Dans un rapport publié ce mardi 13 juin, la BM se dit « satisfaite » des efforts fournis par les autorités du pays pour renforcer la nutrition des Sénégalais et appelle les autres pays africains à s'inspirer du modèle sénégalais. Cependant, tout n'est pas rose. Détails.
Les Sénégalais mangent mieux aujourd'hui, qu'il y a dix ans. En matière de nutrition, ce pays d'Afrique de l'Ouest s'est fait une petite réputation comme le confirme la Banque mondiale, satisfaite des efforts fournis par les autorités sénégalaises dans la lutte contre la malnutrition.
Ce mardi 13 juin à Dakar, la capitale du pays, lors de la cérémonie de lancement du rapport de l'évaluation du Programme de renforcement de la nutrition (PRN), la directrice des Opérations de la Banque mondiale, Louise Cord, a jugé « satisfaisants », les efforts fournis par le Sénégal en matière de lutte contre la malnutrition.
Un modèle à dupliquer
Ledit rapport, intitulé, « Une décennie de soutien de la Banque mondiale au programme de nutrition au Sénégal », révèle qu'en matière de nutrition, le Sénégal fait figure de proue en Afrique. La Banque mondiale appelle d'ailleurs les autres pays africains, durement frappés par le phénomène, à s'inspirer du modèle Sénégalais.
Au bout de dix ans de lutte intense, selon la BM, le gouvernement sénégalais s'est fait nettement distingué et est parvenu à renforcer considérablement la nutrition des 14 millions d'habitants qui vivent dans le pays.
Qualité et quantité
« C'est un pays expérimenté dans ce domaine et c'est pourquoi plusieurs pays africains l'ont visité pour s'inspirer de son expérience », a souligné la directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal.
Consciente des effets néfastes de la malnutrition qui « contribue à la mortalité et à la morbidité des mères et des enfants, sape les chances d'accès des enfants à leur potentiel physique et intellectuel et réduit les opportunités de revenus pour les ménages », la Banque mondiale a investi plus de 35 milliards de Fcfa dans de nombreux projets ayant les mêmes objectifs.
C'est un combat de plusieurs années qui vient ainsi de porter ses fruits et ce n'est pas uniquement au niveau de la nutrition que des améliorations sont notées.
Au début de l'année 2017, plus de 78% des Sénégalais sont parvenus à assurer plus de trois repas au quotidien alors qu'en fin 2013, ce chiffre était seulement de 30%, selon une enquête de perception de la conjoncture réalisée par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).
Le chômage guette
Comparativement à la fin du quatrième trimestre de l'année précédente, selon toujours la même source, « la situation s'est améliorée de 2,7 points dans les grandes familles contre 2,4 points dans les familles moyennes ». Le coût de la vie est de moins en moins contesté. Les efforts du gouvernement visant à baisser les prix des denrées alimentaires ont payé.
En même temps, l'électricité devient de plus en plus accessible aux foyers sénégalais. En octobre 2016, 57% des foyers en zones urbaines avaient accès à l'électricité et 30% y avaient accès en zones rurales, selon les responsables de la Société nationale d'électricité du pays, la Sénélec. Le Sénégal est le 8e pays en termes de taux d'accès à l'électricité.
Cependant, la même étude constate néanmoins quelques contre-performances. « Les pertes d'emploi et l'incapacité du principal soutien, sont respectivement déplorées par 3,2% et 1,4% des enquêtés ». Si le Sénégal a marqué des points dans la lutte contre la malnutrition et la famine, le combat pour faire chuter le taux de chômage, est loin d'être gagné. Plus de 17% des jeunes sénégalais sont en chômage.
Khadim Mbaye (Tribuneafrique)