LA MICROFINANCE ISLAMIQUE, UN NOUVEAU LEVIER POUR L’INCLUSION FINANCIÈRE AU SÉNÉGAL

Le Sénégal assiste à une montée en puissance de la microfinance islamique, un modèle fondé sur les principes éthiques de la Charia. Contrairement à la finance classique basée sur l’intérêt, la microfinance islamique privilégie la transparence, la tangibilité des crédits et proscrit la spéculation ainsi que le financement de certaines activités jugées incompatibles avec la loi islamique.

Ce modèle attire une part croissante de la population, séduite par une approche compatible avec leurs valeurs et besoins. L'État sénégalais soutient ce secteur émergent à travers le Fonds de Développement de la Microfinance Islamique (FDMI), qui vise à accompagner les exclus du système bancaire conventionnel et à faciliter l’accès aux ressources financières.

Les résultats sont encourageants : la microfinance islamique compte déjà 3 500 clients dès la première année d’exercice, contre 1 500 à 2 000 habituellement pour les nouvelles institutions du secteur. L’encours s’élève à près de 500 millions de francs CFA. 

Malgré cet essor, le secteur doit faire face à des défis majeurs, notamment l’accès limité aux mécanismes de refinancement. Contrairement aux banques classiques qui peuvent se tourner vers la Banque centrale, les institutions islamiques ne disposent pas encore de guichets de refinancement adaptés à la Charia et doivent compter sur l’épargne interne et l’appui du FDMI.

L’avenir s’annonce prometteur avec l’annonce d’une ligne de financement de 47 milliards de francs CFA prévue pour 2026. Ce soutien devrait permettre de renforcer l’impact de la microfinance islamique sur la vie des populations et accélérer son rôle dans l’inclusion financière au Sénégal.