Économie solidaire : bientôt un document stratégique

Le Ministre délégué chargé de la Microfinance et de l’Economie solidaire a annoncé que « cette rencontre puise toute son importance dans la volonté politique du Président Macky Sall, de faire du Sénégal un pays émergent qui prend en compte la dimension humaine du Développement ». Autrement dit, « il nous faut adopter une approche participative de l’expression économique plurielle basée sur les valeurs fondamentales du Plan Sénégal Emergent que sont : l’humanisme, la solidarité, l’égalité, l’équité, la justice, l’inclusion sociale, la démocratie, la diversité, la créativité et l’éthique », a ajouté M. Diop.

« L’économie sociale et solidaire dont il s’agit, se situe au cœur des dynamiques sociales et fait appel à des valeurs qui accordent la primauté des personnes et du travail sur le capital, tout en encourageant la fédération des initiatives individuelles et territoriales, afin d’amorcer une véritable dynamique de développement durable », a encore affirmé le ministre.

Cette forme d’économie est basée, dans son organisation et sa philosophie, sur la solidarité entre les membres en dehors de toute recherche effrénée de bénéfices. Il s’agit, entre autres, de favoriser la création volontariste d’entreprises dans des domaines aussi divers que le microcrédit, la finance solidaire, la santé, l’éducation, le sport, le commerce équitable, la production, les assurances, susceptibles de générer des richesses et des emplois, dans le cadre d’une économie intégrée et inclusive.

Cette prise de conscience de l’importance de l’économie sociale et solidaire dans l’économie générale des pays, est relativement récente et les données manquent souvent, pour en apprécier toute l’ampleur. En effet, la consécration de ce secteur est intervenue seulement en 2012, proclamée année internationale des coopératives par les Nations unies, en hommage à la contribution des organisations d’économie solidaire à la réduction de la pauvreté, la création d'emplois et l'intégration sociale.

Pour sa part, le Sénégal, en tant que membre du Réseau intercontinental pour la Promotion de l’Economie sociale et solidaire (RIPESS), a fait des pas importants depuis l’organisation, par notre pays, du 22 au 26 novembre 2005, de la Troisième rencontre mondiale sur la Globalisation de la Solidarité.

C’est pourquoi, a encore réaffirmé avec force, le ministre de la Microfinance et de l’Economie solidaire « dès son accession à la Magistrature suprême, le Chef de l’Etat, son Excellence Macky Sall, a fait de la solidarité et de la justice sociale, son cheval de bataille pour une redistribution équitable des fruits de la croissance ». Cette ferme volonté du Président de la République, s’est traduite, selon le ministre, par la création d’un département de la Microfinance et de l’Economie Solidaire, chargé, entre autres, de la promotion et du développement de l’économie solidaire.
« Pour y parvenir, a estimé M. Diop, il nous faut d’abord un cadre de reconnaissance par une approche inclusive de définition du périmètre de l’économie solidaire autour de ses valeurs fondatrices et intégrant, non seulement les acteurs « historiques » que sont les coopératives, les mutuelles, les associations et les ONG, mais aussi de nouvelles entreprises qui en partagent les principes et idéaux ».

Pour ce faire, le Ministre préconise la création d’un cadre de promotion et de développement, par la levée définitive des obstacles et des freins de toute nature, qui entravent la diffusion de ce modèle particulier d’entreprendre.
L’atelier sur le processus d’élaboration de la Stratégie nationale de l’Economie sociale et solidaire a largement abordé les thèmes relatifs à l’identification des acteurs, au cadre juridique et stratégique pour le développement durable de l’économie solidaire. Les débats fructueux ont permis de susciter l’émission d’idées généreuses et pertinentes susceptibles de faciliter l’élaboration d’une note de cadrage du processus d’élaboration de la stratégie nationale de l’économie solidaire.

Ce faisant, a encore précisé le ministre Moustpha Diop, « nous relèverons, ensemble, le défi de construire une synergie de nos initiatives pour venir à bout du chômage et améliorer les conditions de vie de nos populations dans une société toujours soucieuse de progrès collectif, de justice et d’équité. »