De l’urgence du débat !

Depuis quelques semaines, le landerneau politique de notre pays s’est enrichi d’un débat suite aux sorties-propositions de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. Comme à son habitude, sa force de propositions sur les questions primordiales de la vie politique nationale ne laisse personne indiffèrent. Ces interventions légitimes, attendues avec impatience par nos compatriotes, ont été suivies de vagues de réactions, réponses, contributions voire de polémiques qui dénotent de la figure centrale de leader et témoignent de l’identification du véritable adversaire politique pour les échéances électorales prochaines. En outre, les réactions de certains politiciens sont symptomatiques de l’instinct grégaire de conservation et d’une fuite en avant face à l’adversaire le plus redoutable sur l’échiquier politique national. Tour à tour, chacun y est allé de sa petite partition notamment ceux qui ne sont jamais plus formidables que dans l’insulte et la délation : des « éboueurs de la République » aux brebis égarées, des héros à la mie de pain aux politiciens mercenaires voire aux récents enfants de chœur qui ont bu le vin des burettes !
C’est dire que la sortie d’Idrissa Seck a été biaisée à dessein. En posant de manière frontale la problématique soulevée par la candidature du Président Abdoulaye Wade, Monsieur Seck nous invite rigoureusement, comme l’éminent penseur du constructivisme Paul Valéry, à un travail mental de prévision qui est une des bases essentielles de toute civilisation et de toutes les entreprises grandes ou petites.
Pour nous membres de « Phares et balises », il s’agit d’ouvrir un débat sans complaisance au regard de la situation politique de notre pays qui ne finit pas de susciter doutes et craintes sur sa stabilité et surtout sur le risque de subversions sociales qui est observable et réel. En tant que patriotes et libéraux, nous sommes doublement interpellés. Nul n’est besoin d’être un clerc pour constater que notre pays et le PDS auquel nous appartenons (en tant qu’enfants de lait !) sont malades et vivent une situation de crise aiguë. Cet état de fait nous donne le sentiment aberrant de subir le changement, d’aller de contraintes en régressions.
L’Etat est aujourd’hui affaibli. Moins sans doute dans la réalité de ce qu’il peut faire que dans la conscience de nos concitoyens. Le gouvernement pléthorique de Me Wade s’est montré incapable de faire comprendre la voie de la modernité, inapte à exprimer des ambitions collectives, à définir des projets viables et réalistes et à assumer la réforme et le changement. La symbolique incroyable de cette fin de mandat s’exprime à travers les figures de la sphère de la domesticité. On assiste à un dépouillement de tous les atours de la gestion de la chose publique au profit d’une entreprise privée, clanique et familiale. La République est un régime d’autorité et de générosité. On a malheureusement laissé se déliter l’une et l’autre. Le rétablissement de sa légitimité de l’Etat et de son efficacité est indispensable.

Au sein du PDS, le débat est orphelin. Le parti est malade de ses petits calculs d’épicier, de l’improvisation permanente, des errements, de la politique du coup par coup et de la promotion sans aucun critère politique. Pour nous membres de « Phares et balises », un parti politique, c’est à la fois une pensée, un projet de société et une organisation. C’est pourquoi, il urge de faire sauter cette chape de plomb qui empêche de penser, d’imaginer, de respirer et de reconstruire.
Me Wade a joué un rôle non négligeable dans l’histoire politique de notre jeune nation. Il a rendu un énorme service, en tant qu’opposant, à la démocratie sénégalaise. Il est de notre devoir de l’accompagner pour mener honorablement son mandat à terme. Il est aussi de notre devoir de le dissuader à se présenter en 2012 pour tenter de sortir par la grande porte. La famille libérale est dans l’obligation de présenter un autre candidat parce que Me Wade n’est plus à même de se représenter et a lui-même reconnu sans ambages que la constitution ne lui permet pas.
Notre mission est donc d’aider ceux qui sont en position plutôt que de disperser les talents et les énergies. Le courage politique est d’accepter le choc des ego qui aura pour vertu d’organiser des Primaires au sein de la famille libérale. Sous ce rapport, nous lançons un appel vibrant à tous les libéraux et plus particulièrement à la jeunesse du Parti pour engager un dialogue serein et des actions significatives pour notre candidat en 2012 en l’occurrence Idrissa Seck.
Pour nous membres de « Phares et balises », Idy demeure le plus apte à jouer un rôle majeur pour exercer un droit de préemption sur l’avenir. Il est un rassembleur et a toujours été d’une fidélité et d’une loyauté sans faille à Me Wade et aux idéaux du PDS. Homme de valeurs, Idrissa Seck a été un conseiller éclairé et un collaborateur dévoué. Il est une légitimité historique et une réalité politique nationale. Il a été d’un apport décisif pour l’avènement de l’alternance dans notre pays mais surtout a les qualités d’un homme d’Etat capable de défendre l’intérêt national et les préoccupations quotidiennes des Sénégalais. Nous réitérons un appel pressant à toutes les composantes du Parti, plus particulièrement aux cadres, à faire preuve de courage politique pour accompagner M. Seck, qui est pour nous, la seule alternative crédible pour sauver la famille libérale.
« Phares et Balises » est un cercle de réflexions et d’actions politiques qui regroupe des Sénégalais de la diaspora. Initié depuis un an par des militants du PDS, de Rewmi et de la société civile, « Phares et balises » se veut un laboratoire d’analyses, une force de propositions et surtout un organe de mobilisation de l’ensemble des Sénégalais autour d’un projet commun. Notre ambition est de construire au Sénégal un modèle républicain fait de liberté politique, d’efficacité économique et de justice sociale.
Club Phares et Balises
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