Dossier du marché des phytosanitaires :Ousmane Diagne a demandé le contrôle judiciaire pour Aïda Ndiongue

L’affaire Aïda Ndiongue est un mystère… judiciaire. Un concentré d’incongruités. Il est curieux de savoir que l’ex-procureur de la République, Ousmane Diagne, avait envoyé ses réquisitions au Doyen des juges pour demander que l’ex-sénatrice libérale soit placée sous contrôle judiciaire et ses complices sous mandat de dépôt. Pourtant, les chefs d’inculpation sont lourds : il s’agit de « faux et usage de faux et détournements de deniers publics » à travers les produits phytosanitaires dans le cadre des marchés du Plan Jaxaay. Autant d’incongruités qui ravivent des interrogations sur la diligence de ce dossier qui justifie l’ouverture d’une série d’enquêtes sur son enrichissement illicite présumé. Comment ne peut-on pas requérir le placement sous mandat de dépôt pour l’auteur principal ? Pourtant, l’on est dans le cadre de « détournements de deniers pu­blics » présumés à hauteur de 77 milliards de francs Cfa.

D’ailleurs, les enquêtes de la Section de recherches et de la Division des investigations criminelles (Dic) sont arrivées à la même conclusion qui a poussé l’ex-procureur à demander l’ouverture d’une information judiciaire. Curieu­sement, le dossier a connu un retard qui laisse dubitatifs certains suiveurs de cette affaire qui concentre plusieurs zones d’ombre. Après que la Section de recherches a bouclé son enquête, Ousmane Diagne, avait demandé une nouvelle enquête à la Dic pour pouvoir joindre les deux investigations des officiers de police judiciaire. Ce qui a davantage ralenti le rythme de la procédure.

L’affaire en souffrance
Avant son départ, il a tenu à transférer le dossier au Doyen des juges qui devait procéder à ses auditions avant de placer « sous mandat de dépôt » les complices de Aïda Ndiongue. Avant de la mettre paradoxalement sous contrôle judiciaire. A ce stade de la procédure, le dossier dort toujours dans le bureau de Mahawa Sémou Diouf alors qu’il y a été transféré depuis plus d’un mois par Ousmane Diagne, remplacé par Serigne Bassirou Guèye. Pour l’instant, aucune suite n’a été donnée à cette procédure par le magistrat-instructeur. Serait-il absorbé par d’autres affaires judiciaires ? Motus et bouche cousue.

Par ailleurs, l’on a d’ailleurs appris que l’avocat de l’un des requérants a décidé de saisir le Doyen des juges pour avoir des explications sur les retards liés à l’audition des mis en cause ainsi que de son client. En apparence, le voile de mystère qui entoure ce dossier est loin d’être levé.

Le Quotidien