de supprimer le fameux article-couperet pour la presse. Ça attend toujours ...Et le directeur de publication du quoti­dien 24 Heure Chrono est aujourd'hui en prison, frappé par ce même article pour avoir rap­porté que Wade et son fils seraient impliqués dans le blanchiment de l'argent des casses des agences de la Bceao en Côte d'Ivoire durant la guerre civile

C'est dire s'il y a des chances que Farba. Senghor, au pire des cas ne soit devant la Haute cour de Justice, au mieux il y répondrait mais devant une juridiction qui sera composé pour la grande majorité de députés membres ou alliés du Parti démocratique sénégalais (Pds) dont-il est le respon­sable de la propagande.

Salif BIAGUI avec Agence

Source: 24 Heures

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