Contribution: Ce que nous attendons des futurs dirigeants du football sénégalaisPar Amadou Samoura, Président du Dial Diop Sporting Club de DakarPrésident de l’Académie Ibrahima Diarra

Contribution: Ce que nous attendons des futurs dirigeants du football sénégalaisPar Amadou Samoura, Président du Dial Diop Sporting Club de DakarPrésident de l’Académie Ibrahima Diarra Depuis plusieurs semaines, le monde…

Contribution: Ce que nous attendons des futurs dirigeants du football sénégalais
Par Amadou Samoura, Président du Dial Diop Sporting Club de Dakar
Président de l’Académie Ibrahima Diarra

Depuis plusieurs semaines, le monde du sport sénégalais — et plus particulièrement celui du football — est agité par une série de manœuvres et de prises de position à l’approche du renouvellement des instances dirigeantes.

Ce contexte me donne l’occasion de m’adresser, avec respect et gravité, aux futurs dirigeants de notre football. Il est temps de faire preuve de lucidité.

Après notre tout premier sacre continental, j’avais appelé le président sortant, Augustin Senghor, à initier des réformes profondes et structurelles, capables de porter notre football à la hauteur du titre que nous venions de conquérir. Malheureusement, ce sursaut attendu n’a jamais vraiment eu lieu.

Aujourd’hui, le constat est alarmant :
• Une ligue professionnelle en grande difficulté,
• Près de 500 clubs amateurs souvent dépourvus de moyens et de vision,
• Un calendrier chaotique,
• Des clubs exsangues, certains évoluant sous des noms d’emprunt,
• Une pénurie d’infrastructures adaptées,
• Une multiplication d’académies sans fondement réel,
• Et une absence globale de projet cohérent pour le football local.

À cela s’ajoute une réalité cruelle : alors que nos équipes nationales brillent à l’international, notre football domestique reste enlisé dans l’amateurisme, le bricolage et l’improvisation. L’image est forte, mais juste : un grand magasin avec une vitrine prestigieuse, mais un intérieur désordonné, mal approvisionné et peu engageant.

Il est temps de faire une pause et de réfléchir collectivement.
Quelles sont nos véritables motivations ?
Quelle vision voulons-nous pour notre football à long terme ?
Ce pays, profondément passionné de football, mérite-t-il un tel décalage entre l’élite et la base ?

Un bon point de départ serait d’évaluer sans complaisance la réforme de 1970, portée par le président Lamine Diack (paix à son âme), afin d’en tirer les leçons pour construire un modèle plus adapté à notre époque.

Je lance ici un appel solennel à tous les candidats à la présidence fédérale : ouvrons un véritable débat sur les réformes nécessaires. C’est par l’écoute, la concertation et le courage politique que nous sortirons notre football du marasme dans lequel il se trouve.

Refuser de reconnaître l’ampleur du chantier serait, une fois encore, manquer le virage de l’histoire.

À tous les acteurs, dirigeants, passionnés et jeunes engagés :
bonne chance et bonne réflexion.

Source : https://sunufootlocal.com/contribution-ce-que-nous...