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Entretien avec Amina Badiane, ex-mannequin international : "Del Piero, Legrottaglie, De Sagana, Mutombo et moi"

Amina Badiane est cet ex-mannequin qui a fait les beaux jours des planches italiennes. Aujourd’hui, la Thiessoise a réussi une mutation que beaucoup de mannequins tentent en vain. Directrice générale de « Moda Italia », une société spécialisée dans les produits italiens qui vont de l’habillement haut de gamme à l’électroménager, Amina est de retour au Sénégal après plusieurs années passées entre l’Europe et les Etats-Unis. Elle est la représentante officielle de « Advalorem Trading Sénégal SARL », une multinationale installée dans plusieurs pays du vieux continent et qui s’active dans l’industrie, l’habillement, l’import-export… Dans cette interview accordée à Leral.net, Amina est revenue sur sa riche carrière de mannequin, ses relations avec les célébrités mondiales, notamment les anciens joueurs de la Juventus, Alessandro Del Piero et Nicola Legrottaglie, et les basketteurs de NBA, Ngagne De Sagana Diop, Dirk Nowitzki et Dikembe Mutombo. Elle parle aussi de sa reconversion et son nouveau statut de femme d’affaires. Entretien.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Juin 2014 à 12:00 | | 0 commentaire(s)|

Entretien avec Amina Badiane, ex-mannequin international : "Del Piero, Legrottaglie, De Sagana, Mutombo et moi"
Débuts dans le mannequinat

J’ai toujours aimé le mannequinat. Etant toute petite, je rêvais de défiler. Je voulais ressembler à des grands mannequins internationaux comme Naomi Campbell. A la télé, je ne ratais aucune émission de défilé. J’ai quitté le Sénégal après l’obtention du Bac à 22 ans au lycée Malick Sy de Thiès. Je suis arrivée à Paris pour les études. Mais, j’ai tourné le dos à l’université après seulement deux ans. C’était très dur d’allier études et travail. Parce qu’il fallait bosser dur pour subvenir à ses besoins. C’est à Paris que j’ai commencé à fréquenter les agences de mannequinat, des écoles très professionnelles. Tout ce que je sais du mannequinat, c’est dans ces structures que je l’ai appris. Et c’est grâce à ces agences que j’ai décroché mes premiers contrats.

Le succès

C’est en 2000 que je suis arrivée en Italie, le pays de la mode. Là-bas, j’ai défilé pour de grands stylistes italiens comme Valentino, Missoni, Cavalli et signé des contrats avec de grandes marques comme Diesel et Marlboro. J’ai remporté beaucoup de trophées, plus d’une trentaine. J’ai gagné les concours de Miss Vicenza, Miss Fashion Girl, Miss Volta… Aux Etats-Unis, j’avais créé ma propre marque, « Bégël suit », pour habiller des stars de la NBA comme Ngagne De Sagana Diop et Dikembe Mutombo. J’ai fait la présentation de la marque à Dallas en présence de beaucoup de célébrités comme Dirk Nowitzki des Mavericks de Dallas. Ce succès m’a permis d’être aux côtés des plus grandes stars du monde. J’ai fait la Une de beaucoup de journaux notamment en Italie. Je me suis vraiment fait un nom là-bas. C’est ce qui explique que j’étais souvent invitée d’honneur des foires internationales, des cérémonies organisées par les maires… Je suis l’organisatrice de la foire de marbre à Vérone qui voit la participation de beaucoup d’exposants venant des pays européens. Je choisis tous les mannequins et toutes les hôtesses qui vont prendre part à cet événement qui est prévu cette année au mois de septembre prochain.

La télévision

Présentatrice à Free Channel, une télévision italienne, j’animais avec Alessandro Del Piero, ancien joueur de la Juventus et de la Squadra Azzurra (équipe nationale d’Italie), une émission de football qui s’appelait « Centro Campo ». Je suis passionnée de football, la Juventus est mon club préféré. J’ai des amis footballeurs comme Nicola Legrottaglie. J’ai participé aussi à plusieurs autres émissions de Talk-show. J’étais souvent invitée pour débattre sur des thèmes portant sur l’immigration. J’étais considérée comme un modèle d’une intégration réussie car je n’ai jamais vécu le racisme en Italie. Et pourtant, là où je travaillais, j’étais toujours la seule femme noire. Je n’ai jamais eu ce genre de problèmes.

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Le retour au pays

Beaucoup de mes amis ne comprennent toujours pas ma décision de tout abandonner en Europe pour rentrer au bercail. Ils m’appellent encore pour savoir les raisons de mon retour. Certains ont une image négative de l’Afrique. Pour eux, ici, il n’y a que la famine, la guerre, le Sida… Je suis revenue au Sénégal pour m’occuper de mon business. Je suis nommée directrice générale de I-Moda Italia, une boutique d’habillement haut de gamme. Nous avons des marques comme Dolce Gabbana, Hugo Boss, Poli, … Actuellement, nous avons un stock de 4000 chemises que nous vendons à des prix abordables. Je suis la représentante officielle de « Advalorem Trading Sénégal SARL », une multinationale installée dans plusieurs pays d’Europe qui s’active aussi dans l’immobilier, l’import-export… Nous avons prévu de faire gros investissements au Sénégal. Nous prévoyons même de nous lancer dans la pêche. D’importants moyens ont été dégagés pour réaliser tous ces projets.

Le mannequinat au Sénégal

Le mannequinat est saturé au Sénégal. Il n’y aucun respect à l’égard de ce métier. Les acteurs du mannequinat ne respectent plus les critères pour pouvoir évoluer dans ce milieu. N’importe qui peut se lever un beau jour et dire qu’il va défiler. Ça ne doit pas se passer ainsi. Comme en Europe, il doit y avoir des castings pour sélectionner les plus aptes à défiler. Je participe à la formation des jeunes mannequins au Sénégal. Récemment, j’ai pris part à l’édition 2014 de Miss Fesmoq à Thiès dont je suis la marraine. Je prépare des castings avec des jeunes filles à Dakar. Je veux juste partager mon expérience avec elles. Le milieu a besoin d’être assaini.

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