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ITALIE : Près de 70 blessés dans les violences racistes en Calabre

Rédigé par leral.net le Samedi 9 Janvier 2010 à 21:53 | | 0 commentaire(s)|

Rosarno en Calabre, dans le sud de l’Italie, retrouve son calme après des violences racistes qui ont fait au moins 67 blessés. Les incidents ont débuté après une manifestation, jeudi soir, de plusieurs centaines d’ouvriers immigrés.La situation s’apaisait samedi à Rosarno après des violences, notamment une "chasse à l’homme" contre des immigrés, qui ont fait 67 blessés dans cette localité de Calabre (sud de l’Italie) où des renforts de police ont été dépêchés et des centaines d’étrangers évacués.


ITALIE : Près de 70 blessés dans les violences racistes en Calabre
Signes du retour au calme, certaines des barricades érigées par la population ont été levées, l’occupation de la mairie par des habitants a pris fin et les magasins ont ouvert dans la matinée. Quelque 320 immigrés ont été transférés dans la nuit vers un centre d’accueil à Crotone, à 170 km de Rosarno, et l’évacuation de 300 autres était en préparation samedi, tandis qu’une centaine d’étrangers sont partis par leurs propres moyens. Rosarno a été le théâtre jeudi de violentes manifestations d’immigrés protestant contre des agressions dont certains d’entre eux avaient été la cible : elles avaient été marquées par des heurts avec la police, et suivies, le lendemain, d’exactions de la population à leur encontre.

Pour faire face à ces tensions, le chef de la police italienne Antonio Manganelli avait annoncé dès vendredi soir l’envoi d’un "important contingent de policiers" en renfort. "Envoyer plus de 200 hommes en renfort aux policiers et carabiniers qui quadrillent Rosarno depuis deux jours a un double objectif : renforcer le contrôle du territoire et préparer la possible évacuation des immigrés", écrit le Corriere della Sera. Selon le quotidien, 48 heures seront nécessaires pour transférer les immigrés, pour la plupart clandestins, vers des centres d’accueil dans le sud de l’Italie. Le dernier bilan des violences à Rosarno et dans ses environs depuis jeudi est de 67 blessés, à savoir 31 étrangers, 19 policiers et 17 habitants italiens de cette petite ville de 15.000 âmes. La majorité n’ont subi que des contusions ou des blessures légères. Mais six immigrés sont encore hospitalisés, parmi lesquels deux grièvement blessés vendredi soir à coups de barres de fer.

Les incidents ont débuté à Rosarno après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d’ouvriers agricoles immigrés -pour la plupart employés illégalement dans la région- qui protestaient contre des tirs de fusil à air comprimé ayant visé plusieurs d’entre eux. Les manifestants ont incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâton et des affrontements se sont produits avec la police. Vendredi, la population locale a cherché à se venger en procédant à une "chasse aux immigrés" au cours de laquelle plusieurs étrangers ont été blessés. Dans un éditorial provocant, le journal de droite Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, affirme : "Mais cette fois-ci ce sont les nègres qui ont raison".

"Les immigrés clandestins ne devraient pas entrer en Italie. Mais une fois qu’ils y sont, on ne peut pas les exploiter de manière honteuse et leur tirer dessus pendant qu’ils font les travaux que nos chômeurs dédaignent", écrit-il. Selon la presse, au moins 4.000 immigrés sont employés, en général illégalement, chaque année à Rosarno pendant deux mois pour récolter clémentines et mandarines. Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés et le principal syndicat italien, la Cgil, ont dénoncé leurs "conditions de vie inhumaines : cabanes insalubres, sans eau, sans hygiène" et des "salaires de misère" (25 euros par jour).

Le rôle de la mafia a été montré du doigt. "La mafia qui contrôle le territoire, exploite les immigrés avec cynisme et une détermination impitoyable. Les cerveaux criminels savent que les immigrés clandestins ne peuvent même pas tenter de se rebeller car ils sont privés de documents d’identité et donc de la protection de l’Etat", a déclaré à La Stampa don Luigi Ciotti, un prêtre ayant fondé l’association antimafia Libera.

Sources:France24 et Afp