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Entretien avec Jean Paul Dias : "Diriger un pays demande de l'autorité"

Jean Paul Dias, dans cette seconde partie de l’interview qu’il a accordée à leral, est revenu sur la déclaration de Moustapha Niasse avouant l’impuissance de l’Etat face à la vie chère. Il se dit convaincu que les propos du président de l’Assemblée nationale ont dépassé sa pensée. Car, pour lui, si le gouvernement se dit incapable de résoudre les problèmes pour lesquels il a été élu, il doit alors prendre ses responsabilités. Il a donné quelques canevas pour réduire l’impact de la crise économique, qui sévit dans le monde, sans que la population en pâtisse. Outre la cherté de la vie, le leader du Bloc des centristes Gaïndé s’est également exprimé sur les questions relatives au problème des inondations, à la participation de son parti aux Locales 2014 ainsi que de l’avenir de la coalition Benno Bokk Yakaar. Entretien


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Mai 2013 à 18:35 | | 4 commentaire(s)|

Entretien avec Jean Paul Dias : "Diriger un pays demande de l'autorité"
Que pensez-vous des propos de Moustapha Niasse qui a déclaré que l’Etat était impuissant face à la flambée des prix des denrées de première nécessité ?

Je regrette cette déclaration et j’ai la conviction que les propos du Président Moustapha Niasse ont dépassé sa pensée. Si je vous demande de me confier une part des responsabilités de l’Etat, c’est parce que je crois que j’ai des solutions. Même si j’utilise des experts, je peux régler les problèmes des populations. Imaginez un instant que le Sénégal ait été militairement attaqué, on va nous dire que le pays n’a pas les moyens de se défendre et même de payer des mercenaires ? Eh bien, on va les chercher. Pour le coût de la vie, c’est la même chose. Dans la modeste contribution que le Bloc des centristes gaïndé a apportée au programme Yoonu Yokkuté de Macky Sall, nous avions mis l’accent sur la cherté du coût de la vie. Donc pour nous, c’est un problème sérieux. Nous disons qu’il y a des gens capables de résoudre le problème si tel n’est pas le cas, que le président de la République prenne ses responsabilités. Le Sénégal est un pays où vivent des gens intelligents. Alors comment, face à cette situation, on nous dit qu’on est impuissant ?

L’Etat a les moyens de baisser les prix des denrées de base…

(Il coupe) C’est une décision politique mais il faut qu’elle soit dans le consensus de ceux qui sont au pouvoir. C’est pourquoi, je propose ce qui suit :
Premièrement, mettons en place une caisse de stabilisation et de péréquation des prix. Elle existait dans le passé. Ce sont les organisations de Bretton Woods qui nous ont amené à supprimer cette caisse. Elles ont eu tort. Par exemple, lorsque le prix du riz est relativement bas, nous allons vendre le kilo à 250 francs Cfa. Le différentiel que nous encaissons, nous l’épargnons. Lorsque le prix du riz flambe, nous subventionnons. Voilà ce qu’il faut faire. C’est un système de vases communicants. Ça c’est dans l’immédiat.
Deuxièmement : J’ai travaillé durant la campagne électorale avec quelqu’un que j’appelle le « pape du riz », quelqu’un qui, en dorman,t rêve de riz. Il nous a fait une démonstration selon laquelle on peut baisser le riz au moins au niveau du grossiste et du demi-grossiste. Il faut ensuite que les consommateurs jouent le jeu à travers des numéros verts reliés à des préfectures ou d’autres structures qui pourraient être mises en place. Baisser le coût de la vie, ce n’est pas seulement une action fiscale. Il y a des frais qui sont imposés par la Chambre de commerce qui ramasse des milliards. On doit dire à celle-ci qu’elle n’a pas besoin de tout cet argent. Toutes ces petites économies peuvent faire baisser le coût de la vie. Qu’on ne vienne pas nous dire que nous n’y pouvons rien parce que c’est imposé à l’international !
Maintenant, dans le long terme, il n’y a d’autres solutions qui consistent à développer les productions locales. Nous avons des milliers d’hectares sur la vallée non utilisées. Allons vers l’autosuffisance alimentaire. Ce que le Mali a réussi à faire, pourquoi nous ne pouvons pas le réaliser ? Que rapportent les mines au Sénégal ? Rien du tout ! Le gouvernement l’a reconnu. Aujourd’hui, le Burkina Faso, avec l’or qu’il exploite, a dépassé les 7% de croissance. Au Sénégal, on ne parle que de réformes des institutions, de durée des mandats et des tas de conneries alors qu’il y a de vrais problèmes.

Macky Sall est à la tête du pays depuis plus d’un an. Etes-vous rassuré par les actes posés par le président de la République ?

Il faut reconnaître que Macky Sall a pris le pays dans le trou. Le Sénégal était plus bas que terre, il faut d’abord l’amener à niveau. Des choses ont été faites. Elles peuvent ne pas apparaître suffisantes ou déterminantes. Après la chute de Wade, l’attente était tellement grande que Macky Sall n’a pas eu d’état de grâce. Je reconnais qu’il faut accélérer les mesures. Lorsque vous lancez un message, ne dites pas que le récepteur l’a mal compris. C’est peut-être vous qui l’avez mal formulé. Nous avons un vrai problème de communication. Le gouvernement n’a pas encore maîtrisé cet aspect. Mon constat est que le gouvernement peut mieux faire. Mais, dans douze autres mois, ce sera impossible de dire qu’on ne peut pas. Il ne sera pas permis de ne pas maîtriser le coût de la vie. Il faut des décisions ardues. Il ne faut pas qu’on se laisse les poings et pieds liés face aux partenaires au développement. Diriger un pays demande de l’autorité, de la fermeté.
Concernant les inondations, nous BCG, nous avons toujours dit que le problème n’était pas réglable dans le cadre d’un système de promotion immobilière d’Etat comme « Plan Jaxaay ». Il faut dégager les populations des zones inondables. Les gens se sont installés dans ces localités par le laxisme du régime socialiste. Ensuite, le régime de Wade a laissé faire. Et les gens ont aussi leur part de responsabilité. Le Premier ministre Abdoul Mbaye l’a dit et tout le monde a sauté en l’air mais c’est la stricte vérité. Il faut anticiper en positionnant des motopompes pour que, dès les premières pluies, les eaux soient évacuées. Il faut qu’on arrête d’intervenir trop tard.

Vous proposez des solutions d’urgence. Mais à long terme, qu’est-ce qu’il faut faire pour régler définitivement le problème des inondations qui dure depuis plusieurs années maintenant ?

Vous avez raison ! A long terme, il faut que les gens partent. Le BCG avait proposé des indemnités forfaitaires pour les propriétaires des maisons qui se trouvent sur les zones inondables. Je doute qu’il y ait des titres fonciers là-bas. On leur donne de l’argent. Ils ne sont pas originaires de ces localités. Alors, ils vont retourner chez eux. Ou bien dans le marché immobilier à Dakar, ils peuvent trouver quelque chose. Il n’y a aucune obligation pour l’Etat à les reloger.
Pour l’éducation, c’est la même chose. Je suis pour un pays où les gens ont des diplômes. Mais, l’Etat n’aurait pas d’obligation à leur trouver de l’emploi. Je préfère que quelqu’un fasse de l’élevage là-bas alors qu’il a une maîtrise même de lettres parce qu’il est capable d’aller sur Internet et d’y trouver des informations. Au Japon, tous les ouvriers ont le bac. Il faut aider les gens à faire une bonne formation. Au secondaire, ils pourraient être initiés à des métiers comme l’agriculture, le maraîchage, l’artisanat…

Nous sommes à moins d’un an des Locales de 2014. Comment le BCG compte y participer ? Vous y allez en solo ou en coalition ?

Je vous rappelle que le BCG, quel que soit le résultat, a toujours été seul aux élections. Il est un petit parti mais nous sommes fiers d’appartenir à cette formation politique. Le BCG est fier de s’être battu chaque fois aux élections pour y aller seul. Même lors des sénatoriales, nous y étions. Donc, nous n’avons aucun problème avec ça. Dans le contexte actuel de la configuration du paysage politique sénégalais, il est utile que les partis aillent seuls aux élections. Un parti politique est fait pour aller aux élections. Au Sénégal, vous avez des formations politiques qui n’ont jamais participé à une échéance électorale. Nous n’accepterons d’aller en coalition aux Locales qu’à la condition d’y trouver notre compte. Sinon, nous y irons seul.

Vous êtes membre de Benno Bokk Yakaar. Est-ce que vous pensez que cette coalition va encore vivre longtemps ?

Vous me faites répéter ce que j’ai déjà dit plusieurs fois. Depuis plus de vingt ans, aucune coalition de cette taille n’a tenu cinq ans. Nous ne pensons pas vraiment que Benno Bokk Yakaar, telle qu’elle est configurée, peut vivre très longtemps. Mais si la coalition continue, tant mieux. Nous sommes pour l’unité.

Entretien réalisé par Serigne Diaw



1.Posté par senegal le 17/05/2013 17:34 | Alerter
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khana domy khadji molay votèl

2.Posté par Dilate la Rate le 17/05/2013 17:44 | Alerter
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Ce monsieur a besoin d' un repos biologique

3.Posté par DEGGOU le 17/05/2013 19:53 | Alerter
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un salopard de cette trempe qui veut diriger notre pays ? Du n'importe quoi..............

4.Posté par kathior ka le 18/05/2013 00:28 | Alerter
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État de droit, gouvernance vertueuse, transparence, etc. à l’épreuve des faits.
« Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

Un recteur qui ignorait royalement l'autonomie des structures et les lois du Sénégal, avec une gestion hors norme tant décriée par les syndicats et des citoyens de tous bords se retrouve nommé Ministre de l'Enseignement Supérieur de la Recherche, sans autre forme de procès. Les faits avérés qui lui sont reprochés sont d'une telle gravité qu'il ne doit certainement son "salut" (c'est temporaire, car un jour chacun rendra des comptes, ces anciens amis du PDS ne diront pas le contraire) que grâce la transhumance du PDS à l'APR à la 25ème heure. Les "amis" avant la patrie.

Sauvons nos universités publiques du naufrage.
(leral.net 9 oct. 2012 de Citoyen)

Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l’enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l’UNESCO. Nos instituions d’enseignement supérieur ont surtout un problème de management ([b]mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.[/b]) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire ([b]avantages indus, intimidations, etc.[/b]), des autorités étatiques qui, jusqu’à présent, feignent de ne rien savoir (n’ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.

Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s’évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d’existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l’inaction de l’État.
En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c’est le début du CHAOS.
A l’État de faire l’état de la gestion de ceux qu’il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d’étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.

L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d’enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d’être juge et parti.
Il n’est jamais trop trad pour bien faire un devoir citoyen.

----------------------kathior, 24 novembre 2012 00:18 de nettali ----------------
DÉCLARATION SAES

La section SAES-UGB s’est réunie en AG ce jeudi 11 octobre 2012 en vue d’évaluer la situation qui prévaut en interne au sein de notre institution universitaire.
Devant le constat :
d’une situation générale de mal gouvernance,
de non fonctionnement des structures et directions démultipliées,
de non respect des textes universitaires,
de mauvaise gestion des deniers publics alloués à l’UGB,
de la dégradation des conditions de travail,
de recrutements massifs et clientélistes de personnels non prévus dans le budget en cours,
de retard dans le paiement des salaires et de retenues sur salaires non versées.
L’Assemblée Générale de Saint-Louis condamne avec la dernière énergie le mode actuel de gestion du Recteur Mary Teuw Niane....
...
L’Assemblée générale, note avec indignation, désolation et amertume que le Recteur de l’UGB n’a respecté aucun des engagements qu’il avait pris lors de ses dernières rencontres avec le bureau de la section SAES.
Ainsi, l’AG exige :
le respect des textes en vigueur sur le recrutement de personnels enseignants non titulaires,
le paiement sans délai de toutes les sommes dues :
Heures Complémentaires du second semestre,
perdiem de voyage d’études aux ayant droits restants,….
le versement effectif des prélèvements opérés sur les salaires des enseignants au profit de certaines institutions financières,
le paiement effectif des sommes dues aux institutions sanitaires,
L’AG regrette la lecture partielle ou contextuelle que le Recteur fait des textes qui nous régissent. Elle insiste sur l’urgence de la situation désastreuse dans laquelle se trouve l’UGB et interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité d’auditer les fonds alloués.
Nous restons mobilisés pour la sauvegarde et la défense de notre institution.
Vive l’Université sénégalaise, vive le SAES.

Fait à Saint-Louis le 12 octobre 2012.
L’Assemblée Générale
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SYNTUS (Syndicat des travailleurs de l’UGB de Saint louis).
Saint Louis, 22/06/2012.

APPEL A LA COMMUNAUTÉ CONTRE LES DÉRIVES D’UNE GESTION SOLITAIRE.

Depuis quelques années la gestion solitaire, le subjectivisme, le népotisme et les règlements de compte sont monnaie courante a l’UGB. Dans la vie des établissements ( UFR LSH, CCOS…) comme dans la gestion des ressources humaines (recrutement, traitement salarial, nominations) les exemples ne se comptent plus. Retraits de prérogatives, mises en quarantaine et tentatives d’humiliation sont le lot de ceux et celles qui qui refusent de marcher au pas et qui ont osé faire face.

LE SYNTUS FERA FACE COMME PAR LE PASSE.

Nous avons toujours préfère le dialogue social constructif a la confrontation. C’est pourquoi depuis la tentative avortée de licenciement dont certains de nos camarades ont été victimes en 2010 et toutes les tentatives vaines de déstabiliser notre syndicat, nous avons voulu rester sereins et positifs.
Seulement la récidive dans l’irrespect et le manque de considération à l’ endroit des travailleurs y compris certains de ces collaborateurs attitres, du Recteur, mettent gravement en péril la gestion démocratique et la justice sociale.
C’est pourquoi sentinelle au service exclusif de l’institution, le SYNTUS est résolu a faire face pour réinstaller la confiance et la joie de travailler ensemble toutes composantes confondues au développement concerté de l’UGB.

VIVE LES SYNTUS, VIVE L’UGB.
L’Assemblée générale
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