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"La Transition s'achève, mais notre engagement et nos convictions, eux, demeurent"

Rédigé par leral.net le Samedi 15 Novembre 2025 à 07:15 | | 0 commentaire(s)|

Nommés le 07 Octobre 2023, par décret du Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, conformément à l'article 46 de la Charte de la Transition. C'est le 30 Octobre 2023 que les Députés de la Transition ont officiellement démarré leur mission citoyenne au sein la maison du Peuple.
Ainsi, pendant deux ans, nous n'avons fait que changer de tribune d'expression, partant de la rue, des prétoires des tribunaux pour l'hémicycle de l'Assemblée (...)

- POLITIQUE /

Nommés le 07 Octobre 2023, par décret du Président de la Transition, Chef de l'Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, conformément à l'article 46 de la Charte de la Transition. C'est le 30 Octobre 2023 que les Députés de la Transition ont officiellement démarré leur mission citoyenne au sein la maison du Peuple.

Ainsi, pendant deux ans, nous n'avons fait que changer de tribune d'expression, partant de la rue, des prétoires des tribunaux pour l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.

Autrefois, cantonnés quasiment à contester dans la rue, devant des Institutions de l'État et à multiplier les plaidoyers souvent restés sans réponses, parce que ne disposant d'aucun moyen de coercition face aux gouvernants de l'époque. Pendant deux années, la maison du Peuple a été notre nouveau cadre légal d'action, associant contestations et propositions.

Contestations d'abord, parce que nous avons pu expérimenter la puissance que confère l'écharpe tricolore, symbole de la République. Une écharpe qui, à la faveur des auditions, des enquêtes parlementaires, des questions d'actualités et par bien d'autres moyens a obligé les gouvernants et des responsables d'Administrations publiques et privées de tous rangs à prendre au sérieux nos questionnements en répondant aux préoccupations des Députés que nous sommes. En effet, là où, hier, un courrier ou une interpellation suscitait indifférence ou mépris, notre qualité de Représentants du Peuple ouvrait suffisamment les portes et obligeait nos interlocuteurs, même contre leur gré.

Propositions ensuite, parce que, nous avons pu traduire certains de nos simples écrits d'hier, dénués de substance juridique, en exigence républicaine au sein de l'Assemblée Nationale de la Transition. Certaines revendications que nous avons portées en tant qu'acteurs de la société civile ont été transformées opportunément en propositions de loi ou en amendements dont l'objectif, chaque, a été d'améliorer la vie de nos compatriotes.

Pour y parvenir avec le succès que chacun peut apprécier, nous avons dû apprendre les codes, les us et les coutumes du travail législatif, notamment auprès des anciens de la maison. Nous avons ici appris que l'intérêt supérieur de la nation doit se placer au dessus des colorations politique et des intérêts catégoriels de toute nature. Il efface l'origine ethnique, l'appartenance professionnelle et les convictions religieuses et sociales du legislateur pour s'ériger en colonne vertebrale de notre vivre ensemble. Il est, pour ainsi dire, l'expression supérieure du contenu spirituel et mystique de la devise de la République, à savoir : Union-Travail-Justice.

C'est dans cet esprit que nous avons pu, avec le soutien, quoi que parfois difficile de nos collègues Députés représentants les acteurs politiques et militaires, inscrire dans la Constitution le nouveau format de notre Démocratie qui se veut désormais pluraliste pour les acteurs politiques et participative pour les acteurs de la Société Civile. Une nouvelle démocratie affirmée à l'article 7 de la nouvelle Constitution qui consacre dans le marbre de son esprit que les acteurs de la société civile participent à l'expression démocratique, non pas en qualité d'acteurs politiques, mais en qualité d'acteurs civiques.

Pendant ces deux années de Transition, notre présence dans cet hémicycle a également permis de donner une voix à ceux qui n'en avaient pas. Nous avons défendu les sans-voix, nous avons interpellé sur les problématiques des injustices de toute nature, proposé des alternatives pertinentes, soutenu des réformes audacieuses, et parfois refusé de nous taire quand nous percevions la manifestation de l'arbitraire. Car nous étions convaincus de ce que notre présence en ce lieu n'était pas une faveur, mais la reconnaissance de nos capacités à assumer des responsabilités historiques : Celles de contribuer à refonder notre République sur des bases solides, inclusives et justes en vue de défendre et de promouvoir la dignité de nos compatriotes.

Oui, nous avons connu des désaccords. Oui, il y a eu des débats vifs. Mais ce sont justement ces différences qui ont enrichi notre travail et favorisé la floraison du Gabon nouveau. Car dans une démocratie en construction, l'uniformité de pensée est un danger, alors que la pluralité d'opinions est une richesse.

Nous savons que les défis pour parvenir au Gabon de nos rêves sont nombreux, et que les textes à l'écriture et l'adoption desquels nous avons contribué ne sont pas parfaits. Cependant nous avons foi en l'engagement sincère de chacun de rendre le Gabon meilleur aujourd'hui qu'hier ; et demain mieux qu'aujourd'hui.

Alors que nous nous apprêtons à clore le chapitre de la Transition, permettez-nous d'adresser notre profonde gratitude :

Au Président de la Transition pour avoir cru en la capacité de la société civile à participer à l'œuvre de refondation nationale ;
À nos collègues parlementaires, pour les débats constructifs et le respect mutuel ;
Aux agents de l'administration parlementaire pour leur appui quotidien ;
Et surtout, au peuple gabonais, pour sa patience, ses attentes légitimes et sa foi en un avenir meilleur.

La Transition s'achève, mais notre engagement et nos convictions, eux, demeurent.

À l'évidence, la défense de l'intérêt général ne se limite pas à deux ans de Transition, elle est une vocation de toute la vie.

Vive la République ! Vive le Gabon !

Je vous remercie.



Source : https://www.gabonews.com/fr/actus/politique/articl...