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Dimanche 16 Janvier 2011

L’arrogance des « Thiounés »*


Ecroué à la prison de Rebeuss pour un découvert bancaire de 2,1 milliards de FCFA et faux en écritures publiques, Modibo Diop, ancien directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), voit ses partisans voler à son secours. Nullement concernés par ce qui lui est reproché, ils réclament tout simplement sa libération. En guise d’argumentaire, ils rétorquent que leur protégé n’est pas le premier et qu’il y a plein de gens qui ont fait autant ou pire et qui ne sont pas inquiétés. « Du mom rek » - il n’est pas le seul à le faire- clament-ils en wolof, plutôt que de dire « Booku cii, defu koo » - il n’en fait pas partie. Il ne l’a pas fait- . Si les dirigeants du pays le font, pourquoi pas lui, militant d’une « Génération du concret » dont le responsable est de surcroît affublé du sobriquet de Monsieur 15% ? Faut-il alors se résoudre à accepter que dans ce pays l’appartenance au cercle du pouvoir, le poids de la clientèle politique, confèrent des passe-droits ?



L’arrogance des « Thiounés »*
Accumuler la richesse de façon licite ou illicite n’est donc pas l’enjeu. Cela importe peu. Le tout étant d’être un chat performant capable d’attraper des souris (ici l’argent). Et généralement les politiques ne vont pas chercher midi à 14h pour entretenir et fidéliser leur clientèle. Ils vont puiser dans la caisse. Une situation rendue possible parce que l’Etat est lui-même corrupteur, se servant de cette situation pour exercer une pression et un chantage.

D’ailleurs le pouvoir politique ne se gène pas d’agiter, en cas de besoin, le chiffon rouge des dossiers compromettants, des audits, genre : « je sais beaucoup de choses sur vous. Vous avez intérêt à vous mettre à carreaux, sinon je vous mets en prison ». La prison est ainsi brandie comme une sorte d’épouvantail pour faire peur et dominer. Et ce qu’il y a de frustrant, de révulsant, de violent et d’attentatoire à la morale et à l’éthique dans ce maillage corruptogène, c‘est de constater qu’à côté de cette impunité à col blanc le glaive de la justice s’abat avec une rare sévérité sur les voleurs de poules. Elle se montre sans pitié sur les forfaits commis à la sauvette, par les petites gens souvent contraints par la faim et le besoin. Des années de prison pour des menus larcins là où on ferme les yeux ou absout ceux et celles qui soustraient frauduleusement des milliards de FCFA (c’est l’unité de mesure monétaire en période libérale).

On fermera d’autant plus les yeux si cette prédation se transforme en rétro commission clientéliste, faisant en sorte que les centaines et les milliers de gens qui ont bénéficié de ces largesses inconvenantes soient transformés en chair électorale taillable et corvéable à merci, au service du règne du prince. Cette pratique qui avait déjà cours sous le règne socialiste a été, il est vrai, portée à son summum sous la gouvernance libérale.
Une manière de faire scandaleuse qui en dit long sur la moralité de leurs initiateurs et qui est révélatrice de leur probité. C’est en cela que l’affaire Modibo Diop et compagnie interpelle car remettant au cœur du débat citoyen la problématique de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit et de l’éthique en politique.

Comment penser mettre un Etat sur de bons rails lorsque l’accès ou la proximité au pouvoir est un moyen d’enrichissement personnel, familial et clanique ? Comment peut-il prospérer si dès son élection à la magistrature suprême, le chef de l’Etat, comme l’a révélé son premier directeur de cabinet, anticipe avec délectation sur la fin prochaine de ses soucis d’argent ?

Le problème du Sénégal, de l’Afrique et du reste du monde en général se trouve dans la capacité ou non à contenir ou à juguler la corruption dans des proportions acceptables tout en la traquant sans complaisance et en sévissant à chaque fois que de besoin, quel que soit le rang du coupable. Plus spécifiquement le problème du Sénégal et de l’Afrique ne se trouve pas dans la dénonciation des horreurs de l’esclavage et du mépris colonial servie à longueur de journée, surtout en cette période de Festival mondial des Arts nègres. A l’évidence, un développement n’est pas possible sans un sens aigu du service public, sans l’engagement à assumer correctement la mission qui vous incombe, en rapport avec le cahier de charges auquel vous avez souscrit.

Aussi, Barack Obama avait-il raison de faire remarquer que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ». La Renaissance africaine devra par conséquent se jouer à ce niveau de réévaluation de nos pratiques et partant des valeurs qu’elles ont secrétées durant ces cinquante dernières années post indépendance. Il y a d’autant plus urgence qu’au Sénégal le vice prospère, la vertu croule. Contrairement à toute attente, sévit depuis la survenue de la première alternance politique, une kyrielle de médiocres. Ils ne savent pas se tenir et croient que leur statut ou la proximité entretenue avec le prince leur donne toute latitude pour basculer dans l’ostentatoire. Hier, fauchés comme des rats, aujourd’hui, comme par enchantement, riches comme Crésus, dénués de tout sens de la mesure, ils piétinent souvent sans s’en rendre compte les règles de la République. Accéder au pouvoir ou profiter de sa manne est donc bien souvent une des rares voies d’ascension sociale ou de maintien du statut social.

Tout ce spectacle a un coût. La population perd en effet confiance dans le gouvernement et, de manière plus générale dans l’avenir collectif du pays. Se développe alors une mentalité du sauve-qui-peut et une perception de l’Etat devenu un simple moyen d’enrichissement sans cause, un pur enjeu de domination entre les différentes factions de l’élite. C’est cette réalité qui est actualisée par l’affaire Modibo Diop et tous ceux et toutes celles qui se pensent intouchables du fait de leurs relations de proximité avec le pouvoir. Aussi, convient-il de mettre un terme à cette arrogance des « thiounés » si préjudiciable au développement social et économique du Sénégal. En un mot, à son émergence !

*Incompétents, nuls

Vieux SAVANÉ
LaGazette.sn


(plus d'informations demain sur leral .net)




1.Posté par bibi le 16/01/2011 20:18 | Alerter
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C'est tous des imbéciles. ils méritent la guillotine parce que nuisibles à la planète terre

2.Posté par Kiné le 16/01/2011 21:06 | Alerter
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c'est notre pays qui est le grand perdant........

3.Posté par Deugg le 16/01/2011 22:37 | Alerter
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Cher BIBI je vois bien que tu ne connais pas bien les pratiques mafieuses au sein du PDS.Quand ils veulent éliminer un adversaire et frère de parti,ils se permettent tous les excès.IDY,MACKY,MODIBO DIOP et même ceux qui ne sont pas avec eux genre Bara TALL sont accusés à tort et à travers pour les éliminer de la scène politique.
Sinon comment comprendre que Awa NDIAYE avec son arrogance peut se permettre d'acheter une cuillères à 35.000 F,une clef USB à 45.000F ne soit pas inquiété qui est nommé par la suite ministres d'état.
Dans la Gazette n°71 du 12 au 19 AOUT 2010,Latif Couibaly faisait part d'un refus de MODIBO DIOP de donner un marché de gré à gré de 9 milliards à un ami de Samuel SARR qui était son ministres de tutelle.Rien que pour ce refus,MODIBO risquait non seulement d'être virer de la tête de l'ASER mais aussi d'aller en prison,les faits lui ont donner malheureusement raison aujourd'hui.
Tous ce qu'on lui reproche aujourd'hui est totalement faut car ce qui profite de son emprisonnement ne sont autres que ses adversaires au sein du PDS avec PAPE DIOP à leur tête.
Les vrai voleurs sont à côté de WADE qui les côtoie tous les jeudi en conseil de Ministres.
PS:Si un découvert banquaire pour faire marché sa boîte est un acte criminel,alors tous les DG de sociétés nationales méritent la prison,car c'est un acte légal de gestion et en plus les banques ne prêtent qu'à ceux qui sont solvables.

4.Posté par FARI SENE le 16/01/2011 23:05 | Alerter
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Nous sommes tous des pêcheurs de découvert bancaire dans nos comptes, à plus forte raison d'une boîte qui d'après les dires, peine à avoir son budget de fonctionnement. Au moins lui il n'a pas acheté d'appartements à Rambouillet 10 rue des marais tout prés du château en France, il n'a pas non plus offert plus de vingt villas à ses "girls" à la cité sacré-coeur du temps de DIOUF. C'est vrai que quand prés de cinq grosses pointures de la scène politique essaient de te noyer, même s'ils n'y arrivent pas tu peux prendre de l'eau quand même. Modibo est innocent, on le veut à l'intérieur de la prison car il s'est entêté devant des bandits de grand chemin. En plus avant de dire quoi que ce soit, il faut avoir des arguments, et connaitre le fond du problème. La vérité finit souvent de s'afficher au grand jour.

5.Posté par Citoyen le 17/01/2011 07:16 | Alerter
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Comment un DG peut il être renvoyer de son poste et envoyer en prison parce qu'il a dit non aux magouilles de son ministre?
Le PDS est un vrai parti de bandits.
Merci Mr MODIBO DIOP et toutes mes excuses de vous avoir accusé à tort.
Des hommes comme vous le SÉNÉGAL en a besoins,merci d'avoir tenu tête à ce bandit de Samuel SARR et des complices.

6.Posté par Sokhnasi le 17/01/2011 07:28 | Alerter
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Mane AWA NDIAYE la fan,dafay sathie té kéne meunalouko dara.Mo dof déééééééé

7.Posté par serigne saliou le 18/01/2011 16:20 | Alerter
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DA FA DOY . LUOY JOT JOTNA .Y EN A MARRE . NOUS LES SENEGALAIS WAKH RECK !! LES AUTRES PEUPLES AGISSENT !! nous ,nous brandissons des slogans ! ensuite on rentre tranquilement chez nous manger notre tiébou kétiakh dévalué et boire nos trois anormaux de merde et on attend que des martiens sortent dans les rues pour nous débarrasser des vautours qui nous sucent jusqu'à l'os !!!

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