Leral.net - S'informer en temps réel

En Centrafrique, un deuil national décrété après la mort de 29 lycéens, candidats au baccalauréat

Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Juin 2025 à 00:04 | | 0 commentaire(s)|

En Centrafrique, un deuil national décrété après la mort de 29 lycéens, candidats au baccalauréat

Trois jours de deuil national ont été décrétés en Centrafrique après la mort mercredi d’au moins 29 lycéens dans une bousculade provoquée par l’explosion d’un transformateur électrique pendant les épreuves du baccalauréat.

 

Au moment de l’explosion, vers 13 h (8 h heure de l’Est), un peu plus de 5300 élèves planchaient sur les épreuves de la deuxième journée d’examen. Quelque 260 élèves ont par ailleurs été blessés, selon le ministère de la Santé.

 

« Je tiens à apporter mon témoignage de solidarité et de compassion aux parents des candidats décédés, aux personnels éducatifs, aux élèves, et à leur présenter mes condoléances les plus émues et attristées, ainsi que mes vœux sincères de prompt rétablissement aux blessés », a déclaré le président centrafricain Faustin Archange Touadéra dans une vidéo enregistrée depuis Bruxelles où il assiste au sommet de l’Alliance du vaccin (Gavi).

 

Le chef de l’État a également annoncé une enquête judiciaire pour déterminer « les circonstances de ce drame et les responsabilités éventuelles ».

 

Au moment du drame mercredi, pris de panique, surveillants et élèves ont tenté de fuir, certains en sautant depuis le premier étage de l’établissement. De nombreux blessés ont afflué, transportés en ambulance, dans les bennes de pick-ups, sur des motos-taxis et parfois même à bout de bras, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Aucun bilan précis n’était disponible mercredi soir.

 

Selon un document circulant jeudi sur les réseaux sociaux et authentifié par le ministère de la Santé, 29 morts ont été recensés par les hôpitaux de Bangui.

 

Jeudi après-midi, un rassemblement de lycéens munis de bougies en hommage envers leurs camarades décédés a été interdit par les autorités.

 

Par ailleurs, plusieurs personnes ont manifesté publiquement leur mécontentement contre la compagnie nationale d’électricité Enerca, a constaté l’AFP.

 

« Misère et larmes »

 

Selon Colette Hiporo, mère de deux lycéens blessés de 17 et 19 ans, « élever des enfants dans ces conditions, avec la misère, les larmes et sans moyens, c’est déjà un vrai combat. Les fonctionnaires sont sous payés on n’arrive pas à bien vivre […]. Ce qui s’est passé est très grave ».

 

Michael Jordy Yerima, 20 ans, l’un des candidats rescapés de la bousculade avait assuré dès mercredi à l’AFP qu’après « l’explosion qui a fait trembler le bâtiment, les surveillants, qui étaient censés nous contrôler, ont commencé à fuir les premiers ».  

 

Le lycéen, qui a dû sauter par la fenêtre du premier étage en se fracturant le pied, avait précisé : « autour de moi, il y avait d’autres élèves blessées, et certains sont morts sur place ».

 

Pendant les opérations de secours, plusieurs hôpitaux ont été « envahis par la population au point de faire obstruction aux soigneurs et aux ambulances », a indiqué une source au ministère de la Santé.

 

Un important dispositif de sécurité, composé de Casques bleus de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), de policiers et de gendarmes a été positionné autour de l’établissement scolaire, le lycée Barthélémy Boganda, et des hôpitaux.

 

Selon un communiqué du ministre de l’Éducation Aurélien-Simplice Kongbelet-Zingas publié dès mercredi soir, « la date de reprise des épreuves restantes » dans ce lycée sera précisée ultérieurement, alors que « les candidats des autres centres […] sont invités à poursuivre normalement leurs examens ».

 

Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), groupement de partis de l’opposition, a dénoncé « l’irresponsabilité des autorités en place, qui ont failli à leur devoir de garantir la sécurité des élèves et des infrastructures scolaires ».

 

Ce pays d’Afrique centrale, un des plus pauvres au monde, meurtri par une succession de crises depuis son indépendance de la France en 1960, peine à se relever des troubles survenus lors de l’élection présidentielle de décembre 2020, quand des éléments de la Coalition des Patriotes pour le Changement avaient tenté de marcher sur Bangui pour renverser le pouvoir.

 

Des élections municipales, puis législatives et présidentielle sont prévues en août et décembre 2025 au moment où les tensions entre le pouvoir et l’opposition s’intensifient. [AFP]

 



Source : https://www.impact.sn/En-Centrafrique-un-deuil-nat...