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DGID : Quand les lourdeurs administratives et le manque de transparence provoquent la colère des contribuables

Une vive dénonciation relayée sur la page Facebook "Luttons contre l'indiscipline au Sénégal", remet en lumière, les lenteurs, les pratiques jugées obsolètes et le déficit de transparence au sein de la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID). Un citoyen, qui a tenu à garder l’anonymat, raconte un véritable parcours du combattant, après avoir voulu s’acquitter de ses obligations fiscales. Malgré des avancées notées ou annoncées, son témoignage, largement partagé, soulève des interrogations profondes sur le fonctionnement de l'administration fiscale sénégalaise.


Rédigé par leral.net le Mardi 13 Mai 2025 à 17:32 | | 0 commentaire(s)|

Dans son récit, ce citoyen explique avoir déposé fin mars 2025, un chèque d’environ 600 000 FCfa, pour régler les taxes annuelles sur le foncier bâti et l’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Un montant jugé démesuré par rapport aux années précédentes – une multiplication par dix, sans explication ni base légale apparente. Malgré la remise d’une décharge par le caissier, il s’est vu demander de revenir un mois plus tard, pour récupérer la quittance de paiement. Mais à sa grande surprise, c’est une simple “demande de quittance” qui lui a été remise, avec la consigne de revenir encore dans quinze jours.

« Est-ce normal ? N’est-ce pas une obligation d’établir les quittances dès que le chèque est encaissé ? », s’interroge-t-il, redoutant que l’absence de preuve officielle puisse engendrer des abus, voire une perte de fonds pour les citoyens.

Des pratiques contraires à l’esprit de justice fiscale

Les réactions d’autres internautes n’ont pas tardé. Un contributeur, manifestement bien informé, rappelle que selon le Code général des impôts du Sénégal, toute révision des montants fiscaux doit être basée sur la valeur locative cadastrale, notifiée et justifiée au contribuable. « Une multiplication par dix du montant sans explication ni recours possible, va à l’encontre du principe de légalité de l’impôt », déclare-t-il.

Ce dernier souligne aussi qu’une fois le paiement effectué – surtout par un chèque encaissé –, la délivrance de la quittance est un droit du contribuable et non une faveur conditionnée à d’autres démarches. Il pointe un risque réel de méfiance généralisée : « Ces pratiques nourrissent la défiance envers l’administration et découragent les contribuables honnêtes ».

Des recours existent, mais peu sont connus ou utilisés

Pour les citoyens qui se sentent lésés, plusieurs voies de recours sont théoriquement disponibles : un recours gracieux ou hiérarchique auprès de la DGID, une saisine du Médiateur de la République ou encore un signalement à l’OFNAC (Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption). Mais la complexité des démarches et la perception d'une impunité enracinée, rendent ces solutions peu efficaces aux yeux de nombreux citoyens.

Une défiance croissante, même vis-à-vis du pouvoir

Enfin, un autre internaute est allé plus loin dans sa réaction, en s’inquiétant des conséquences politiques d’une telle situation. « Je crains que le divorce entre Pastef et les Sénégalais vienne des impôts », a-t-il lancé. Pour lui, le durcissement des politiques fiscales, combiné au manque d’accompagnement pédagogique, risque d’éroder la confiance populaire envers les nouvelles autorités. « Il aurait fallu une large campagne de sensibilisation avant de brandir les sanctions ».

Vers une réforme en profondeur ?
L’administration fiscale sénégalaise est régulièrement appelée à se moderniser, pour mieux répondre aux attentes des citoyens et accompagner la transition vers une culture fiscale basée sur la transparence, l’équité et la responsabilité. L’alerte lancée sur les réseaux sociaux vient ainsi poser une fois de plus une question cruciale : à quand une DGID réellement « Jub, Jubal, Jubbanti » – juste, honnête et au service du public ?