Depuis 20 ans, Proximus facture ce couple pour un téléphone préhistorique

Malgré cette facture payée chaque mois, cela fait longtemps que Wilfried et sa femme, Yuko Matsubara, n'ont plus le téléphone, conçu en 1977. Ils versent néanmoins chaque mois 2,4 euros pour la location du téléphone. Sur le relevé, Proximus le recensait comme "Telefoon U77 schijf". Une dénomination qui a attiré l'attention d'Alex Koo Derudder, le fils.

"J'ai pris une facture car je voulais savoir quand on pouvait téléphoner gratuitement avec la ligne fixe. En la regardant, je trouvais que l'appellation "Telefoon U77 schijf" était curieuse. En recherchant sur Google, j'ai vu qu'il s'agissait des affreux téléphones avec cadran de l'époque."

"Cela fait pourtant 20 ans que nous ne l'avons plus", reprend Wilfried. "Je l'ai déposé dans un magasin Belgacom dans les années 90 après avoir reçu un nouveau téléphone de mon employeur. Je ne savais absolument pas que j'étais toujours en train de le payer", s'étonne l'homme de 74 ans. 

Proximus: "Une erreur du magasin"
Comment expliquer une telle erreur? Pour Haroun Fenaux, porte-parole de Proximus, c'est une erreur du magasin. "Il n'a probablement pas transmis l'information que le téléphone avait été rendu. Ces téléphones appartiennent au temps du RTT, quand tout le monde devait en louer un car ils n'étaient pas disponibles en magasin. Encore aujourd'hui, une petite partie de notre clientèle choisit de louer son téléphone fixe. Mais ils peuvent toujours échanger leur vieux modèle contre un nouveau."

Une rapide recherche sur internet montre que Wilfried et sa femme ne sont pas les seuls à être victimes de cette incohérence. "C'est scandaleux", estime Simon November de Test-Achats. "La location d'un téléphone, comme celle des décodeurs pour la télévision digitale, devrait être limitée. Si le téléphone a été remboursé, il doit tout simplement disparaître de la facture. Proximus s'enrichit dans le plus grand secret. Ce sont surtout les personnes âgées qui en sont les victimes, alors que ce sont leurs clients les plus fidèles. Ils ne comprennent pas toujours ce qu'ils paient."

"Mes parents sont clients depuis des années", s'indigne Alex. "Mais Proximus voulait seulement payer les frais d'une année. Quand j'ai posté l'histoire sur Facebook, il y a eu des centaines de réactions et des milliers de likes. Proximus a donc décidé de payer les 600 euros réclamés. Ils auraient dû contrôler ce qu'ils mettaient sur leurs factures. Et ce n'est sans doute pas le seul téléphone fantôme, même le service clientèle me l'a dit."

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