leral.net | S'informer en temps réel

Croissance à 6,1 % en 2024 : Le Sénégal renforce sa résilience économique malgré un ralentissement hors hydrocarbures


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Octobre 2025 à 00:00 | | 0 commentaire(s)|

L’économie sénégalaise a enregistré une croissance solide de 6,1 % en 2024, contre 4,3 % en 2023. Cette performance, marquée par une amélioration du Produit intérieur brut (Pib) par habitant de 8,42 %, atteignant 1 069 904 de francs Cfa, confirme la reprise économique soutenue par le dynamisme des secteurs secondaire (+18,7 %) et tertiaire (+3,5 %).
Croissance à 6,1 % en 2024 : Le Sénégal renforce sa résilience économique malgré un ralentissement hors hydrocarbures
Le ministère en charge de l’économie, du plan et de la coopération a rendu publiques des données sur les performances de l’économie sénégalaise pour 2024. C’était ce vendredi, 10 octobre 2025 à Dakar à l’occasion d’un atelier de validation du rapport de la Revue annuelle conjointe.

D’après les données du résumé du rapport, l’économie sénégalaise a connu une croissance solide de 6,1 % en 2024, contre 4,3 % en 2023. Cette performance, marquée par une amélioration du Produit intérieur brut (Pib) par habitant de 8,42 %, atteignant 1 069 904 de francs Cfa, confirme, selon le ministère, la reprise économique soutenue par le dynamisme des secteurs secondaire (+18,7 %) et tertiaire (+3,5 %).

Une croissance tirée par les hydrocarbures et les industries extractives

Le rapport souligne une hausse spectaculaire des activités extractives (+187,5 %), portée par la production pétrolière du champ de Sangomar (16,9 millions de barils en 2024), générant 595 milliards de francs Cfa de revenus.

La production de zircon a bondi de 69,7 %, tandis que la production de gaz, démarrée en décembre 2024 dans le cadre du projet conjoint avec la Mauritanie, a atteint 4,36 millions de Nm³, confirmant le potentiel énergétique du pays.

Cependant, la production d’or et de phosphates a légèrement reculé, respectivement de 13,07 à 11,30 tonnes et de 1,4 %, en raison de conditions d’exploitation moins favorables.

L’année 2024 s’est caractérisée par une inflation faible de 0,8 %, grâce à la baisse des prix des produits locaux (-1,1 %), qui a compensé la hausse des produits importés (+4,9 %). Le déficit courant s’est nettement amélioré, passant de 18,9 % du Pib en 2023 à 12,5 % en 2024, traduisant une meilleure gestion des échanges extérieurs et des finances publiques. Le taux d’investissement global (FBCF) a atteint 34 % du PIB, dont 27,4 % provenant du secteur privé.

Agriculture, des performances contrastées

Malgré un budget de 120 milliards FCFA consacré aux intrants agricoles, la campagne 2024 a été marquée par des aléas climatiques (longues pauses pluviométriques et inondations) qui ont pesé sur les rendements. La production céréalière a reculé de 11 %, passant à 2,31 millions de tonnes, couvrant seulement 48 % des besoins.

Le riz, principal aliment, a représenté 946 209 tonnes, soit 30 % des besoins nationaux. La production arachidière a chuté à 795 585 tonnes, tandis que l’horticulture a progressé de 3 %, portée par les légumes (notamment l’oignon, 38 % de la production).
Côté élevage, la production de viande a augmenté à 316 654 tonnes, couvrant 93 % des besoins nationaux, et la production de lait a atteint 417 millions de litres, avec un taux de couverture de 33 %.

Relance du tourisme et essor du numérique

Le tourisme a poursuivi sa reprise, avec 2,1 millions de visiteurs en 2024 contre 1,78 million en 2023, générant 855 milliards de francs Cfa de recettes, soit 105 milliards de plus que l’année précédente.

Le document souligne que le secteur du numérique reste en pleine expansion : le taux de pénétration de l’internet mobile a atteint 116,55 %, tandis que 21,2 abonnements haut débit sont enregistrés pour 1 000 habitants, soutenus par les investissements des opérateurs dans l’infrastructure.

Dans le domaine de l’énergie le ministère renseigne que la puissance installée s’élève à 1 903 Mw, avec 28,8 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. L’accès à l’électricité atteint 86 % de la population, et 69,8 % en milieu rural, grâce à une amélioration des réseaux et à la stabilisation du prix du kWh (127,87 FCFA).

Dans le secteur des infrastructures, 35 km de routes ont été réalisés en 2024, notamment avec la mise en service de l’autopont du Front de Terre et de la route Demette-Cas-Cas. Le Brt est désormais pleinement opérationnel, et le Ter Dakar-Diamniadio a transporté 22,6 millions de passagers sur l’année.

Emploi et inclusion financière, des défis persistants

Le ministère en charge de l’économie déclare que le marché du travail a enregistré 77 870 nouveaux contrats, majoritairement à durée déterminée soit 61,9 %. Le taux d’activité s’est établi à 57,9 %, mais le taux de chômage reste élevé à 21,3 %, confirmant les défis persistants de l’emploi des jeunes et des femmes.

Les systèmes financiers décentralisés (Sfd) comptent 4,5 millions de sociétaires, soit un taux de pénétration de 24,8 %.
En dépit des vulnérabilités climatiques et des inégalités sectorielles, le rapport met en lumière la résilience de l’économie sénégalaise, dopée par les hydrocarbures, le numérique, et la transition énergétique.

Les autorités comptent désormais sur la valorisation des revenus pétroliers et gaziers pour renforcer les investissements dans l’agriculture, l’emploi et les infrastructures, consolidant ainsi la marche du Sénégal vers une croissance inclusive et durable.
Bassirou MBAYE



Source : https://www.lejecos.com/Croissance-a-61-en-2024-Le...

La rédaction