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Haïti : le choléra serait parti d'un camp de Casques bleus

Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Décembre 2010 à 12:04 | | 0 commentaire(s)|

Un rapport d'un épidémiologiste français situe l'origine du bacille dans un camp de soldats népalais au centre de l'île. L'ONU a ouvert une enquête.


Haïti : le choléra serait parti d'un camp de Casques bleus
Le rapport confirme des rumeurs à l'origine de récents heurts entre Haïtiens et Casques bleus. Selon le travail d'un épidémiologiste français remis au ministère des Affaires étrangères, le foyer infectieux de l'épidémie de choléra en Haïti est parti du camp des Casques bleus népalais situé dans le centre du pays, près du fleuve de l'Artibonite.

Le rapport n'a pas été officiellement publié, mais une source proche du dossier a déclaré qu'il localisait le point de départ «très précisément». Les conclusions du rapport du professeur Renaud Piarroux, envoyé en mission en Haïti par la France à la demande du ministère haïtien de la Santé, statuent qu' «il n'y pas d'autre explication possible que ça sur le développement de l'épidémie, dans un contexte où il n'y avait pas de choléra dans le pays, et compte tenu de l'intensité, de la vitesse de propagation et de la concentration de vibrion (bacille, ndlr) dans le delta de l'Artibonite», a ajouté la source.

«L'explication la plus logique, c'est l'introduction massive de matière fécale dans le fleuve de l'Artibonite en une seule fois, a poursuivi cette source. Le seul élément manquant, c'est l'établissement formel à partir d'analyses et de prélèvements de la présence du vibrion chez les Népalais». Des militaires de la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah) ont été pris à partie à la mi-novembre par des manifestants, convaincus que l'épidémie était partie de fosses sceptiques creusées dans le camp de Mirebalais.

A son retour d'Haïti fin novembre, le Pr Piarroux avait déjà affirmé que l'épidémie était importée. «Elle n'est pas liée au séisme et ne provient pas non plus d'une souche environnementale. (...) Cela a commencé dans le centre du pays, pas au bord de la mer ni dans les camps de sinistrés. L'épidémie ne peut donc pas être d'origine locale», avait déduit ce chef de service dans un hôpital de Marseille.

Prudence de l'ONU, démenti de l'armée népalaise

La Minustah a déjà démenti à plusieurs reprises que les soldats népalais aient pu importer le bacille. Mardi, l'ONU a répété qu'il n'existait aucune «preuve concluante» de la responsabilité des soldats népalais. «Ce rapport est l'un parmi beaucoup d'autres, a estimé un porte-parole des Nations unies. La mission a conduit un certain nombre de tests dans l'eau à l'intérieur du camp et entre le camp et la rivière, et tous les résultats ont été négatifs». Selon lui, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé à la Minustah de «surveiller la situation de près». «Une équipe d'experts est déployée pour examiner tous les systèmes sanitaires», a-t-il indiqué.

De son côté, l'armée népalaise a «fermement condamné» les conclusions du rapport. «C'est une conclusion hypothétique et nous condamnons fermement de telles allégations sans faits ni preuves solides», a déclaré Ramindra Chhetri, porte-parole de l'armée. «Je ne pense pas qu'il y ait jusqu'à présent de preuve concrète (faisant le lien entre l'épidémie et les troupes népalaises», a-t-il insisté.

Depuis son apparition, l'épidémie a fait plus de 2000 morts et près de 92.000 cas ont été enregistrés, selon le ministère de la Santé de ce pays déjà dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 250.000 morts et 1,3 million de sinistrés.

Mr.Cmr- PiccMi.com