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Dr Mamadou Ndiaye (chef division multimédia au Cesti): « il faut une bonne éducation aux médias sociaux »

Le Sénégal a été parmi les premiers pays africains à être connectés à internet. C’est ce que révèle le docteur Mamadou Ndiaye, chef de division multimédia au Centre des études techniques de l’information (Cesti). Avec l’avènement des réseaux sociaux et leurs corollaires (menaces et dérives), il invite les internautes à la prudence et leur donne quelques conseils.


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Janvier 2017 à 13:59 | | 0 commentaire(s)|

« La connexion officielle est intervenue au Sénégal à partir de 1996. Mais, comme l’avait dit Manuel Castel, pour les particuliers, les entreprises, internet est né en 1995. Et après cette date, le Sénégal a été parmi les premiers pays (africains) à être connectés à internet », explique le docteur Mamadou Ndiaye du Cesti.

Il note qu’ensuite, on a eu l’utilisation du Web 1, avec DS1 internet qui ne lisait que des articles, etc. celui-ci a évolué vers des applications qui ont donné naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui des réseaux sociaux.

D’après ses explications, un réseau social peut être une application de réseautage, de partage de discussion, comme Watchap, Skype et autres. Ceux-ci ont été mis en place pour faciliter la discussion entre les usagers des technologies de l’information et de la communication, et principalement les usagers d’internet.

« L’actualité nous a montré qu’il y a des dérives. Récemment, des groupes avaient partagé des photos obscènes d’une Sénégalaise. Je ne sais pas comment c’est arrivé sur internet. Donc, il y a des dérives. Parfois, il y a des gens également qui te mettent, à ton insu, dans des groupes qui sont peu recommandables. On peut vous voler vos données personnelles. Vous pouvez être victime de publicité, de spam que vous n’avez pas souhaité », laisse entendre Mamadou Ndiaye du Cesti.

Le professeur d’inviter à être plus regardant dans la manière d’utiliser le net. « Il faut le dire, il y a plusieurs types de menaces. Il y a un ensemble de risques qu’il faut éviter. En tout cas, par rapport à d’autres personnes qui interdisent systématiquement l’utilisation de ces réseaux, je pense que l’on doit continuer d'utiliser internet, malgré ces dérives, avec beaucoup d’intelligences et de prudence ».

Il ajoute : « je préfère être dans la locomotive du progrès que d’être en dehors du progrès parce qu’il y a des risques. Les risques, il y en a partout. Maintenant, il faut le faire avec prudence, en n’intégrant que les gens que nous connaissons », dit-il.

Selon lui, il est temps d’aller à l’éducation aux médias sociaux. Beaucoup de Sénégalais, qui n’ont peut-être pas un niveau d’études assez poussé, utilisent ces réseaux sans véritablement en connaître les pièges », dixit M. Ndiaye avant de souligner qu’ « il ne faut pas se connecter sur n’importe quel réseau Wifi ».

« Souvent, des gens se font avoir. Ils reçoivent un e-mail ou un contact de quelqu’un d’un pays étranger qui leur dit qu’ils ont gagné à une loterie, qu’ils peuvent aller au Canada, etc. , les gens qui sont emballés par ce succès ou par le gain facile, en général, répondent les yeux fermés. Souvent, ils se font avoir, parce qu’on leur demande d’envoyer de l’argent. Sur des réseaux comme Skype ou autres, les gens peuvent simuler une partie de drague, de plaisir. Ils filment les parties intimes de leurs victimes et ensuite, leur font du chantage », dit-il.

Le Pr préconise de ne pas répondre aux gens que l’on ne connaît pas. « Si un ami que l’on pensait avoir dans notre liste nous sollicite pour une nouvelle amitié, il faut se méfier. Il y a ce que l’on appelle les doubles statuts. Egalement, il faut toujours, que ce soit pour un journaliste ou un Sénégalais lambda, que nous soyons déconnectés, surtout si cette machine est partagée par beaucoup de gens, quand nous quittons une application ».

« Sur nos téléphones, conseille-t-il, éviter toujours d’activer le Bluetooth, nos connexions, la localisation ».

Thierno Malick Ndiaye avec Enquête

rédaction