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"Hommage au Président Moukagni Iwangou" par Jerry Pambo

Rédigé par leral.net le Jeudi 6 Novembre 2025 à 08:45 | | 0 commentaire(s)|

Jerry Pambo, Secrétaire exécutif adjoint de Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (RÉAGIR), dans un texte poétique, rend un vibrant hommage à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, passé de vie à trépas, le samedi 1er novembre 2025 des suites d'une longue maladie.
Dans le roman « Les Misérables », de Victor Hugo, je me suis toujours demandé : qui sont les « misérables » ? Ceux qui vivent dans la pauvreté la plus extrême ? Ceux qui, au sommet, alimentent cette (...)

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Jerry Pambo, Secrétaire exécutif adjoint de Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (RÉAGIR), dans un texte poétique, rend un vibrant hommage à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, passé de vie à trépas, le samedi 1er novembre 2025 des suites d'une longue maladie.

Dans le roman « Les Misérables », de Victor Hugo, je me suis toujours demandé : qui sont les « misérables » ?
Ceux qui vivent dans la pauvreté la plus extrême ?
Ceux qui, au sommet, alimentent cette pauvreté ?
Ou nous, qui finissons parfois par nous habituer à l'injustice, par fermer les yeux sur ceux qui souffrent au milieu de nous ?

Je me suis posé la même question pour notre pays.

Et je crois que le Président Moukagni Iwangou incarnait à lui seul cette interrogation.
Il était la lumière d'un Gabon qui se fissure chaque jour ; un Gabon où la survie étouffe la solidarité, où la morale se négocie, où la dignité devient une bataille
.

Comme Grégory Ngbwa Mintsa avant lui, comme tant d'autres qui n'auront jamais de statut ni de rue à leur nom, il a partagé la vie du peuple, ses manques, ses blessures, ses humiliations silencieuses. Dans un pays où certains disposent des caisses de l'État et d'autres de leurs seules mains, il a choisi son camp : celui des sans-voix.

Il a lutté, parfois en tordant les chemins pour tenir le cap, mais jamais il n'a renié l'essentiel : l'intégrité, la loyauté, la fraternité.

Il est parti seul, épuisé, injustement abandonné par un État qui, pourtant, lui devait reconnaissance et protection. Il est parti victime d'un système qui a peur des consciences libres.

Et je me demande : Combien de Gabonais vivent la même injustice, leurs salaires
coupés, leur dignité rongée ? Combien doivent encore tomber avant que nous comprenions que la souffrance de l'un finit toujours par atteindre l'autre ?

Reposez en paix, Monsieur le Président. Vous avez vécu debout, même lorsque le monde voulait vous faire plier. Vous avez défendu notre pays, le Gabon, sans jamais cesser d'y croire.

Vous avez semé et nous continuerons.

Car je crois profondément que : De l'humiliation peut naître notre humanité.
Quand on veut éteindre une nation, on commence par briser ses porteurs de lumière. Mais les lumières ne meurent pas. Elles reviennent. Dans la mémoire, dans la parole, dans l'Histoire.

Jerry PAMBO,
Secrétaire Exécutif Adjoint de RÉAGIR



Source : https://www.gabonews.com/fr/actus/societe/article/...