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L'astéroïde qui a éliminé les dinosaures, aurait plongé la Terre dans l'obscurité durant 2 ans.

Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Août 2017 à 18:14 | | 0 commentaire(s)|

Plus des trois-quarts des espèces terrestres se sont éteintes, il y a plus de 66 millions après qu’un astéroïde s'est écrasé sur Terre. Un cataclysme qui, selon une nouvelle étude, aurait provoqué un véritable chaos, plongeant notre planète dans une profonde obscurité durant deux ans.


L'astéroïde qui a éliminé les dinosaures, aurait plongé la Terre dans l'obscurité durant 2 ans.
Il y a 66 millions d’années, un astéroïde d’environ 10 kilomètres a percuté la Terre, provoquant un choc estimé à plusieurs milliards de fois, la bombe atomique d'Hiroshima. Un impact qui selon certaines théories, aurait été à l’origine de l'extinction massive d’espèces animales et végétales marquant la fin du Crétacé.

Mais alors, à quoi pouvait bien ressembler la vie sur Terre à la suite d’un tel événement ? C’est une question à laquelle des scientifiques ont tenté de répondre. À partir d’un modèle informatique faisant office de simulateur, des chercheurs du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR) - avec le soutien de la NASA ainsi que de l'Université du Colorado à Boulder - se sont penchés sur la façon dont le climat terrestre aurait réagi à la suite de l’événement cataclysmique.

Les spécialistes sont unanimes : "L'extinction de nombreux grands animaux sur terre aurait pu être causée par les conséquences immédiates de l'impact, mais les animaux qui vivaient dans les océans ou ceux qui pouvaient se réfugier sous terre ou se glisser temporairement sous l'eau, pourraient avoir survécu", a indiqué Charles Bardeen, scientifique du NCAR et directeur de l’étude.

D'énormes nuages de suie 

D'après leurs conclusions, la chute de l’astéroïde n’aurait été que le commencement d’une succession d’événements rendant la survie presque impossible. L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, fait état d’un réel dérèglement climatique à la suite de cette violente collision.

Des tremblements de terre, des tsunamis ainsi que des éruptions volcaniques auraient secoué la Terre. Néanmoins, parmi tous ces événements, c’en est un tout autre qui a particulièrement attiré l’attention des chercheurs : la chute de l’astéroïde aurait entraîné une vaporisation des roches qui, une fois envoyées dans l’atmosphère, se seraient condensées en des particules nommées sphérules. Ces dernières se seraient alors abattues sur Terre, à l’image d’une pluie incandescente, déclenchant des incendies.

Suite aux feux, d’énormes nuages de suie se seraient alors propagés dans les airs. Pour leurs travaux, les chercheurs ont justement simulé les effets de ces nuages sur le climat global. D'après leurs résultats, les masses de suie se seraient propagées, seraient montées dans l’atmosphère jusqu’à former une barrière naturelle empêchant la lumière du soleil de se frayer un chemin jusqu’à la surface terrestre.

"Au début, il faisait aussi sombre que par une nuit de pleine lune", a expliqué Owen Toon, chercheur à l'Université du Colorado dans un communiqué.

Une photosynthèse stoppée pendant 18 mois

"Nous voulions examiner les conséquences à long terme de la quantité de suie que nous pensons avoir été créée et déterminer ce que ces conséquences pourraient avoir signifié pour les animaux restants", a indiqué Charles Bardeen.

Selon leur simulation, la succession de nuits imposées aurait ni plus ni moins interrompu les processus de photosynthèse durant près de 18 mois. L’obscurité prolongée pourrait donc expliquer l’extinction de certaines espèces présentes dans les océans. Le manque de lumière bloquant le processus de photosynthèse, cela aurait eu un impact considérable sur le phytoplancton, qui se situe à la base de la chaîne alimentaire océanique.

Une forte baisse des températures aurait également été observée : près de 28 degrés Celsius en moins sur terre et jusqu’à 11°C en moins au niveau des océans. Cependant, si la surface terrestre s’est vue considérablement refroidie, l’atmosphère, elle, aurait vécu sa période la plus chaude en raison de la suie absorbant la lumière solaire.

En grimpant dans la stratosphère, les températures auraient produit des réactions chimiques sans précédent détruisant un peu plus la couche d’ozone. Finalement, une fois la suie dissipée, l’affaiblissement de l’ozone aurait permis à des quantités nocives de rayons ultraviolets d’atteindre la surface.

Les limites de la simulation

Toutes ces découvertes pourraient aider les chercheurs à comprendre les raisons justifiant l’extinction de certaines espèces, alors que d’autres ont survécu à la fin du Crétacé. Pour autant, le groupe a tenu à souligner les limites que comporte l'étude.

En effet, les simulations ont été élaborées en fonction d’un modèle moderne de la Terre telle que nous la connaissons. Rappelons par exemple, qu’à la période du Crétacé, les continents ne se disposaient pas de la même façon qu’aujourd’hui. Les scientifiques ont également rappelé que les concentrations de gaz contenues dans l’atmosphère à l’époque, différaient également : les niveaux de dioxyde de carbone notamment étaient plus élevés. 

La simulation n'a également pas pris en compte les éventuelles éruptions volcaniques survenues à l'endroit de l'impact. Néanmoins, ces travaux pourraient éclairer les scientifiques sur d'autres types d'études, a relevé Charles Bardeen, par exemple, sur les conséquences de l'explosion de bombes nucléaires sur l'atmosphère.



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