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Égypte - ​De nouveaux heurts entre policiers et islamistes font 65 morts

Rédigé par leral.net le Samedi 27 Juillet 2013 à 19:17 | | 0 commentaire(s)|

Les forces de sécurité ont affronté des partisans du président égyptien déchu Mohamed Morsi, tôt samedi, tuant 65 personnes, a annoncé le ministre de la Santé. Cette une explosion de violence a repoussé l'espoir d'une réconciliation politique dans ce pays profondément divisé.


Photo : Manu Brabo AP
Photo : Manu Brabo AP
Dans des tableaux chaotiques, des mares de sang ont taché le sol et les corps étaient alignés sous des draps blancs dans un hôpital de fortune situé près du lieu des heurts, dans l'est du Caire, alors que des médecins peinaient à gérer l'afflux de dizaines de blessés.

L'étendue des dégâts souligne la détermination de la police à faire usage de la force contre toute expansion des manifestations menées par les islamistes visant le retour en poste de M. Morsi. Les autorités, appuyées par l'armée, s'estiment légitimées après que des millions de personnes eurent participé vendredi à des regroupements à l'échelle nationale réclamés par le chef des militaires pour appuyer une politique musclée contre le «terrorisme».

Le bain de sang rappelle également la volonté des islamistes de contester les forces de sécurité, alors que les partisans de M. Morsi tentent de convaincre la population.

Les combats, qui ont débuté avant l'aube et ont perduré pendant des heures, comptaient parmi les plus graves affrontements depuis le renversement du président, le 3 juillet, dans la foulée d'importantes manifestations réclamant son départ. Peu de temps après la chute du président, plus de 50 partisans de celui-ci ont été tués lors d'une poussée de violence survenue près d'un quartier général de la Garde républicaine.

Un appel à manifester

Un important leader des Frères musulmans de M. Morsi, Mohammed el-Beltagy, a attribué la violence aux appels à manifester du général Abdel-Fattah el-Sissi.

«Voilà le mandat adopté par [M.] el-Sissi la nuit dernière; commettre des massacres et des bains de sang contre des manifestants pacifiques dénonçant le coup d'État militaire», a dit M. el-Beltagy dans une déclaration sur sa page Facebook.

Les heurts ont débuté après qu'une foule de partisans de M. Morsi eurent quitté leur principal camp où ils se trouvaient depuis près de trois semaines, en avant de la mosquée Rabaah al-Adawiyah.

La police est intervenue en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, vers 2h, et les protestataires ont riposté en lançant des pierres.

Selon un photographe pigiste sur place, Mosa'ab Elshamy, des coups de feu ont été entendus des deux côtés, bien qu'il ne soit pas possible de savoir qui a ouvert le feu en premier.

Des résidents armés ont également rejoint les rangs de la police, en compagnie d'agents en civils portant des armes de poing, a-t-il dit.

Le ministre de la Santé a fait état de 750 blessés à l'échelle nationale, et près de 270 uniquement au Caire.

Ledevoir.com