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Dr. Mohamed Coulibaly sur la prise en charge des enfants vivant avec le VIH: «ils sont 4000 ados touchés»

La prévalence du Vih/Sida au plan national a connu une chute. Elle est passée de 0,5% à 0, 3% depuis 2020. Toutefois, des inégalités sont notées dans le diagnostic mais aussi dans le traitement et la prise en charge des personnes vivant avec le Vih Sida.


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Décembre 2021 à 08:48 | | 0 commentaire(s)|

Dr. Mohamed Coulibaly sur la prise en charge des enfants vivant avec le VIH: «ils sont 4000 ados touchés»
La prise en charge pédiatrique connaît des difficultés face au non-respect des rendez-vous mais surtout, à l’accès au traitement. Dr. Mohamed Coulibaly en charge de la prise en charge des enfants vivant avec le virus du Sida, revient sur la situation générale de ces enfants, le traitement, entre autres.

Lutter contre les injustices. C’est le thème de la journée mondiale du Sida célébrée hier, mercredi 1er décembre 2021. Au Sénégal, le Conseil national de lutte contre le Sida se penche sur la prise en charge des enfants vivant avec le Vih. Selon le docteur Mohamed Coulibaly, il y a environ 4 000 enfants touchés par le virus du Sida au Sénégal, un peu moins. Malheureusement, ils n’ont pas tous été diagnostiqués. Selon lui, «c’est à peu près un enfant sur deux qui ne l’est pas, cela veut dire qu’il est porteur mais il n’est pas connu».

Docteur Coulibaly a aussi renseigné que les enfants ont moins accès au traitement que les adultes. «Aujourd’hui, on peut considérer que sur dix adultes malades, les huit ont accès au traitement, alors que chez les enfants c’est environ un sur deux qui en bénéficie. C’est une des inégalités que nous voulons combattre ».

Revenant sur le non accès au traitement chez les enfants vivant avec le Vih Sida, Dr. Coulibaly a déclaré : «l’enfant ne se rend pas de lui-même à l’hôpital, il y a toujours un parent ou un tuteur légal pour l’amener, c’est ce que nous appelons les répondants. De ce point de vue, beaucoup ne respectent pas les rendez-vous et les enfants sont le plus souvent laissés à leur sort».

Le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) rappelle aux parents et tuteurs légaux de ces enfants vivant avec le virus, qui ont, soit perdu un de leurs parents, que le Sida n’est pas une fatalité.

« Un enfant vivant avec le virus du Sida qui prend correctement son traitement, a les mêmes chances de survie qu’un enfant normal. Les parents doivent amener leurs enfants chez le médecin traitant et suivre les indications», a souligné la blouse blanche.

S’agissant de la stratégie de dépistage systématiquement de toutes les femmes enceintes afin d’en sauver le maximum d’enfants du virus du Sida, Dr. Mohamed Coulibaly du Cnls, estime que c’est l’une des stratégies qui marche le plus et qui a eu l’adhésion des femmes enceintes et des prestataires de soins.

«Nous avons pu sauver beaucoup d’enfants du virus du Sida grâce au dépistage précoce. Beaucoup de femmes qui avaient la maladie, n’ont pas contaminé leur nouveau-né grâce au traitement qu’elles ont reçu du suivi de grossesse, l’assistance à l’accouchement et l’accompagnement dans l’allaitement. Il est bien possible de naître d’une mère vivant avec le Vih Sida et ne pas être contaminé. Cette stratégie marche et les femmes enceintes adhérent», a-t-il fait comprendre.

La problématique des perdus de vue

L’accès au traitement des enfants et les perdus de vue posent des difficultés aux personnels soignants. Si le médicament est disponible, beaucoup de parents et de tuteurs ne respectent pas correctement les rendez-vous et s’ils le font, il y a parfois une négligence dans le suivi de la prise des médicaments.

Tant de préoccupations qui rendent difficile la prise en charge pédiatrique des enfants vivant avec le virus du Sida. «La prise de médicaments chez les enfants vivant avec le virus du Sida se fait en fonction du poids. Ce qui n’est pas le cas chez les adultes. Le problème ne se trouve pas sur la disponibilité des médicaments car, il existe mais plutôt sur les commandes. Si on a du mal à retrouver les perdus de vue, les autres enfants porteurs de virus à dépister, c'est sûr qu’on aura des problèmes pour les commandes pour satisfaire tous les enfants en traitement et ceux qui seront enrôlés plus tard. La stratégie de dépistage reste notre quête permanente pour nous rapprocher plus des prévisions», a-t-il souligné.







Sud Quotidien