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Contribution : Qu’on ne nous parle plus de société civile ! Ibrahima Thioye

Mais où sont donc les organisations féministes ? La jeune Adji Sarr, n’est-elle pas une femme qui déclare avoir été agressée et abusée dans sa féminité ?


Rédigé par leral.net le Vendredi 19 Février 2021 à 21:17 | | 0 commentaire(s)|

Contribution :    Qu’on ne nous parle plus de société civile ! Ibrahima Thioye
Peut-être ne remplit-elle pas les critères d’éligibilité à la prise en charge de ces réseaux d’activistes toujours en quête de cause à porter ?
Où sont les organisations de défense des droits humains et celles spécialisées dans la défense de la démocratie, de l’État de droit et des valeurs républicaines ?
Makhmoud Saleh dont la maison a été attaquée et saccagée juste à cause de son appartenance politique n’est-il pas un être humain ? Le fait qu’il soit de la majorité le prive-t-il de son humanité et des droits y afférents ?
Mamour Diallo et sa grand-mère de Louga qui a été prise au piège des flammes de sa maison incendiée dont elle a été sauvée de justesse, ne méritent-ils pas d’être défendus ?
Ces menaces proférées ouvertement contre des responsables de la majorité, ces appels à s’attaquer à leurs maisons et leurs biens, ne méritent-ils aucune réaction de ceux qui prétendent contribuer à réguler l’espace public ?
Toutes ces pratiques sont-elles tolérables dans un État de droit ? Sont-elles de nature à préserver la démocratie, à assurer l’apaisement du jeu politique et la pacification de l’espace public ?

Ce qui se passe sous nos yeux est simplement incroyable. Par complaisance pour un camp ou par ressentiment contre un autre, les militants des grands idéaux sociaux réputés non partisans se sont tous reniés dans le contexte et s’engagent ensemble dans un vaste mouvement de complicité avec le mal et le déni de justice. Nul ne veut écouter cette jeune fille qui prétend avoir été violée.

Tous se sont transformés en avocats défenseurs du prétendu violeur et cherchent la moindre faille dans les déclarations de la victime supposée pour s’y engouffrer et l’anéantir. Pourtant, l’accusé ne manque pas non plus de présenter des lacunes dans sa défense et pas seulement dans sa tentative de justifier sa présence inappropriée à une heure indue sur les lieux du crime ou dans le mensonge mis en lumière par la contradiction entre les 20 mille francs qu’il prétend avoir payé et les 50 mille francs versés à la caisse pour le règlement de sa facture. Mais on préfère fermer pudiquement les yeux sur cet état de fait.

Pour se donner bonne conscience dans leur alliance avec le mal, ces défenseurs autoproclamés des bonnes causes agitent l’idée d’un complot politique pour lequel ils ne disposent pas du plus petit indice et qu’ils ne se donnent même pas la peine d’essayer d’argumenter autrement que par l’intuition. Ils ont beau chercher ce qui pourrait ressembler à un lien entre l’accusatrice et la majorité politique, inventer des liens de parenté, la réalité est là, tenace. Ils persistent quand même à s’accrocher à la thèse du complot politique, par mauvaise foi et pour légitimer leur forfait honteux.

On est en train de prendre date. Lorsque cette affaire aura fini de livrer tous ses secrets et que nul n’en ignorera plus, l’opinion saura. Elle saura la vérité mais elle saura aussi qu’il n’y a pas d’apolitique dans l’espace public. Il y a des politiques qui assument leur engagement et d’autres, abreuvés à la source de la fourberie, qui se déguisent pour se faire passer pour autre chose que ce qu’ils sont. Ceux-là seront démasqués et disqualifiés par le rôle partisan qu’ils ont joué dans cette affaire. On ne nous parlera plus de société civile après cela.

Ibrahima Boye
Thiaroye