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L'incroyable histoire des billets de 500 euros ayant bouché des WC se termine en conte de Noël

Rédigé par Alain Lolade le 23 Décembre 2018 à 19:31

L'histoire s'achève comme un conte de Noël. Elle commence dans des toilettes. En mai 2017, à Genève, des employés d'une agence de la banque UBS constatent que les toilettes de l'établissement sont bouchées par des billets de 500 euros, qui ont été déchirés. Une partie des billets s'échappe dans les tuyaux mais les employés parviennent tout de même à récupérer la coquette somme de 40.000 euros.


L'incroyable histoire des billets de 500 euros ayant bouché des WC se termine en conte de Noël
Le même jour, des employés d'un salon de thé – il est situé dans le même immeuble que la banque, rue de la Corraterie - découvrent que les toilettes hommes sont elles aussi obstruées. Là aussi, ils retrouvent des billets déchirés, 8.500 euros en tout.

Puis, dans un restaurant voisin, le Café du Centre, c'est la femme de ménage, aidée du cuisinier, qui fait une découverte dans la cuvette des WC : 26.000 euros.

L'argent est remis aux policiers. Sur les images de vidéosurveillance de la banque, ils voient trois femmes et un homme faire des allers-retours entre la salle des coffres et les toilettes. "Visiblement des clients ayant accès aux coffres", commente le quotidien.

60.000 euros dans une pizzeria

Le manège reprend un mois plus tard. Cette fois, ce sont les toilettes de la pizzeria Molino, tout proche de la banque, qui débordent à leur tour. Les employés retirent des bouchons de billets trempés, pour un total de 60.000 euros. Ils hurlent : "c'est des vrais, c'est des vrais !"

Rebelote, le 3 juillet, encore au Café du Centre, dans les WC réservés aux handicapés.

Le butin découvert est conservé par la police genevoise en attendant de retrouver ses propriétaires.

"La Tribune de Genève" révèle à l'époque, que ces fonds appartiendraient à des femmes espagnoles qui avaient déposé le pactole dans un coffre-fort à Genève il y a quelques années. Mais pourquoi s'en débarrasser ? Les spéculations vont bon train. S'agit-il d'argent sale ?

Un Espagnol se présente

L'hiver dernier, un Espagnol s'est présenté aux enquêteurs. "L'homme, tiré à quatre épingles, a raconté que le coffre-fort avait une vocation collective", nous apprend "La Tribune de Genève", ce vendredi 21 décembre. "Une sorte d'auberge espagnole destinée à accueillir les économies de plusieurs membres de la famille." Il raconte aussi que l'argent appartenait à la famille de sa femme, et prétend qu'elle avait reçu des menaces de malfaiteurs en Espagne, ce qui l'avait conduit à mettre le trésor à l'abri en Suisse.

L'homme n'a pas expliqué pourquoi les billets avaient été déchirés et jetés, mais il a remboursé rubis sur l'ongle les propriétaires des trois établissements qui avaient porté plainte pour les dégâts occasionnés à leur installation de plomberie. Le quotidien suisse se demande si la famille espagnole n'a pas paniqué après l'adoption en Suisse, de la loi sur l'échange automatique des renseignements bancaires...

Toujours est-il que le ressortissant espagnol est ressorti libre de son audition : la destruction de billets de banque n'est pas illégale en Suisse.

Que faire des billets intacts restants ? Etant donné que la famille espagnole n'a pas réclamé la restitution du butin, la justice genevoise a décidé d'en faire don aux "découvreurs".

Le pactole de plusieurs dizaines de milliers d'euros sera donc réparti entre les employés qui se sont occupés de déboucher les WC. La femme de ménage et le cuisinier du Café du Centre peuvent ainsi se partager 26.000 euros.

Joyeux Noël !



B.L. (avec AFP)

L'Obs