Le refus du Premier Ministre de se soumettre à une Déclaration de politique générale qu’il a pourtant abordée plusieurs fois en Conseil des ministres, confirme le Projet Nakhebaye de Pastef.
Comme son nom l’indique, la DPG exige une vision, une ambition et des orientations claires que notre Premier Ministre n’a jamais eues. Ousmane Sonko joue la montre, en attendant que les hauts fonctionnaires qu’il appelle, par ignorance ou mauvaise foi, le Système, rédigent le projet. Un projet que Pastef, par indigence intellectuelle, a mis dix ans pour lui trouver un nom. Comme pour le PSE, ce seront nos brillants hauts fonctionnaires qui vont rédiger le Projet qui s’appelle Vision 2050 et va s’inscrire inévitablement dans la continuité du PSE. Si le Premier Ministre, comme le disent ses proches, attend la nouvelle assemblée qui sera installée après les élections issues de la dissolution, il est de bon aloi de lui rappeler deux choses.
Premièrement, il n’appartient pas au Premier Ministre de choisir son « assemblée » parce que même s’il en a les instincts et les réflexes, Monsieur Sonko n’est pas Caligula qui méprisait tellement le Senat qu’il y avait nommé son cheval ou François 1er, dont le bon plaisir devenait la loi.
Secundo, qu’est ce qui fait croire à Monsieur Sonko qu’il sera encore en poste après les Législatives anticipées ? Le charme de la démocratie réside dans l’incertitude des élections et l’exercice du pouvoir est le plus grand ennemi du populisme. C’est pourquoi le bilan des 100 jours de Pastef se résument à deux mots chers à Talleyrand : « excès » et « insignifiance ». Excès quand Ousmane Sonko menace la presse et les juges et qualifie nommément et publiquement le Président du Conseil constitutionnel, de corrompu…Insignifiance quand il rabaisse sa fonction et la réduit au petit privilège du tapis rouge, confirmant Talleyrand qui disait « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. »
De quoi a peur le Premier Ministre ? D’une motion de censure ?
Aucun Premier Ministre du Sénégal n’a jamais été renversé par une motion de censure lors d’une DPG, même si la motion de censure reste un moyen de créer un débat devant l’opinion sur la vision et les orientations. La révolte, si elle n’est pas parlementaire, sera populaire et démocratique.
La révolte démocratique viendra des Législatives. Pastef n’a pu prospérer que dans la tension permanente ; l’accalmie et la clarté brutale de l’exercice du pouvoir, ont montré que le fameux projet n’était qu’un deep fake et donc, en réalité, Pastef n’a pas de vision, encore moins une ambition pour le pays. La meilleure façon de sanctionner de ce deep fake qu’incarne Ousmane Sonko, est de sanctionner démocratiquement Pastef aux Législatives, en imposant au président de la République, une cohabitation, en l’aidant démocratiquement à se débarrasser de son encombrant et incompétent Premier Ministre.
De toute façon, en cas de cohabitation, rien va changer pour le président de la République, car, comme aujourd’hui à l’image du Roi d’Angleterre, il va continuer à régner mais ne va pas gouverner. Aujourd’hui, avec Ousmane Sonko, il est plus le « Résident de la République » que président de la République. Avec la cohabitation, il le sera moins et sera plus président de la République.
Naturellement, on nous dira que notre constitution et nos institutions ne prévoient pas la cohabitation. La constitution et les institutions de la Ve République en France, n’ont jamais prévu la cohabitation parce que De Gaulle a toujours pensé qu’un Président désavoué devait s’en aller, comme il le fit quand le "Non" l’emporta au referendum de 1969. En 1986, malgré le désaveu aux Législatives, Mitterrand qui n’était pas De Gaulle, choisit de rester et les institutions s’adaptèrent à la cohabitation. Et la France n’a jamais été aussi bien gouvernée que pendant la cohabitation Chirac- Jospin (1997-2002).
Nos institutions qui ont fait la preuve de leur solidité et notre Etat qui, comme le roseau, plie mais ne rompt pas, sont prêts à gérer cette cohabitation. Comme l’alternance devenue la respiration de notre démocratie, la cohabitation qui s’annonce, sera soluble dans nos institutions comme l’alternance.
Dr Yoro Dia, Politologue
Comme son nom l’indique, la DPG exige une vision, une ambition et des orientations claires que notre Premier Ministre n’a jamais eues. Ousmane Sonko joue la montre, en attendant que les hauts fonctionnaires qu’il appelle, par ignorance ou mauvaise foi, le Système, rédigent le projet. Un projet que Pastef, par indigence intellectuelle, a mis dix ans pour lui trouver un nom. Comme pour le PSE, ce seront nos brillants hauts fonctionnaires qui vont rédiger le Projet qui s’appelle Vision 2050 et va s’inscrire inévitablement dans la continuité du PSE. Si le Premier Ministre, comme le disent ses proches, attend la nouvelle assemblée qui sera installée après les élections issues de la dissolution, il est de bon aloi de lui rappeler deux choses.
Premièrement, il n’appartient pas au Premier Ministre de choisir son « assemblée » parce que même s’il en a les instincts et les réflexes, Monsieur Sonko n’est pas Caligula qui méprisait tellement le Senat qu’il y avait nommé son cheval ou François 1er, dont le bon plaisir devenait la loi.
Secundo, qu’est ce qui fait croire à Monsieur Sonko qu’il sera encore en poste après les Législatives anticipées ? Le charme de la démocratie réside dans l’incertitude des élections et l’exercice du pouvoir est le plus grand ennemi du populisme. C’est pourquoi le bilan des 100 jours de Pastef se résument à deux mots chers à Talleyrand : « excès » et « insignifiance ». Excès quand Ousmane Sonko menace la presse et les juges et qualifie nommément et publiquement le Président du Conseil constitutionnel, de corrompu…Insignifiance quand il rabaisse sa fonction et la réduit au petit privilège du tapis rouge, confirmant Talleyrand qui disait « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. »
De quoi a peur le Premier Ministre ? D’une motion de censure ?
Aucun Premier Ministre du Sénégal n’a jamais été renversé par une motion de censure lors d’une DPG, même si la motion de censure reste un moyen de créer un débat devant l’opinion sur la vision et les orientations. La révolte, si elle n’est pas parlementaire, sera populaire et démocratique.
La révolte démocratique viendra des Législatives. Pastef n’a pu prospérer que dans la tension permanente ; l’accalmie et la clarté brutale de l’exercice du pouvoir, ont montré que le fameux projet n’était qu’un deep fake et donc, en réalité, Pastef n’a pas de vision, encore moins une ambition pour le pays. La meilleure façon de sanctionner de ce deep fake qu’incarne Ousmane Sonko, est de sanctionner démocratiquement Pastef aux Législatives, en imposant au président de la République, une cohabitation, en l’aidant démocratiquement à se débarrasser de son encombrant et incompétent Premier Ministre.
De toute façon, en cas de cohabitation, rien va changer pour le président de la République, car, comme aujourd’hui à l’image du Roi d’Angleterre, il va continuer à régner mais ne va pas gouverner. Aujourd’hui, avec Ousmane Sonko, il est plus le « Résident de la République » que président de la République. Avec la cohabitation, il le sera moins et sera plus président de la République.
Naturellement, on nous dira que notre constitution et nos institutions ne prévoient pas la cohabitation. La constitution et les institutions de la Ve République en France, n’ont jamais prévu la cohabitation parce que De Gaulle a toujours pensé qu’un Président désavoué devait s’en aller, comme il le fit quand le "Non" l’emporta au referendum de 1969. En 1986, malgré le désaveu aux Législatives, Mitterrand qui n’était pas De Gaulle, choisit de rester et les institutions s’adaptèrent à la cohabitation. Et la France n’a jamais été aussi bien gouvernée que pendant la cohabitation Chirac- Jospin (1997-2002).
Nos institutions qui ont fait la preuve de leur solidité et notre Etat qui, comme le roseau, plie mais ne rompt pas, sont prêts à gérer cette cohabitation. Comme l’alternance devenue la respiration de notre démocratie, la cohabitation qui s’annonce, sera soluble dans nos institutions comme l’alternance.
Dr Yoro Dia, Politologue