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Kaffrine : La grève des travailleurs de la justice fortement ressentie par les usagers du service public

La grève décrétée depuis quelques semaines par l’Intersyndicale des travailleurs de la justice, est fortement ressentie par les usagers du service public de la région de Kaffrine (centre), qui appellent à un ”dialogue responsable” entre l’Etat et les syndicalistes, afin de trouver un compromis dans les meilleurs délais. "APS"


Rédigé par leral.net le Mardi 15 Juillet 2025 à 17:50 | | 0 commentaire(s)|

Rencontré devant la grande porte du Tribunal de grande instance (TGI) de Kaffrine, Modou Wilane, la trentaine, est venu déposer un dossier pour l’obtention d’un casier judiciaire, pour préparer un concours. Mais il devra encore patienter à cause du mot de grève du Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ).

Le visage renfrogné, ce jeune originaire du département de Koungheul, a parcouru plus de 80 kilomètres pour venir à Kaffrine, dans l’espoir d’obtenir son document. ”Cette situation est vraiment désolante. J’ai parcouru tout ce trajet pour rien. Je suis dans l’urgence, car je dois déposer un dossier pour un concours. Il est temps que les syndicalistes pensent aux usagers que nous sommes”, lance-t-il.

Non loin de lui, juste à côté de la salle d’audience du TGI, des groupes de personnes discutent de la grève des travailleurs de la justice et de son impact sur les usages du service public.

J’étais venu récupérer un permis de conduire appartenant à mon frère, qui vient d’être élargi de prison, mais à chaque fois, on me signale que les travailleurs de la justice sont en grève. C’est vraiment difficile pour nous”, se plaint Samba Faye, conducteur de camion.

Il appelle les autorités compétentes à trouver un terrain d’entente avec les organisations syndicales de la justice, ”afin de soulager les usagers, qui souffrent de la situation”.

D’autres usagers, préférant garder l’anonymat, confient qu’ils sont venus déposer des documents pour disposer d’une inscription sur le registre de commerce.

Birame Mangane, représentant du Conseil de la jeunesse de Kaffrine, attire l’attention des autorités sur les conséquences néfastes de cette grève, surtout pour les jeunes.

Si les revendications des travailleurs sont compréhensibles et relèvent de leur droit le plus légitime, il est important de souligner que la paralysie du service public de la justice a un impact direct sur la vie de nombreux citoyens. Les jeunes sont les plus touchés”, estime-t-il.

Selon lui, plusieurs dossiers restent bloqués, notamment ceux nécessitant un casier judiciaire souvent indispensable pour postuler à un emploi, une formation ou une opportunité d’étude ou de travail à l’étranger.

Les acteurs culturels également, qui doivent déposer des dossiers dans des délais indiqués, se retrouvent dans l’impossibilité de le faire”, se désole Mangane, appelant à un ”dialogue responsable” entre l’Etat et les syndicalistes, afin de trouver un compromis dans les meilleurs délais.

Le droit à la justice est un droit fondamental, et tout blocage prolongé, compromet la confiance des citoyens envers nos institutions”, signale-t-il.

Les travailleurs de la justice ont encore décrété 72 heures de grève couvrant la période du 14 au 16 juillet 2025, pour réclamer “l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2, conformément à leur niveau de responsabilité et de qualification, le reclassement des agents des hiérarchies B et C, dans le corps des agents de greffe professionnels (AGP), pour corriger une injustice flagrante”.

Ils exigent également une rencontre avec le gouvernement, pour la satisfaction de toutes les revendications consignées dans les préavis de grève qu’ils ont déposés en février 2025 et la fin de la marginalisation des agents du greffe et des corps dits ”non judiciaires” trop souvent relégués à l’arrière-plan du service public de la Justice”.