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Généraux Kandé, Moussa Fall et Selle Ndiaye : servir la nation ne devrait jamais être criminalisé

Face aux commentaires politiques et aux interprétations passionnelles, rappelons la neutralité républicaine, la dignité institutionnelle et le respect dû aux serviteurs de la Nation.


Rédigé par leral.net le Lundi 17 Novembre 2025 à 00:40 | | 1 commentaire(s)|

Le débat public sénégalais, souvent animé par la passion politique, gagne parfois des terrains sensibles où la mesure devrait être la règle absolue. Le traitement médiatique et politique réservé à certains anciens hauts gradés des Forces armées, dont les généraux Kandé, Moussa Fall et Selle Ndiaye, tend ces derniers jours vers une forme de stigmatisation infondée, alors même qu’ils ont consacré leur vie au Sénégal, sous le sceau de l’honneur militaire et de la loyauté institutionnelle.

Ces officiers supérieurs, qu’ils soient en activité, en disponibilité ou à la retraite, demeurent des citoyens sénégalais protégés par la loi, titularisés, pensionnés, et investis à vie d’une obligation morale de patriotisme. Ils ne sont ni une menace, ni une faction, ni une milice : ils sont le produit de la République, formés, encadrés et distingués par l’État du Sénégal au nom du drapeau, de l’intégrité territoriale et du peuple.

Il convient de rappeler que l’armée sénégalaise est républicaine, apolitique, professionnelle, disciplinée et héritière de traditions exemplaires, reconnues internationalement. Les relations institutionnelles entre anciens officiers généraux et les autorités légitimes du moment ne sont ni suspectes ni interdites, mais relèvent de la continuité d’un pacte républicain.

Sur la circulation d’informations prétendant qu’ils auraient été reçus par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, des précisions importantes ont été apportées. Selon le journaliste d’investigation Baba Aidara, aucun des généraux Kandé, Moussa Fall ou Selle Ndiaye n’a été reçu par le Chef de l’État, et au moment où ces informations circulaient, certains d’entre eux n’étaient même pas sur le territoire national. Ces faits devraient suffire à calmer les interprétations et les récupérations partisanes.

Il ne s’agit donc pas d’un débat sur les personnes, mais d’un débat sur la culture démocratique : devons-nous continuer à construire une République fondée sur la suspicion, l’anathème, la manipulation politique et la peur, ou devons-nous consolider un modèle d’État qui honore, respecte et protège ses anciens serviteurs ?

Les anciens généraux du Sénégal, comme tous les retraités d’État, ont droit à la dignité, à la liberté de mouvement, à la liberté d’opinion et au respect de leur parcours. Ils ne sont pas des pestiférés, ni des cibles politiques, ni des acteurs clandestins : ils sont des repères institutionnels.

En définitive, le Sénégal doit défendre une ligne simple : une démocratie ne se solidifie pas par la suspicion, mais par la confiance ; elle ne se développe pas par la diabolisation, mais par la transparence ; elle ne survit pas par la peur, mais par l’équilibre.