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Dimanche 21 Septembre 2025

EXCLUSIVITÉ Leral.net – Contrefaçon de produits et piraterie : un domaine où le blanchiment d’argent est présent



Contrefaçon de produits et piraterie (biens contrefaits, copies illégales…) : un domaine où le blanchiment d’argent est présent mais relativement modéré selon les données 2024. Le rapport de la CENTIF recense 4 déclarations de soupçon liées à des infractions de contrefaçon et piraterie, en baisse par rapport à 2023 (6 cas, soit –33%).



Ces quelques affaires montrent comment les profits tirés de la vente illégale de marchandises peuvent être réintroduits dans le circuit financier légal. Par exemple, l’argent issu de la vente de produits contrefaits (vêtements de marque copiés, médicaments falsifiés, cigarettes de contrebande, etc.) ou de biens culturels piratés (copies illégales de films, logiciels…) doit être blanchi par les contrebandiers pour pouvoir être utilisé librement.

Souvent, les criminels vont ouvrir de petites entreprises de façade (boutiques, sociétés de négoce) où ils pourront injecter cet argent en le faisant passer pour le revenu normal de l’activité. Ou ils vont fractionner les sommes en de multiples petits dépôts bancaires sous différents noms, afin de ne pas éveiller de soupçons.

La baisse du nombre de signalements en 2024 peut s’expliquer par plusieurs facteurs. D’une part, une répression accrue de la contrefaçon sur le terrain : si les douanes et les forces de l’ordre saisissent plus de marchandises illicites, les trafiquants gagnent moins d’argent et ont moins besoin de le blanchir. D’autre part, il est possible que certaines filières de contrefaçon aient déplacé leurs circuits financiers vers l’étranger ou vers des méthodes plus difficiles à tracer (comme l’usage intensif d’espèces ou de cryptomonnaies), ce qui réduirait le nombre de déclarations locales.

Quoi qu’il en soit, la CENTIF reste vigilante. Le rapport souligne que la contrefaçon n’est pas qu’une affaire de faux sacs de luxe au marché noir : c’est une économie souterraine qui alimente parfois le crime organisé et dont les recettes, une fois blanchies, peuvent servir à financer d’autres activités criminelles. Il y a donc un intérêt à suivre la piste de l’argent jusqu’au bout dans ces affaires de faux.

La CENTIF encourage la collaboration avec les services de douane et la police spécialisés en propriété intellectuelle. Lorsqu’une grosse saisie de contrefaçon a lieu, il est utile d’investiguer aussi les aspects financiers : qui payait les fournisseurs ? Où étaient acheminés les bénéfices ? C’est en s’attaquant au portefeuille des contrefacteurs qu’on pourra vraiment les affaiblir.

EXCLUSIVITÉ Leral.net


Ousseynou Wade






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