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Décès de Mamadou Baldé, ancien détenu politique : Le CODEPS interpelle les autorités sur l’abandon des victimes


Rédigé par leral.net le Lundi 2 Juin 2025 à 11:05 | | 1 commentaire(s)|

Décès de Mamadou Baldé, ancien détenu politique : Le CODEPS interpelle les autorités sur l’abandon des victimes
Le Collectif des Ex-Détenus Politiques et Victimes des Événements de 2021-2024 (CODEPS), a annoncé, avec une profonde tristesse, le décès de Mamadou Baldé, âgé de 30 ans, ce vendredi 30 mai 2025 à Sicap Karack. Fils unique de sa mère, Mamadou Baldé faisait partie des nombreux jeunes arrêtés durant les périodes de turbulences politiques qu’a connues le Sénégal, ces dernières années.

Dans un communiqué poignant, le CODEPS présente ses sincères condoléances à la famille éplorée et prie pour que le défunt repose en paix au paradis céleste. Mais au-delà de la douleur, le collectif tire une nouvelle sonnette d’alarme sur la situation dramatique des anciens détenus politiques, de plus en plus nombreux à succomber à des maladies contractées ou aggravées pendant leur incarcération.

« Ce énième décès survient après la libération, comme beaucoup d'autres, sans qu’aucune prise en charge médicale ou accompagnement psychologique ne leur ait été accordé », dénonce le collectif. Il tient pour responsables les nouvelles autorités, en particulier le Chef du Gouvernement et les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qu’il accuse d’avoir failli à leur devoir d’assistance.

Le CODEPS rappelle que la réinsertion sociale des anciens détenus politiques n’est pas un luxe, encore moins une faveur, mais une exigence morale et politique. « Depuis notre libération, beaucoup d’entre nous affrontent un défi encore plus grand que la détention elle-même : celui d’une réintégration dans une société qui nous a abandonnés », déplore le communiqué.

Le collectif souligne que la reconnaissance du combat mené par ces anciens détenus, est un devoir national. « Ce n’est pas de la charité, mais une question de justice. C’est un symbole fort que la République doit envoyer à ceux qui se sont battus pour elle. »

Le CODEPS va plus loin, en interpellant les autorités sur le risque de déstabilisation que représente le délaissement de ceux qui ont été les acteurs des luttes citoyennes. « Une société qui abandonne ses défenseurs de la justice, envoie un message dangereux : celui que la lutte pour la démocratie n’a aucune valeur. »

Et de conclure avec cette citation de Thomas Sankara : « La liberté sans le pain, est une liberté à moitié donnée ». Un appel à l’État pour que la liberté conquise par ces jeunes hommes et femmes, soit aussi accompagnée des moyens de vivre dignement.

Mame Fatou Kébé