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Gorgui vieillit, Ngor-si se rebelle, Ndaw-si s’émancipe, Ngonè-si s’assagit

Aminata Tall, devant une marée de militants acquis à sa cause, vient de rompre les amarres avec « Wade et son Pds ». La Lionne du Baol n’en est pas à une foucade près. Son histoire dans le « Sopi » triomphant n’est sans doute pas loin de ressembler à une longue série de ruptures avec celui dont elle est depuis deux décennies l’incontestable égérie. Elle est alors l’une des icônes que le peuple du Sopi s’est choisi dès les premières lueurs de l’alternance. Autour du Patriarche Gorgui, on distingue Idrissa Seck, Ngoor-si, Aminata Tall, Ndaw-si et enfin, Fada, Ngoné-si. Souvenirs, souvenirs…


Rédigé par leral.net le Mercredi 30 Mars 2011 à 02:18 | | 3 commentaire(s)|

En 2000, alors que la cote de l’Alternance crève les plafonds, dans l’opinion, quatre icônes s’imposent d’elles-mêmes comme les piliers de la famille libérale : le président Wade, incontestable leader, surnommé Gorgui, le patriarche ; Ngor-si, pour désigner l’ingénieux Idrissa Seck, la cheville ouvrière, le fils prodige ; l’indispensable touche féminine sans laquelle rien n’est viable en ce bas-monde, Ndaw-si, comprenez Aminata Tall ; et, enfin, le p’tit dernier dont tous les caprices, tous les errements sont tolérés, Ngonè-si, Modou Diagne Fada, représentant cette jeunesse qui porte le désir de changement dans ses gènes. Le touchant tableau de famille : quatre figures du Pds pour symboliser alors la victoire obtenue par l’indéfectible solidarité dans l’épreuve. Leur légitimité fait plaisir à voir. Ils sont les nouveaux maîtres du pays. Ils regardent de haut les brebis égarées à l’époque, de retour dans le giron familial - Ousmane Ngom, Jean-Paul Dias ou Serigne Diop - qui ont le mauvais goût d’avoir soutenu en 2000 le candidat Diouf, alors favori… On a beau aligner des chefs de partis dont l’apport à la chute du régime socialiste fut décisif, genre Moustapha Niasse, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, Mbaye-Jacques Diop, Iba Der Thiam etc., les vraies icônes de l’Alternance en 2000 restent les quatre as du Pds.

Même Mame Madior Boye, Premier ministre, ne pâlit pas l’étoile d’Aminata Tall

Même dans la famille libérale, leurs statures font de l’ombre aux autres. Pape Diop, qui est pourtant des cercles où tout se décide, peine à se faire remarquer. Quand bien même on lui prête un éminent rôle de financier dans la marche du « Sopi », il a beau être des militants de la première heure, s’agiter dans tous les sens, c’est à peine s’il parvient à se faire remarquer. Lorsqu’il est candidat à la Mairie de Dakar, personne ne veut rien voir d’autre qu’une faveur que lui accordent le tandem Gorgui et Ngor-si, le président Wade et son âme damnée, Idrissa Seck. Il n’a pas leur aura. Ses postes de président de l’Assemblée nationale et du Sénat ne valent pas mieux. En dépit de son statut de dauphin constitutionnel depuis près d’une décennie, il reste à la remorque des vrais leaders… Pour le commun des mortels, ce ne sont que des cadeaux pour menus services rendus à la si généreuse Alternance. Ça ne doit rien à son mérite. Il manque de personnalité, est trop terne pour être un chef. C’est ainsi qu’il perd la Mairie de Dakar aux dernières municipales : peu importe si la capitale se modernise, embellit, se farde… Les électeurs sont convaincus que Pape Diop n’y est pour rien ; son rôle est de chauffer la place réservée à Karim Wade, sur injonction de Gorgui. Un exécutant obéissant, pas plus.

Chez les femmes, la nomination de Mame Madior Boye au poste de Premier ministre n’arrive pas à faire de l’ombre à Aminata Tall. On pense un moment qu’Awa Guèye Kébé dont le charisme est certain, est en train de renverser la vapeur. Ça ne va pas loin. Même des furies comme Awa Diop, Ndèye Maguette Dièye, Seynabou Wade et tant d’autres qui ont affronté les lacrymogènes deux décennies durant ne font pas l’affaire. Pire, lorsqu’Aminata Tall est virée du gouvernement d’Idrissa Seck, dans l’opinion, c’est l’Alternance qui est ingrate. Son martyre fait grimper sa cote d’amour. Elle est la seule qui tient tête au tandem infernal Gorgui-Ngorsi, implacable rouleau compresseur. Ndaw-si reste debout, depuis son fief de Diourbel. Il faudra que le duo implose pour que Gorgui aille la chercher chez elle, en plein conseil municipal à Diourbel, dont il déclarera l’air pur, contrairement à l’atmosphère irrespirable de Dakar, polluée par les sombres complots du satanique Ngoor-si.

C’est alors que la charge est sonnée contre le fils préféré en pleine disgrâce. Gorgui, vieux briscard, a besoin à ses côtés d’une icône de l’Alternance pour exécuter Idrissa Seck, sans que cela ne ressemble exagérément à de la félonie généralisée. Dans ce lynchage du maire de Thiès qui mènera Ngor-si en prison, Aminata Tall prend la seule posture téméraire. Elle tempère les ardeurs, tend la main au banni, rappelle ses mérites et faits de guerre. Une autre qu’elle l’aurait payé de sa carrière. Cash. Par exemple, Ndèye Maguette Dièye, alors maire du Point E, wadiste passionnée de la première heure, est contrainte de faire ses bagages et suivre en exil forcé Idrissa Seck. On la soupçonne d’un excès de tiédeur dans la guerre que le Palais mène à Ngoor-si. Pour Aminata Tall, on ferme les yeux. Elle seule a la légitimité de s’opposer au Patriarche. L’icône féminine de l’Alternance, c’est définitivement l’ex-maire de Diourbel dont la liberté de ton ébouriffe bien des tignasses en confirmant qu’elle est, dans la famille libérale, l’incarnation de la légitimité… Le Parti socialiste avait Caroline Faye, veuve de Demba Diop ; le Pds a Aminata Tall. Elle n’est pas la première des militantes, ni la plus disponible ou la plus généreuse pour la base, ni même la plus héroïque. Mais la préférée de tous, c’est bien elle… C’est ainsi.

Pour gagner du galon, Macky Sall joue les méchants

Retour chez les hommes. Dans les couloirs du Palais, quelques fidèles font leur tintamarre. Dont Farba Senghor. Cet « élément hors du commun » a beau se revêtir des redingotes qui se remarquent à des kilomètres à la ronde, clamer sa fidélité indéfectible à la famille Wade, rien n’y fait, il ne peut jouer qu’un rôle de second dans le registre tragi-comique. Le fou du roi.

Y’a bien Lamine Bâ aux Parcelles Assainies, à propos duquel la rumeur affirme qu’il est des rares à dépenser son argent pour la victoire du Pds alors que pas un investisseur sérieux ne mise dessus. Il est bien gentil, mais il n’accroche pas l’opinion. Il peine à marquer de son empreinte l’entourage du Patriarche. Il valse au gré des humeurs présidentielles ; ce n’est pas qu’il manque de caractère, mais…

Macky Sall n’est pas mieux loti. Son ascension fulgurante s’apparente à un tour de prestidigitation. Il passe alors pour une fabrication d’Idrissa Seck, un simple artifice des deux magiciens de l’Alternance, Gorgui et Ngors-si, auxquels l’opinion prête le pouvoir de créer des figurines de chair et de sang à partir de rien ; le duo diabolique a l’habitude de sortir du néant des marionnettes vivantes… Pour asseoir sa légitimité, le placide Macky fait le méchant, se sent obligé d’exécuter son ancien mentor, Idrissa Seck, de le jeter en prison. Rien n’y fait. Idrissa Seck revient du pénitencier encore plus fort. Il est le martyr adulé de Thiès, le fils prodigue, l’enfant-prodige que l’ingratitude paternelle et la jalousie de ses frères n’arrivent pas à démolir ; sa capacité de résistance lui offre la deuxième place à la dernière présidentielle. Le petit peuple des Sopistes refuse de renier son icône. Il a un tour de piste d’avance sur les autres successeurs de Gorgui.

Et Fada, ou plutôt, Ngoné-si dans tout ça ? L’enfant de Darou Mousty se cabre quand on lui colle Thierno Lô dans les basques en son fief de Darou Mousty. Il est aussi suspecté de fidélité à Ngoor-si. Il monte sa liste aux dernières législatives et arrive troisième derrière deux coalitions. Revenu au bercail, il se tait mais n’en pense pas moins. La stature d’Idrissa Seck lui fait de l’ombre. Il voudrait bien qu’on cesse de le regarder comme le p’tit gars que Ngor-si a choisi entre mille de ses semblables. Il se fait les dents aux dernières législatives, monte sa liste tout seul comme un grand. Et gagne du galon. Une offre de service pour le cas où il y aurait besoin d’un porteur de voix dans la famille Wade. Et puis, il y a Karim Wade, dont le plan de carrière politique récemment improvisé bouleverse le touchant tableau familial de la famille bleue : le quatuor Gorgui – Ngor-si – Ndaw-si – Ngoné-si implose. Tout fils de Gorgui qu’il est, en dépit de ses inconditionnels qui voient en lui le digne successeur de son père, dans les rangs du Pds originel, ça se passe le mot à son sujet : il n’est pas des leurs. Il lui est même reproché d’être la cause de l’éclatement du clan qui a valu aux Sopistes leurs plus grandes joies en 2000.

Aujourd’hui, le Patriarche se fait vieux ; il peine à garder sa progéniture en rangs serrés ; chacun veut la part d’héritage qu’il estime digne de son rang. Ngoor-si est parti pour prendre le Pds, celui qu’il porte au pouvoir en 2000 pour y rester quarante ans… Ndaw-si, que le premier cercle de Gorgui ne porte pas dans son cœur, sait qu’il n’y pas d’autre issue que d’aller chercher ce que les Sopistes purs et durs lui donneront, à elle, leur égérie… Quant à Ngor-si, il attend sans doute que Gorgui lui donne l’onction, pour se déclarer son légataire universel. Face à eux, les sombres comploteurs qui avancent masqués, dont Pape Diop, dauphin constitutionnel depuis une décennie, les militants de la vingt-cinquième heure, les transhumants, l’opposition et tous ceux qui croient avoir une chance de rafler le jackpot quand le Patriarche se retirera de la scène publique.

Ibou Fall (Banc Diakhlé)

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par waw le 30/03/2011 18:38 | Alerter
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L'arbitre dans tous ça, c'est le peuple,et bonne partie de sa compossante est encore avec Gorgui.

2.Posté par atou le 30/03/2011 20:55 | Alerter
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que de regrets ,gorgui a fait beaucoup de mal,je demande a ngorsi de s'approcher de ndawsi,nous voulons notre sopi originel et c'est a eux nous croyons,quant a waw si tu crois qu'une bonne partie du peuple est avec gorgui tu te trompes et tu verras

3.Posté par aida le 30/03/2011 21:13 | Alerter
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ce qui me désole dans tout ça c'est de voir des gens comme aida mbodj (fantomas)que nous connaissons s'eriger en defenseurs de gorgui et en plus contre ndawsi de quoi elle se melle? et elle insulte les gors que nous sommes en disant sama ngor sama dioudou et pour des termes comme ça elle est la dernieres des references, nous n'avons rien oublié, seneweb devrait nous l'amener dans piqure de rappel ,pour qu'elle ne nous parle plus de sama ngor ou sama dioudou THIIIIIIIIIIIIIIIIIME

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